#14 - 15 juillet

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Des brisures de rires que l’on jette au mariage, un lâcher d’hirondelles, de colombages aux fenêtres grossières, fermées à quatre épingles sur des toiles d’oreillers. On sème le temps d’albâtre au nom la tyrannie, la terre ferme sous les pieds, les phalanges en coquilles, d’huîtres et d’aujourd’hui, come on voudrait pourtant. Mais le reste, immobile, se tient droit comme le mât, les matins somnambules, sur le fil du rasoir. Que l’on rase d’horizons funestes malgré le firmamant. Pluie céleste, on s’agite, aux pensés délétères à terre, sans se soucier de ce qui, au fond, meurtrie nos viscères. On avance pas à pas, par-dessus, par-dessous, des chimères endormies, de nuit paresseuse à se rêver partout. Partout oui, sauf ici, que la langue trop humide, a goûté toute splendeur. Des papilles grandes ouvertes, sur des ciels aux oubliettes. Guirlandes d’asphalte quand le béton surplombe, moire les idéaux de noires idées, oh, que le temps presse, les âmes esseulées pourfendues sous la lame des arborescence programmées. Alors simplement, on s’installe. On regarde. On garde précieusement, les bouteilles à la mer, comme des flacons d’ivresse dont on sait le parfum, mais que l’on ouvre pas, de peur. De peur de. Alors on garde et on regarde. On se tait, on se terre, impassible devant les montagnes solidaires. Des chaînes désarçonnées si l’argent est passé, par là ou part la même, occasion détrempée. De sueur de nos draps, trop froids, trop de fois retournées, pour se trouver la place, les pieds qui se rejoignent, et les couvertures de plumes. Et puis des chiens en laisse, que l’on tient là du bout, de nos écharpes, échappées de nos cous, glissant entre les mailles, de filets trop tendus autour, de nos peaux en pépites, écailles au creux du jour. Palpite et s’écarte, sur les bras sanglotant, mille et une pensées qui s’effrite comme le shit sur les doigts, qui pulpe et qui crépite, de s’époumoner sur nos joies. Et sur les joues s’immisce, des rivières de salpêtres, des dettes que l’on endosse, pour ne plus y voir clair, et s’effondrer parfois, alors qu’on n’y croit plus, sous les amonts et les avals, dévalés sur les pentes. Raides. Raides et drues même si l’on cherche, encore et toujours, à remonter à cloche-pied, à bout de souffle sur les jetées rocailleuses. A la balançoire on se balance, comme des clochers épris, foulant du nez la lune, qui si vite s’évanouit. Inouïe surtout, les abîmes en fleurs, au milieu des tornades, essouffle la torpeur. Ainsi va, comme on dit, la vie, si l’on suit, les chemins de potence où ceux de la chance. On se perd, s’exaspère, les ventres en gargouillis, flottant dans les vides, trop vides toujours, et sans fin. Des mains qui s’allongent, des serpentins de fêtes, voletant et voltigeant, dans la grande roue sans destin. Une spirale indolente, dont on crève les crevasses, déjà usées pourtant, sur des pieds nus et frais. S’enlisent les insomnies. S’empilent les sourires, comme des peaux en manteaux, dans lesquels l’on fourre, les poches sous les yeux et les mentons baissés. On dort au crépuscule, quand il n’y a plus rien. On sort et s’expose, entre deux clopes ensuquées, que l’on boufferait si l’on pouvait. Mais on ne peut pas alors, on fait comme si. Et on se ravale encore. On tangue au milieu, des hamacs de lierre, des amas de glycine, qu’on tend sur nos oreilles. On fait tomber l’échelle. Les barreaux ébréchés. Fissures de porcelaine, au centre des assiettes, qui tournent et s’embobinent, les fils s’entortillent. Et le linge sale ici, se nettoie en famille.

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