62. Réveil brutal

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Hugo

La musique s’arrête et nous nous regardons tous les quatre, ravis de l’entraînement que nous venons de terminer. C’était pas mal et, à chaque fois, nous arrivons à améliorer les connexions et la coordination entre tout le monde. Natalia qui a assisté à l’ensemble de la répétition ne s’y trompe pas et nous applaudit à tout rompre.

— Bravo, les garçons ! Si vous continuez comme ça, vous allez me donner envie d’un plan à cinq ! rigole-t-elle.

David et moi sourions poliment mais préférons ne pas commenter. Nous avons découvert il y a peu que Chip et Dale faisaient régulièrement un plan à trois avec elle, et depuis que cette information nous est parvenue, nous nous méfions tous les deux car si jusqu’à présent elle n’a pas agi envers nous concrètement, ses propos et ses propositions se font de plus en plus précises. On dirait qu’elle fait une crise de la cinquantaine et qu’elle a envie de se lâcher.

Quand je me retrouve seul avec David dans les coulisses parce que les jumeaux sont partis “poser une question” à notre boss, je soupire.

— Purée, j’ai pas du tout envie que Natalia me pousse à partir. Si elle insiste trop, moi, je me barre. J’ai tout ce qu’il me faut en ce moment au niveau sexe.

— Hum… en ce moment, peut-être mais bon… tu crois que ça va durer ?

— Je ne sais pas, je ne me pose pas la question, mais bon, ça dure déjà depuis presqu’un mois… Et pour l’instant, tout me convient, tu comprends ? Je ne vois pas pourquoi ça s’arrêterait brusquement. Elle a l’air aussi mordue que moi. D’ailleurs, ce soir, il faut que je me dépêche, je dois la retrouver une fois que son fils est couché.

— Ton patron n’a pas l’air de vouloir lâcher l’affaire, puisqu’il te colle son boulot dans les pattes. Mais bon, tant que ça te convient, c’est l’essentiel.

— Oui, j’ai trouvé le bon rythme, là, même si ça veut dire qu’on se voit moins tous les deux en ce moment. Tu ne m’en veux pas, j’espère ? Je ne peux malheureusement pas être partout, mais avec une bonne organisation, j’arrive à faire tout ce qu’il faut.

— On est colocs, pas mariés, rit-il. Et puis, j’ai ma part de responsabilités puisque je traîne souvent chez Andréa. Tout ce que je veux, c’est que tu sois heureux, mec, et ça me fait plaisir de voir que tu es plus épanoui depuis quelque temps.

— J’aimerais vraiment aller encore plus loin avec elle, mais bon, tant qu’elle n’est pas décidée à quitter vraiment Louis, je suis un peu coincé. Tu as eu raison, toi, de t’intéresser à une célibataire. Tu crois que ça peut devenir sérieux entre vous ?

— Eh bien, soupire-t-il en passant sa main sur sa nuque, mal à l’aise. On ne parle pas de tout ça, en fait. Elle comme moi préférons avancer au jour le jour, on a tous les deux déjà été douchés par les relations sérieuses, donc… Pour toi, continue à te rendre indispensable et elle finira bien par voir que tu vaux bien mieux que son mari.

— Oui, ne t’inquiète pas pour moi. J’ai survécu au décès de ma précédente petite amie, je suis blindé maintenant.

Je joue au fier comme ça, mais je ne le suis pas vraiment. C’est compliqué de devoir toujours faire attention, de ne pas me trahir devant Louis, de ne profiter que de quelques instants par ci, par là, alors que j’aimerais passer tout mon temps libre avec elle. Mais c’est aussi tellement bon, tellement intense. Notre passion du début ne s’est pas calmée, elle s’est intensifiée. Nous ne sommes plus dans l’urgence de nos premiers rapports mais nous apprécions désormais chaque seconde, chaque union. Mon budget capotes a bien augmenté mais franchement, ça en vaut la peine. Et tant pis pour la fatigue que je ressens de plus en plus. Quelle femme…

— Mouais, fais gaffe quand même. Miss Normandie pourrait briser ton petit cœur et ça m’ennuierait de devoir la détester.

Je fais mine de rire de sa réflexion et me dépêche d’aller la retrouver. Comme d’habitude, je me gare dans une rue aux alentours et lui envoie un SMS pour qu’elle me confirme que je peux venir. Dès que je le reçois, je passe par la porte de derrière où aujourd’hui, elle me fait la surprise de m’accueillir vêtue d’une petite nuisette en dentelle noire que je ne connais pas.

— Eh bien, quel accueil ! Tu es splendide, Oriane.

Je l’enlace et nos lèvres se retrouvent alors que je pose mes mains sur ses magnifiques jambes dénudées pour les remonter jusqu’à ses fesses que j’empoigne avec tendresse. Je la soulève dans mes bras sans difficulté et enfouis ma tête dans son décolleté alors qu’elle fait mine de se débattre.

— Tu n’as pas dîné ? Tu me sembles affamé ! pouffe-t-elle en passant sa main dans mes cheveux avec tendresse.

— Je n’ai pas eu le temps, non, mais là, je peux te dire que je sais ce que je vais prendre ce soir. Tu es tellement sexy… Miam, miam, je vais te dévorer, dis-je en prenant un des lacets de sa nuisette entre les dents et en la portant jusqu’au canapé où je la pose délicatement.

— Donc, c’est moi que tu vas prendre ? souffle-t-elle, le sourire aux lèvres en déboutonnant mon pantalon. Bon appétit !

Je finis de me déshabiller, beaucoup plus rapidement que lorsque je suis sur scène, et m’agenouille entre ses jambes que j’écarte avec douceur. Dès que ma langue entre en contact avec son intimité, elle ferme les yeux et se met à gémir. Je la trouve de plus en plus expressive lorsque nous faisons l’amour et j’adore ça. Je me mets à parcourir ses lèvres trempées de ma langue et finis enfin par m’emparer de son clitoris bien visible sous l’effet de l’excitation. Elle adore quand je lui aspire comme ça et le mordille tout en ayant mes doigts en elle. A force de nous retrouver, je sais désormais comment jouer avec son plaisir, le faire monter jusqu’à la jouissance ou bien me retenir pour la frustrer suffisamment et la rendre encore plus folle. Faire l’amour avec Oriane, c’est toujours extraordinaire.

Lorsqu’elle se retourne et me présente ses jolies fesses, je ne me fais pas prier pour enfiler un préservatif et me présenter derrière elle. Je la vois passer une main entre ses jambes et elle se caresse en tournant la tête vers moi pour me montrer à quel point elle prend du plaisir. Lentement, je m’enfonce en elle et nous adaptons notre rythme au désir et au plaisir de l’autre qui ne font que s’amplifier. Quand je la sens se cambrer sous moi, que je devine qu’elle est prête à jouir, je me laisse aller moi aussi à l’orgasme et je me penche sur elle pour l’embrasser alors que mon sexe tremble et se déverse en elle. Le monde peut s’arrêter de tourner, lorsque nous partageons de tels moments, je suis au Paradis.

Ce soir, c’est elle qui me retire la protection et va la jeter. Quand elle revient, elle me ramène aussi une petite assiette, le sourire aux lèvres.

— Tu as raison, Miss Normandie, je ne suis pas rassasié ! ris-je alors qu’elle s’installe à mes côtés.

— Disons que le sexe ne nourrit pas… Tu as passé une bonne journée ?

— Moi, je me nourris de toi, ça pourrait me suffire, je pense. Et la journée a été bonne, oui. On a fait une belle répétition tout à l’heure, ça fait plaisir de voir qu’on continue à s’améliorer. Et toi ?

Comme chaque fois que nous nous retrouvons, au-delà du sexe qui est toujours aussi jouissif, nous échangeons sur nos journées, nos difficultés, nos petites réussites. J’apprécie énormément ces moments qui vont bien plus loin que le simple plan cul que nous sommes censés être. J’adore quand Oriane se confie à moi ou me demande mon avis pour son travail.

Après notre petite discussion, nous nous levons et je la suis en cuisine où elle fait disparaître toute trace de mon petit repas. J’en profite pour me coller derrière elle et lui faire comprendre que, même si nous sommes tous les deux fatigués, il se pourrait que le sommeil ne vienne pas tout de suite. Elle m’entraîne à sa suite vers la chambre que nous partageons. Je crois qu’il s’agit de la chambre d’amis, mais ça me convient tout à fait. C’est plus simple comme ça, dans le cadre d’une relation interdite entre une femme mariée et son amant.

Lorsque le réveil d’Oriane sonne, je me réveille en sursaut et regarde l’heure. Oh mince ! Il est déjà presque sept heures trente ! Comment se fait-il que je n’aie pas entendu mon alarme ? Je cherche mon téléphone des yeux mais ne le trouve pas, ce qui explique mon réveil raté. Vite, je me rhabille alors qu’Oriane, encore dans les limbes du sommeil, essaie de venir se lover contre moi pour me câliner.

— Désolé, Jolie Femme, mais là, ce n’est plus le moment pour des câlins ! Je dois filer avant que ton fils ne se lève !

Au moins, ces quelques mots ont le mérite de la réveiller totalement et je la vois qui s’affole à son tour en regardant l’heure. Aussi rapidement que nous le pouvons, nous nous habillons et je file dans le salon récupérer mon téléphone qui est tombé à côté du canapé. Je l’entends s’affairer avec Robin qui est effectivement réveillé et me demande comment je vais faire pour sortir sans me faire surprendre. L’avantage, c’est qu’il ne peut pas m’entendre, mais il a tellement développé tous ses autres sens que je panique un peu.

J’essaie de me glisser rapidement vers la porte d’entrée qui est plus proche que celle de derrière, mais au moment où j’ouvre cette porte, j’entends des petits pas descendre les escaliers. Comme dans certains jeux vidéos auxquels je jouais étant petit, j’ai la voix électronique qui résonne dans ma tête : “Busted !” Oui, je suis coincé, pris sur le fait. Et je suis dans la merde.

— Bonjour Robin, finis-je par dire en essayant d’avoir l’air aussi naturel que possible.

Je signe en même temps parce que je sais qu’il aime bien quand je lui montre que je connais quelques mots.

— Bonjour, signe-t-il en fronçant les sourcils.

Il me fait ensuite une série de signes que je ne comprends pas parfaitement mais qui semblent m’interroger sur la raison de ma présence à cette heure matinale, chez lui. Je me demande ce que je vais inventer alors que sa mère descend derrière lui et lui fait signe d’aller jusqu'en bas pour ne pas rester au milieu des escaliers. Malgré mon désarroi, je ne peux m’empêcher de la trouver belle, même simplement vêtue de ce jean et ce tee-shirt qui arbore un joli cœur en paillettes.

— C’est bon, Oriane, finis-je par dire. J’ai regardé… dans la cuisine et il n’y a pas de fuite. Tu t’es inquiétée pour rien, c’était juste un… joint qui était desserré, improvisé-je alors que je n’y connais rien en plomberie. Je vais y aller, maintenant, je ne vais pas vous déranger plus longtemps.

— Merci, Hugo, et désolée de t’avoir dérangé, souffle-t-elle en me remerciant du regard avant de signer tout en parlant. J’ai appelé Hugo ce matin parce qu’il y avait de l’eau dans la cuisine et que je ne savais pas d’où ça venait. Il est passé me donner un coup de main. Va préparer ton petit déjeuner, je te rejoins, Trésor.

Le jeune homme obéit mais nous regarde quand même avec curiosité. Il me signe un au revoir auquel je réponds en souriant et je sors alors qu’Oriane referme la porte derrière moi, en me lançant un petit air désolé. C’était moins une et on a eu chaud. Pas dans le bon sens du terme, en plus. Quelle idée j’ai eue de me laisser séduire par une femme mariée et avec un enfant en prime ! Pourvu qu’il n’en parle pas à son père, ça serait vraiment étrange s’il apprenait ça de la part de son fils… et s’il nous avait surpris au lit, c’en était fini de nos petits jeux. Et de mon boulot aussi, j’imagine. Le danger, ça peut être excitant, mais là, franchement, ça ne l’est pas du tout !

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