Puzzle incomplet

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Le moment est vraiment bizarre. Un sorcier dont le physique tient plus de l'oiseau de mauvais augure arrive avec un plateau argenté et propose du thé quand dehors, c'est un chaos indescriptible. Une véritable guerre ouverte entre des créatures qui ne sont censées exister que dans les livres et les jeux vidéos et des gens, des hommes et des femmes, capables de magie. La ville, ou tout du moins une partie de celle-ci, est à feu et à sang et on lui propose... du thé ?

La situation prête à sourire tant elle est ubuesque. Tina ne sait plus trop quoi penser. Ses émotions oscillent entre la terreur totale provoquée par l'apparition du croque-mitaine du Cercle et la surprise d'un Corvus transformé en Nestor et sa théière. La commissure de ses lèvres frémit. Elle se mord la langue afin de réprimer une hilarité qui serait franchement déplacée dans un tel contexte. Son ventre se tord, ses épaules soulevées par un hoquet. Elle en vient à pouffer, étouffant le son d'un rire difficile à contenir contre son palais. Finalement, c'est trop dur. Tina explose d'un fou-rire nerveux comme rarement elle n'en a eu, à tel point que des larmes perlent au coin de ses yeux. Toute cette tension, cette peur, s'évacue alors au gré de son hilarité totale. Pourtant, si on l'observe d'un peu plus près, on peut distinguer parfaitement cette lueur de crainte dans son regard. Elle rend plus sombres encore ces prunelles noisettes qui cachent bien mieux son mal-être habituel.

Henry Brythes, dont le diminutif « Hank » était plus souvent employé, semble un peu dépassé sur le coup. Et que dire de Corvus, planté comme une souche dans l'entrée du salon en tenant toujours son plateau d'argent entre les doigts. Les deux sorciers échangent une expression d'incompréhension jusqu'à ce que, lâchant un profond soupir, Brythes pose les yeux sur Tina. Cette dernière arrête aussitôt de rire. Comme si une force invisible venait de sceller sa bouche pour l'empêcher de prononcer le moindre mot, le moindre son. Une larme roule sur sa joue, incapable de comprendre ce qui lui arrive si soudainement. Ce qu'elle sent ramper dans les moindres fibre de son être, au creux même de ses veines la fait grelotter d'effroi. Son regard oblique lentement vers celui qui la fixe alors et elle croise deux prunelles ophidiennes d'un rouge sanguin et brillant. Cette fois, c'est un hoquet de terreur qui la secoue. Paralysée sur son siège, la jeune femme vient d'avoir un discret aperçu de ce que le « grand méchant serpent » est capable.

Le visage de ce dernier s'adoucit aussitôt. Corvus quant à lui, pose enfin son chargement sur la table basse élimée de ce qui fut autrefois un salon. Les tasses de porcelaine ancienne tintent discrétement et la vie semble reprendre. Tina note qu'elle n'a jamais remarqué à quel point son geôlier était si blême avec ce crâne glabre et ces orbites creuses. Simplement parce que la peur vient de s'insinuer dans les deux camps avec pour point de convergence, un seul homme. Elle en a les oreilles qui bourdonnent encore tandis que son palpitant peine à reprendre un rythme normal. Il fait un nouveau bond dans sa poitrine quand un cri qui n'a rien d'humain, un hululement strident et cacophonique, se fait porter par une bise glaciale et s'infiltre dans les moindres interstices de la bâtisse en ruine. Plus rien ensuite. Le silence. Hank s'est avancé vers la grande fenêtre qui donne sur la rue encombrée désormais de carcasses et de cadavres, de blessés et de monstres qui disparaissent en fumée.

— C'est terminé, dit-il d'un ton laconique.

Il n'y a là, ni joie, ni peine, ni colère. Ces mots sont tout ce qu'il y a de plus neutre et sans vie. C'en est glaçant pour une jeune sorcière qui regarde ses pieds et n'ose plus réellement bouger. À peine si l'odeur de la bergamote provenant des tasses de thé bien chaud, la fait réagir. Corvus lui adresse un regard peiné en poussant la porcelaine vers sa jeune prisonnière encore dans l'incertitude et l'inconnu. Entre temps, et sur ordre de son maître, il libère ses poignets de leurs entraves. Ce sont "des gens civilisés" a dit Brythes et il a opiné sans même discuter. Les liens composés d'un matériau annihilant la magie disparaissent comme par enchantement, se désagrégeant dans l'air comme l'on souffle sur du sable. Tina peut ressentir le don offert par la Déesse venir chasser la présence terrible du Serpent dans ses veines. Elle se frotte distraitement les poignets rougis puis redresse enfin le visage vers l'homme en noir qui s'installe en face d'elle, sur un siège disposé par le docile corbeau. Son esprit est complétement envahi par le doute, le crainte qu'il soit arrivé quelque chose à Callahan, à Alan, au Temple ? Elle ne perçoit même plus ce tumulte magique qui faisait trembler l'air depuis le début du carnage. C'est comme si tout s'était éteint avec cet hurlement inhumain. Un frisson la secoua à nouveau, lui descendant le long de l'échine.

— Vous vous inquiétez pour vos amis, ma chère. C'est tout naturel. Sachez... qu'ils sont en vie. Abîmé mais en vie. Cela devrait vous soulager pour le moment, tenta de rassurer Hank sans réelle sincérité.

Aprés tout, ce qui peut advenir de ses adversaires est le cadet de ses soucis. Jusque là, toutes les manoeuvres sont faites pour désorganiser le Cercle et permettre de faire la rencontre de cette si délicieuse jeune Sorcière.

Sorcière qui regarde d'un oeil méfiant le liquide doux et orangé dans la porcelaine pâle. Un peu de couleur dans cet endroit sordide et morne que l'on croirait fait d'un seul bloc en degradé de gris poussièreux. Hank quant à lui, ne se privé pas pour goûter aux talents de son serviteur et apprécie, en bon Britannique, le breuvage. Après de tels émotions en cette journée cataclysmique, quoi de mieux qu'un bon thé ? Finalement, Tina se laisse convaincre. La chaleur de la boisson ne tarde pas à réchauffer son corps éprouvé et grelottant autant de froid que d'appréhension. Corvus quant à lui, s'éclipse de la pièce. Un long silence simplement perturbé par les tasses qui se posent sur les sous-tasses de céramique, s'impose. La jeune femme observe à la dérobée l'homme qui profite d'un petit moment de sérénité. Elle doit bien reconnaitre que Callahan lui ressemble bien peu. Les yeux peut-être ? Et encore, quand ils ne sont pas fendu de cet horrible iris oblong et vipérin. Rien que d'y penser, un nouveau frisson lui tombe sur la nuque.

— Monsieur Brythes, qu'attendez-vous de moi ? ose-t-elle enfin demander, brisant cette ambiance monacale et lugubre.

— J'attendais que vous me posiez enfin la question, ma chère, répond Brythes qui se penche vers la petite table basse et pose sa tasse. Je vais tâcher de mon montrer le plus honnête possible et commencer par le fait que votre don m'interesse au plus haut point.

— Tiens donc ! Comme c'est étonnant, ironise Tina qui semble avoir repris un peu du poil de la bête. On m'avait bien prévenu qu'un jour ça me tomberai dessus. Que je suis unique, bla, bla...

Elle parle en agitant la main, balayant tout ce qu'on peut lui rabacher sur sa magie depuis trois années maintenant. Le temps d'un instant, elle oublie presque à l'homme qui vient de mettre Istarios sans dessus-dessous de la plus terrible des manières et d'ailleurs, ça amuse le principal concerné qui étouffe un petit rire. Tina l'entend et se fige aussitôt. « Merde, qu'est-ce qu'il me prend ? » jure t'elle dans son esprit avec le terrible souvenir de cette présence insinueuse dans son corps.

— Voilà bien longtemps que l'on ne m'avait parlé ainsi, sans détour. C'est rafraîchissant, avoue Hank qui entrecroise ses mains gantées devant lui. Alors je suppose que cette situation ne vous perturbe pas plus que ça ?

— Quelle situation ? Me faire enlever chez moi pendant que la ville entière brûle et que mes amis, la seule famille qui me reste en ce bas monde est assiégée par vos sbires ? À peine !

Les joues de la Chronomancienne sont rouges, sa mâchoire serrée pour retenir une autre parole sarcastique et malheureuse. Son coeur s'emballe soudainement et ça, le sorcier l'entend parfaitement. Aussi distinctement que si il avait l'oreille posée à même la poitrine de son « invitée ».

— Je reconnais bien volontiers que les méthodes auraient pu, dans un autre contexte, être disons plus pacifiques. Sauf que ce n'est pas le cas. Je m'en excuse d'ailleurs, exprime Brythes presque en se posant la main sur le coeur.

Tina plisse les yeux. Elle n'y croit pas un broc à ce boniment. Son interlocuteur reprend :

— Or donc, votre don m'interesse. Je ne compte pas vous faire le moindre mal si vous coopérez de votre plein gré et sans heurts. Vous avez ma parole. Mais dans le cas contraire, je me serais forcé de vous motiver à ma manière. Ce qu'il s'est passé aujourd'hui est disons, la preuve de ce qu'il peut arriver dans un tel cas.

Ses paroles sont du véritable miel aux oreilles de la jeune femme. Articulées dans un anglais aux intonations aristocratiques et charmantes. Mais ce qu'elle voit dans les yeux de Henry Brythes, c'est toute la noirceur de son âme. La détermination a arriver à ses fins quitte à plonger Istarios et le monde dans les ténèbres si il le faut. Sa gorge se serre, elle peine à déglutir et ses doigts se serrent une peu trop fort autour de la tasse qui lui réchauffe les paumes.

— Si je vous aide, vous laisserez le Cercle tranquille ? demande-t-elle, hésitante.

— Bien sûr ! opine l'homme en noir sans même réflechir.

— Et que devrais-je faire ? souffle Tina presque à demi-mot.

Sa conscience lui hurle de ne pas accepter une telle proposition, si tant est qu'elle avait le choix de la refuser. Mais elle a peur. Peur pour Cal', peur pour Alan, Dun', Nora... tous les autres ? Elle a bien vu ce dont ce monstre était capable.

— Eh bien c'est simple en réalité. Votre pouvoir sur l'espace et le temps permettra le retour du maître que je sers depuis des années. M'aider à cela suffira amplement et vous pourrez retrouver les siens.

— C'est tout ? s'étonna Tina.

— C'est tout.

Pourquoi elle sent qu'il y a anguille sous roche. Que ce tordu ne lui dit pas toute l'histoire. Tina fronce légèrement les sourcils de nouveau et penche la tête sur le côté. Des mèches brunes s'échappent de derrière son oreille. Elle se pince les lèvres.

— Votre maître, qui est-ce ? Je pensais que vous dirigiez l'Hex...

— Je vois que l'on vous a parlé de moi ?

Hank a un petit rictus interessé. Tina montre qu'elle n'en sait pas plus et donc, le Cercle non plus. En théorie.

— Qui n'a pas entendu parler du Traitre parmi les Sorciers, continue la Chronomancienne sans se laisser impressionner. Et puis, je connais bien votre fils. C'est un ami.

Ça, elle n'a pas prévu de le dire. C'est sorti tout seul avec un peu de mépris dans sa voix. De tristesse pour son « ami » que d'avoir une telle filiation. Tina comprend là, toute la rancoeur qu'a Callahan à l'égard de son géniteur. D'ailleurs, elle peut voir une ombre passer dans les yeux de son hôte imposé. Une brêve expression de colère et de mélancolie mêlées qui la pousse à se taire aussi sec. « Il semblerait que le tout puissant Serpent ait tout de même une faille » pense-t-elle.
Hank élude les premières remarques de la jeune fille et se concentre sur sa première question. Ses doigts se serrent si fort que le cuir de ses gants crisse sous sa poigne pour se détendre peu aprés un discret et profond soupir.

— C'est exact, je dirige l'Hex mais n'allez pas croire que je ne suis que le premier. Notre organisation existe depuis longtemps. Elle n'est pas aussi ancienne et vénérable que le Cercle, je le reconnais mais tout aussi méritante, avec son but, sa hiérarchie. Et son dieu tutélaire.

À peine prononçait-il le mot "dieu" qu'une nouvelle bise désagréable s'infiltre dans la vieille maison et fait mugir plinthes et parquet. Tina frémit sur son siège mais elle garde le cap, enregistre tout ce qu'il peut bien lui dire avec cet air à la fois altier, et condescendant. Voir, moqueur sans pour autant se montrer véritablement hostile à son égard. « Alors l'Hex sert un autre dieu... Qui ? » réflechit-elle dans son for intérieur. La réponse est évidente pour son esprit. Elle claque comme un pétard un peu trop puissant pour sa petite caboche déjà pleine. Un autre mot jaillit, un nom : Hadès.

Le sourire de Hank Brythes s'élargit jusqu'aux oreilles. Le temps d'un clignement de paupière, Tina jurerait avoir vu une bouche grotesque et bien trop grande pour un humain sur ce visage anguleux aux yeux monstrueux. Une langue bifide, horriblement longue, en dépasser furtivement. Nouveau frisson, elle reprime un discret gemissement de peur et de surprise.

— Vous êtes si perspicace mademoiselle Leonis, décidemment je suis épaté. Même vos aînés n'ont pas encore compris la véritable essence de l'Hex jusqu'alors. Tout juste sommes nous des traitres à la déesse, de simples apostats dissidents, avides de connaissances et de pouvoirs à leurs yeux. Leur suffisance nous a rendu bien des services et j'aimerai que ça continue ainsi jusqu'à ce que notre affaire soit conclue. Après quoi, le secret n'aura plus lieu d'être.

Tina devient blême. Livide même.

Cette impression d'intrusion ne rampe plus seulement dans ses veines et dans son corps mais aussi, dans son esprit. Comme si le venin des mots du Serpent, son pouvoir également, s'instillent dans les moindres fibres de son être pour non pas en prendre le contrôle mais la scruter. Lire en elle comme dans un livre ouvert. Une véritable violation de sa personnalité, de son âme. Elle a soudainement la nausée tant cette bouffée d'horreur, de dégout que lui inspire cet homme est puissante. En était-ce encore un, d'homme ?

Les idées s'embrouillent dans son esprit dans un chaos paradoxalement bien ordonné. Le Serpent est loquace, bien assez pour que Tina puisse assembler les pièces du puzzle de sa situation elle-même. « Brythes ne fait jamais rien au hasard » a-t-elle entendu un jour. Pourquoi ça lui revient maintenant ?

— Je dois donc contribuer au retour de...hmm... votre maître au travers de mon don et après ? Qu'advienra-t-il de moi ? de nous ? balbutie la prisonnière dont les doigts s'intriquaient nerveusement les uns entre les autres.

— De vous ? s'étonne Brythes, allons... vous êtes si précieuse pour votre famille. Pour mon fils aussi - Tina sursaute presque sur son siège et sa réaction l'amusa aussitôt - que serai-je pour vous faire le moindre mal ? Pour vous arracher à eux. Je ne suis pas le monstre que l'on prétend que je sois, ma chère. Vous repartirez bien gentiment parmi les vôtres, ni plus, ni moins. Quant à eux, à vous, à nous... Hélas je n'en sais moi-même rien de plus. Cela ne dépendra pas de moi, mais de lui.

Il est si étonnemment serein, sûr et déterminé dans ses paroles.
Henry Brythes fit un grand geste, les bras ouverts et les paumes vers le ciel en haussant les épaules. Non, vraiment il ne sait pas de quoi l'avenir, aussi sombre soit-il, sera fait.

— Et votre fils, Callahan. Allez-vous le laisser vivre dans un tel monde si tant est que j'accepte votre entreprise ?

Tina eut un bref regain de courage qu'elle ne tarde pas à regretter en voyant Hank se crisper sur son fauteuil. Les traits du Mage Noir se durcissent, tirés dans un masque de colère sombre et froide. L'instinct de survie de la petite brune se met à hurler et la voila figée sur son fauteuil, la tasse qu'elle tient encore dans les mains tremble sur la sous-tasse.

— Mademoiselle Leonis, ne me faites pas regretter ma décision quant à votre avenir en vous aventurant sur un sujet qui ne vous concerne aucunement, répond-il d'une voix blanche.

— Il avait besoin de vous, pourquoi l'avoir abandonné ? Pourquoi vous vous êtes engagé sur une telle voie, monsieur Brythes. Vous étiez tout pour lui, reproche Tina qui n'arrive plus à se taire.

La peur la pousse à commettre une bêtise dont elle ne se soupçonne pas capable. Ses sentiments envers cet ami à qui elle doit tout, cette envie de lui rendre justice mais aussi de comprendre sa douleur la fait suivre une pente réellement dangereuse. « De toute façon, qu'est-ce que je risque. Il ne peut pas me tuer maintenant, il a besoin de moi » se dit-elle avec une pointe d'arrogance mal placée.

Tel l'animal par lequel on le surnomme, Brythes bondit de son siège. Sa main cogne contre le montant du fauteuil sur lequel est assise la Sorcière qui se recroqueville soudainement sur elle-même. « J'me suis gourée, il va m'tuer » gémit-elle, les mains autour de sa tête. Elle veut user de ses dons pour créer un portail ou un clône d'elle-même et s'enfuir, mais la magie refuse obstinément de venir à elle. Bloquée par sa propre peur, son inexpérience et quelque chose d'autre. Quoi donc ?

Tina releve les yeux, apeurée mais téméraire. Ils croisent alors deux prunelles vipérines, des fentes fines et abyssales sur un fond irisé aux multiples dégradés de vert tels les plumes d'un paon... ou les écailles d'un réptile surnaturel. Elle les aurait presque trouvé magnifiques dans un autre contexte. Mais là, le Serpent la terrifie. Purement et simplement.

— Là où j'allais, Callahan ne pouvait me suivre. Cet enfant était trop pur, trop... faible pour cela, persifle-t-il entre des dents devenues bien trop pointues pour être naturelles. Il avait déjà sa famille qui plus est...

Là, Tina put y voir la rage et l'envie de destruction la plus primaire chez le Mage Noir. Hank se redresse, les poings serrés le long du corps et se détourne de la jeune impudente.

— CORVUS ! tonne-t-il.

Et elle sursaute encore, un hoquet de peur dans la gorge.

Le corbeau ne tarde pas à arriver. À croire qu'il attendait derrière la porte. Brythes lui intime l'ordre d'emmener la jeune femme dans ses quartiers, chose à laquelle le serviteur opine sans même discuter en agrippant fermement le bras de la demoiselle. Celle-ci ne se débat même pas.

— Vous m'aiderez mademoiselle Leonis, de gré ou de force. Croyez-moi, gronde le Serpent qui lui tournait le dos. Le ton frémissant encore de colère.

Le salon est vite débarassé de cette vipère à la langue bien trop pendue.
Ses épaules s'affaissent et la pression retombe plus vite qu'il ne l'aurait crû. Henry Brythes ne peut empêcher le déferlement de souvenirs qui embarassent soudainement ses pensées. Des choses qu'il s'est interdit de ressentir depuis des années et qui n'apportent que douleur, regret et désespoir. Des réminiscences qui peuvent l'éloigner de l'objectif qu'il s'est fixé depuis plus d'une décennie.

— Personne ne pourra se mettre en travers de notre route, plus maintenant, murmure-t-il. Brisé.

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