#1_2 - 23 avril

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  On s’attend, se suspend dans les airs, comme des mandarines en fleurs quand l’éclipse s’olaire à tes monts et merveilles d’épingles crochetées à ta mâchoire de glaise. Des papillons dans la poitrine qui s’envolent vers tes hivers enneigés, polaires dans l’obscurité glaciale des jours sans nuits et sans marche arrière possible. Quand les pieds ne se lassent pas d’avancer dans la pénombre, à tâtons, sur un fil d’écheveau enchevêtrés dans nos orteils verglacés. Une bise, dans les cheveux, sur les joues en feu, dans nos cœurs arides de ne pas s’épousailler sous les cerisiers en coquilles, et des jonquilles en armistice nichées sous les éclats des perles noires, filées à tes cheveux de soie, de mûres éclatées. Violettes empourprées sur des lèvres avinées de sommeil, trop léger, à se perdre dans des histoires de soi. Porter sur les épaules, les fardeaux en baluchon filandreux, satinés d’exposition au soleil de Mars, qui se glissent sur la peau, caressent les avant-bras. Une brise chagrine de pivoines survolée par les aigles royaux. Dans le bleu roi du ciel amer, l’isocèle s’éparpille en angles folliculaires - funiculaire aux sensations trépidantes sous la poitrine en écaille, ouverte aux possibles et champs d’apostrophes, de parenthèses florales au bord des lacs et dans la balancelle. Petite vague de plumes dans la sempiternelle pluie qui s’égare entre les branches, entre les feuilles et goutte sur nos peaux en flammèches. S’embraser d’insomniaques réveils, de mélodie sans danse, à se toucher le grain, des os sous les côtes ébréchées de ne pas être, comme un florilège d’arc-en-ciel mis en demeure. Les acédies s’immolent, on se remplit de tiédeur et de bouquet de mer. Des enfants en surcot pardessus l’insolence, fatigués de s’avachir d’élastiques en transe sous des tapis de terreaux empourprés et de courtilières des Andes. Appalaches aux milles couleurs des abribus jetés sur la chaussée, marée de tumultes sur les routes déchaussées, réhaussées sous les cavalcades de sucrines aux saveurs citronnelle. Un bonbon sous les palais népalais, prière à la céleste matinale qui se gerbe de nuages solidaires. Moutons de lait à se dévorer les côtes sur des flammes infernales, pittoresque spectacle d’incartades débonnaires, aux yeux sourcillés de sourires en larmes alors que les cœurs s’esbaudissent en bond sur des affres d’images éternelles, comme des souffles dans les voiles, qui se dévoilent à l’attendu présage des arches à duchesse. Les pantoufles de vair prennent l’eau et la boue ; les Cendrillons sont pleins de mégots parfumés de lèvres et de toux sans agrume, que l’on presse dans les poumons surmenés, noire de jais, charbon à tes doigts et tes devoirs. S’habiller de promesses et de promenades sacrées, s’étaler sous les arbres et pleurer les vies qui se défilent comme une pelote roulée sous les aisselles, pétrie de solstice au temps des éclipses imaginaires. Rayons de lumière dans l’absolu néant, gargantuesque appétit d’ouvrir les yeux sur les platanes arc-boutés sur les plaines à perte de vue. Quand le ver se tortille, à moitié vide, à moitié plein, écarquillé sous les cosses d’intentions misanthropes, sous les cils balbutiants, sous les arcades percées de lames. Crever les iris en fleurs de la pointe des pieds, vibrer comme les rails des trains qui passent dans les viscères, sang pourpre dans les rivières de chaînes dorées aux poignées d’amour.

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  Vague à l’âme vagabonde, voguant à la rame sur des rivières salées de peau de chagrins, de pots cassés, cachés sous les cales, amarrage jetée à la mer tuméfiée, stupéfaite et méfiante. Stupéfiant parfumés d’extase cerf-volant sur les corps en jachère. Les papiers bien pliés et les feuilles arrachées des pages qui se tournent sur un livre ouvert au cœur et à cris, strié dans les dents, serrées comme les poings sur les heures sauvages. Les heurts en visage méconnu que l’on connaît pourtant par fleur. Dans les veines s’écoulent les peines en arches de pierre ponce, s’enfoncent dans les entrailles les épines des citronniers ardents. Flexueuses ronces aux épingles dorsales sur l’échine en bataille, le long des colonnes de vertébrés en cascade sur des lacs d’argent supplicié. L’on s’enserre, la terre ferme sous les phalanges, les cheveux en pain d’épice sur les gravats de pensées en bourgeons alors que le printemps perd son temps dans des brins de muguet en crochet de lin blanc, contrecollés par l’albumine des photos peupliers, dépliées en lambeaux sous des paupières sous jacinthe. L’adage qui se plaît à se pourfendre dans les tuiles en ronciers et en ardoise, dessinées à la craie d’écoliers buissonnants. De marelles qui ne touchent jamais le ciel à pied joint, quand l’élastique se tend entre les points de côté. Entrechat d’entrefaites, filés dans les chas des aiguilles épointées, élimant les torsades et les tresses de chevaux au galop dans les marais de sourcils surélevés en voussures idiomatiques. Les zygomatiques s’évertuent à ne pas rire de leur propre blague, quand la bague au doigt de fée s’immisce dans les églantiers sans cils, et sans feuilles à murmurer, à mâchouiller sous les feux d’artifices ; quand le 14 juillet s’élève dans les airs et éclate de lumières les oreilles déposées sur les plumes d’oies cendrées, de voyages insolites à se rêver ailleurs, partout sauf ici, dans la solitude parsemée de sumac. Alors que les enfants pleurent les mains qui se perdent et les chemisiers qui s’ouvrent, les fronts se touchent et s’inventent des demains plus ardents. Les mots se frôlent et réchauffent l’effet de serre, entre les griffes des oiseaux plumeaux. Des hosties qui fondent sous les langues de chat de gouttière. Les entremets dans les palais flambants s’effondrent les chimères sur un parterre de sortilèges évanouis... Les magies s’estompent, sortent le drapeau blanc sur des mats de gigogne, tandis que les cigognes lâchent les bébés dans des cheminées étouffantes, claquant leur bec dans les airs comme pour mordre la poussière. Se retrouver aux couffins des rêves, quand nous fauchent les fossettes des rires emmaillés, emmaillotés dans leur blême linsolitaire, au milieu des nuits noires qui s’ébrouent sur l’asphalte en breloques. Penchant aux arbres des secrets insoumis, divine embrase sur les rideaux de nos lèvres qui s’esclaffent dans les flaques d’Ondine inondant les non-dits de phrases qui se meurent et s’étouffent dans les gorges. S’éternisent alors les souffles qui se perdent, se pendent à des lustres qui durent à n’en plus pouvoir de frissons et de frimas hiémal sous le crépuscule chaleureux. Alors on s’attend sur des trottoirs trop étroits, des valises sous les yeux en coquille, nappés de nâcre nitescente. On s’étend sur les bitumes, à vouloir crever la gueule ouverte, la bouche pleine de mots sens dessus dessous, sans dessous sous les jupes à volants.



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