#18 - 4 août

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Si l’on s’évapore comme des draps de lin jetées sur les lits de rivière asséchées, comme des pluies acides et des larmes d’iode aux couffins des sommeils. Si on s’envisage, aux mirages tricolores, rendus au vent, drapeau de joies et de peines éternellement sereine, sous le sein des antiques Antibes. Des îles à se pourfendre les labiales de soleil en gorgées, tuméfiées sous les yeux, des valises sans anses à tenir d’un revers de poings, fermés en coquillage quand l’écume s’entortille sur les chevilles des colosses de tourbes. On s’enlise au détour, des hasards sibyllins, cristaux parsemés d’encens que l’on allume à la torche des souffles. Souplesse des brindilles, laissées à brûle-pourpoint, de croix en broderie à des matins éteints. D’étain et de feu, tués au point du jour, quand il pointe son nez par-dessus, des manteaux d’hiver, de neige en baraque, flottant au gré des fleuves. Papillons de papier, en marque page sur les chapitres envolés, des ailes perforées, griffées de mains agiles, de mains d’argile à la suie, les flot enclos entre les paumes. Alors on cherche la brise qui éclaterait les murs, la tramontane à cheval dans les vallées d’ivresse, une respiration, un instant juste qui sonnerait là, la fin d’un milieu trop long à en perdre l’haleine. A se jeter les corps en alouette sommaire. Froisser l’âme en boulette, crevée de sarbacane, pliée en quatre épingles, nourrice aux heures perdues, perfides parfois quand les fenêtres s’ouvrent et que les horizons s’irritent. De toux au fond de gorge, de tout au fond des gorges, des caves à la lumière d’une étincelle fébrile, enracinée aux branches, des passages incertains. A se blottir là contre, tout contre si proche, à vouloir se tenir chaud, oisillons dans le nid, duvet impertinent aux drames des sanglots quand s’éloignent les astres et que l’ennui veille. Les champs ainsi que des graines, et des étoiles dans les ventres, feu-follet filandreux, insipide chagrin, qui creuse et estompe les contours au fusain. Fuse et s’amuse le ciel, quand l’orage s’en vient, des danseurs d’insomnie au milieu des tonnerres, brûlant de vivre encore, même quand il n’y a plus rien. Plus rien que des noires et des croches enlacées sur les lignes, comme des fils électriques qui traversent nos yeux. Des épines pleins la peau, des aiguilles sur le fil, piquant profond dans les noirceurs, l’obscurité céleste, enveloppant les sourires, humus au creux du cœur alors que s’évadent à tire d’aile les amertumes sauvages, galopant si vite qu’on ne les rattrape plus, à la rigueur peut-être, du bout du cil si loin, tricot dont on s’emmêle. Les pinceaux roses de suif, des boules où l’on ronronne, lové dans l’estomac. On aura beau, dire, faire et poursuivre, on aura beau se flatter des merveilles qui nous tiennent debout malgré l’opprobre, on ploie, la tête dans la poitrine et battant les semelles. On tient parce que. Même si l’on ne veut plus. Tuteur qui nous accroche à poindre vers les cimes, on se berne de rêves en volutes de fumée.

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