#3 - 26 avril

3 minutes de lecture

  On s’empêtre de salpêtre. On se répète à tue-tête des déflagrations qui s’entêtent et s’imprègnent dans les vallons à trois pics, à trois becs de lièvre. Tricéphalopode qui se gaspille d’intermittence et de spectacle sans feu ni tête, d’intermédiaires se prélassant sous les rosiers quand les globuleux s’ouvrent à la saveur des printemps randonnées, des grésillements de lignes haute tension dans les corps qui s’enflamment à la faveur des saisons biscornues. Des maisons qui s’avalent et se ravalent de façades maquillées de camions volés sous les yeux grands ouverts des ancêtres à la canne volant au-dessus des lacs adamantins. Pétillement fragmenté d’espaces contrefaites, comblées de tyrannie volubile et mélancolique ; noire de khôl sur des mains au henné tatouées de vie qui s’entrelacent, prennent racine dans les tréfonds et les traits fondus dans la peau. Mille chemins à parcourir à travers des incendies volant terre à terre, voulant griffer des serres les babines et les ourlets retroussés sur les chevilles des jeunes filles. Alors que dans l’air plane des ULM, des HLM bondés d’aubépines épinglés aux oiseaux corsaires, comme des ormes avachis sous la pesanteur des interlignes qui se suivent, se défilent et s’interdisent aux mots des germes en papilles. Les pupilles éclatées sous les langues, les iris grands ouverts au tournesol boudeur, cachant ses fleurs de peau sous des pétales fanés de feuillage sur le ciel. Les faux feux follets s’exaspèrent sous les ratières et les gouttières dégouttant les pluies éternelles sous les chaussées délassées, les bitumes détrempées, l’asphalte détrompée dans sa voie cactée de poissons vénéneux. Sous les ornières s’immobilise le temps, une vague à l’âme sur le marais, des ruines où s’amoncèlent les coquelicots nouveaux et les choux d’un Paris-Bruxelles express, aux accents épicés à travers les lettres qui s’installent aux fenêtres, s’accoudent au comptoir des cotonniers ramassés sur le fil – amas d’escargots nuageux dans les azurs assiégés d’indolence. L’horizon s’éclaircit de tonalités-natalité, naissance paisible des points de vue en artifice, belvédères éblouissant les fatigues matinales, les absences insaisissables, comme une traînée de poudre sur les passages des oiseaux sans ailes et sans plumes, sans guide à travers les océans de lumière tamisée. Les draps sont jetés comme des voiles. Les rideaux sont clos et les lits sont vides, les larmes gorgées de sel dans la mer des ventres, tornade torsade qui se tord et se farde, fade parfum qui reste aux recoins des voiles dehors, monoï délaissé sur les peaux brunes élancées. Cascade de cheveux noires, sourires soleil et déhanché raphia, raz-de-marée aux ras de tes hanches sous les peupliers pleurant leur pollen sur tes joues encornets. Tentaculaire Gorgone aux courbes amicales, amygdales gonflées d’apathie sans apprêt, tout jeu tout flamme quand les astres s’alignent devant ses yeux marronniers. Les cils comme des pics, pectinés et pointus, piquant les doigts qui s’essaient, les mains qui se saignent et se scindent en pluriel. Solitaire déjoué, cartes sur la table de chevet, linceul esseulé sur les partis-trop-tôt, les visages sans regards pour s’approcher et se voir, se savoir aux profondeurs viscérales. Quand les dès sont été, que le printemps s’éborgne, s’embroche à la poupe des bateaux escalade. Rampe sur les marches des escaliers tortueux, s’affalent contre les rambardes pour se balancer au bout des cordes vocalises. Tirées à quatre épingles sur les manches des guitares, sèches de ne plus chanter aux corneilles, aux corbeaux de La Fontaine crachotant son filet et ses mailles en bourriche dans les feuilles automnales. S’inventer des pièges à planter, à faire pousser entre les briques entassées sur les cœurs palepîtrants, sur les crêtes acerbes. Affûter les ongles sur la lime des faîtes, culminer sous l’opprobre et s’arborescer d’accalmie quand les terrasses s’herborent de philtre de Grâce aux odeurs délicieuses. Réveiller les cocons au rythme des cigales, des timbales, des cymbales simiesques, sur des mimiques minaudant des sons d’albâtre cristallin que l’on tinte de vers, que l’on déverse sur les verres de ces yeux albuminés, rond douillet où l’on se love pour oublier les revers amers.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire 6_LN ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0