#8 - 28 juin

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J’ai puisé, sous tes doigts, les morsures habitacles, une nuée sous tes lèvres, des hirondelles, des printemps, des poètes. Des vers que l’on verse à la cheminée, l’âtre fumant, l’antre fulminant, les dérives d’oiseaux corsaires, chavirent sous les corsets, les seins pointés sous les jerseys serrés, les lacets défaits, entrelacés sous la chair que l’on chérit à la lumière des lunes vacillantes. L’obscurité se teint de saveurs de verveine, de vapeur de tisane que l’on sommeille à nos sueurs esseulées. A trop se porter, nos voix se perdent et se délitent, quintessence, quinte de toux sur les orfèvreries que l’on émaille, que l’on bâillonne à mailles serrées – maille jetée. Les pieds s’usent et s’abîment sur le plancher des vaches, les planches hurlent sous le pas des comédiens qui se jouent et s’imaginent. Le vent s’immisce et cicatrisent les plaies ouvertes et dégueulantes, comme une chanson aveugle que l’on entonne pour se guérir et se souvenir. Mais les idées sont là, inépuisables dans les cœurs, et les maux se chevauchent et s’amoncellent en pigments de colère dans les entrailles, griffent les parois et s’immolent dans les flammes de nos rages inassouvies. Des avions de papier, griffonnés de griefs, des gris allumés à l’étincelle d’œil fermé, de paupières parfumées, quand les voiles sont levées il n’y a plus qu’à – attendre ou crever. Parcourir les pieds nus des chemins escarpés, tendre des mains ou l’autre joue, se taire ou hurler, chercher midi à quatorze heures les secondes évanouies sous les aiguilles qui se pressent, les unes contre les autres, comme des colonies de fourmis. On ne décèle plus rien que le nuage noir des amas grouillants. On grimace, le nez retroussé sous des effluves venus de loin, si loin, que l’on les croyait oubliés, ils sont sévères et importunants, nous ramènent cruellement à des émotions que l’on voulait repaître d’hier et de jamais plus. Inlassablement ils reviennent nous fouetter dans les airs. Nous balafrent les joues et les larmes ne s’entendent plus tomber, dans le verre d’eau on se noie, on cherche à ne plus – mais toujours on remonte à la surface parce que la vie nous appelle.

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