#19 - 6 août

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Il arrive parfois qu'on tremble en eaux troubles comme dans des cauchemars aquatiques, des serpents de mers dans les entrailles, des failles dans nos systèmes diaprés de sons, d'avoine et de tourment. Alors on s'étend sur des plages, les cheveux en éventails et les pieds en paravent contre les vagues. On s'entend sans se dire, dans des silences acérés, pleins de promesses muettes de s'être trop parlé, déçues et dechues des ailes éphémères, de sentiments vagabonds abondant sur les chemins d'aventures silicium. Comme des paradis perdus. Perdus d'avoir par trop souvent cherché, sans trouver ni de sens ni d'absence aux solstices. Équateur marginal qui nous enterre les cœurs sous les profondeurs amertumes que l'on fume jusqu'au bout, jusqu'au doigt, jusqu'à l'os, à se brûler les ailes et les labiales en feu. Qui saura les éteindre, les flammes qui nous consument, nous consomment jusqu'à la dernière goutte, jusqu'au dernier sang de noblesse qu'il restait peut-être encore malgré toutes nos suppliques ? Et les supplices qui nous asservissent tels de vulgaires mendiants à la cime des jours, alors que le soleil s'en est déjà allé de l'autre côté du globe, alors que nos pieds ne peuvent plus porter, ni nos âmes ni nos corps. Lourds. Si lourds d'avoir voulu voler et toucher de nos cils les firmaments pendus aux clochers des heures sombres... obscures alizee d'azur, somnolent de tendresse, de rêves conjurés devant des dieux moqueurs, des salpêtres en fête sur l'olympe assoiffé. Des hisses et des eaux, des anses effritées sur le cuir de nos peaux, des écailles parfumées sous les lueurs noctambules, qui éclatent en sanglots quand l'aiguille les meurtrie, ballon de baudruche emportant dans l'espace mon souffle chaud gonflé de mots étouffés dans la cendre. Froide malgré les braises qui s'échauffent et s'échaffaudent, des plans pleins les comètes au travers des écoutilles. Des hublots bien trop ronds pour remarquer nos yeux, soutenus par l'aveugle aïeule, prise au dépourvu. Ah que nous avons chanté, des prières sans retour, des arpèges arpentées de torpeur passagère, de nos langues déliées, ce sont autant des poèmes que des injures que nous avons hurlés. Peut-être pour vous appitoyer, peut-être pour vous absorber. Savons-nous vraiment si les esprits s'estompent et se reposent lorsque l'apostrophe se poursuit, que les parenthèses s'apaisent face à nos fous rires. Si de folie encore nous sommes coupables, si de sourire souvent nous abreuvons nos terres, le monde tourne encore sans même que l'on respire.

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