Chapitre 1

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Ma nuit fut une véritable catastrophe. Je me suis tellement retournée dans mon lit que j'ai passé plus de temps éveillée qu'endormie. Et je sais pourquoi. J'angoisse. Non pas que je n'aie pas une certaine habitude de cet état de fait -bien qu'aujourd'hui la raison soit différente- mais j'aimerais bien, un jour, passer au moins une nuit correcte. Elle serait à noter sur tous mes calendriers tellement se serait exceptionnelle.

Là, il y a déjà un petit moment que je me suis à nouveau réveillé. Pour autant, je n'ai toujours pas bougé. Je suis pourtant traditionnellement une fille du matin, mais pour une fois, j'en suis encore à fixer le plafond. Ma tête a commencé à carburer, mais mon corps lui si refuse tout de suite. Un peu trop courbaturé et pas assez énergie. Je sais, ce n'est pas un super signe pour débuter mon avenir, mais si je veux commencer par me sortir de ce trou à rat, il va me falloir faire avec pour aujourd'hui en espérant que j'aurai tout le temps de récupérer plutard. Pour le moment, je ne dois en aucun cas me laisser gagner par mon stress et m'arrêter à cause de deux ou trois douleurs. Aucune raison ne doit me faire changer d'avis. Je dois juste me laisser porter par la petite part d'excitation que je perçois au fond de moi. De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix, j'ai trop espéré arriver à ce moment. Je veux que cette journée corresponde à celle que j'ai tant attendu. Je veux ma liberté. Même si je panique, même si je suis pétrifiée par ce qu'il va m'arriver. Si je pouvais faire un saut dans le temps, j'aimerai être déjà à ce soir pour analyser tout ce qui va se passer dans les prochaines heures, mais je sais que c'est impossible. Si tel était le cas, peut-être pourrais-je enfin me dire que je peux respirer. Peut-être pourrais-je me dire que je me suis totalement trompée, la vie n'est pas faite que de noir, en substance, il existe des couleurs suffisamment forte pour apporter un peu de bonheur. Peut-être qu'avoir été acceptée là-bas et accepter de partir d'ici sera la meilleure des choses qui me soit arrivée et la meilleure de mes décisions.

Je tourne la tête et regarde mon réveil parceque j'entends du bruit venant du rez-de-chaussée.

— Cassie ! Oh non, le voilà qui recommence à hurler. Il n'y a pas une putain de journée où il ne peut s'en empêcher. Ce type est un abruti et il me fatigue encore plus, je passe une main sur mon visage, il me donne envie de m'enterrer plus profondément sous la couette et de ne jamais plus réapparaître. Toutefois et malheureusement, c'est encore lui qui régente ici, alors avant qu'il ne se décide à venir me chercher, je soupire et me dépêche de sauter de mon lit. Bientôt, il ne deviendra qu'un mauvais souvenir, bientôt, je ne serai plus obligée de le côtoyer. Il m'aura perdu et j'aurai gagné. Tout ce qui constitue mon enfer sera terminé. Du moins, j'essaye de me rassurer comme ça.

— Bon, qu'est-ce que tu fous ? Râle-t-il.

— C'est bon, j'arriveee. J'ai quand même le droit de me donner un coup sur le visage non ?

Appuyée sur le lavabo, je me regarde dans la glace, ce n'est pas jolie jolie, j'ai l'impression d'avoir dormi dans une machine à laver. Mon visage est écrasé, j'ai des cernes de trois mètres de long et mes cheveux sont emmêlés. C'est véridique, à défaut d'une course à pied matinale, je vais avoir besoin d'un café très corsé si je veux tenir, parceque lui seul pourra relever mon niveau d'épuisement.

Depuis que maman est morte, je ne vis plus qu'avec ce mec qui me sert de père. Mais il n'en a jamais était vraiment un même quand elle était encore là. Je le qualifierai plutôt de monstre ou de porc. Et encore d'avantage depuis qu'elle a disparu. Les tensions qui subsistaient avant ont persisté et plus qu'empiré. Je ne le supporte plus malgré nos liens du sang. A vrai dire, moins je le croise et mieux je me porte. Tout ça est sa faute, mon mal-être et ma solitude. Il ne peut s'en prendre qu'à lui-même si je me suis mise à compter le temps qui passe jusqu'à maintenant. Il n'a rien fait pour me montrer son amour pour qu'il lui en soit retourné.

Alors que je m'observe, je décide qu'il n'entachera pas ma bonne humeur. Hors de question qu'il ne gâche tout. Psychologiquement, je me suis préparée. Cette rentrée sera la mienne. J'ai mis tous mes espoirs dans cette réussite. Pour y arriver, j'ai mis à profit le moindre temps libre que j'avais pour étudier. Dès qu'il ne me donnait pas mille corvées à faire et/ou lorsqu'il était trop bourré, j'avais le prétexte parfait pour passer beaucoup de temps dans ma chambre. Je m'enfermais avec de la musique, ce qui m'aidait à l'oublier pour quelques moments. Les livres ont aussi été un bon refuge.

Ce vendredi soir où j'ai posté ma candidature, je me rappelle avoir été fébrile et ne pas trop y croire, trop peu de chance, jusqu'à ce qu'arrive un autre lundi matin où j'ai ouvert le courrier. Je voulais voir s'il y avait des factures à payer. Évidemment, ils y en avaient, c'était un problème, sauf qu'elles n'étaient pas toutes seules. Hormis les trois tonnes de publicités qui les accompagnées, il y avait aussi une grande enveloppe marron assez intrigante pour titiller mon intérêt plus que tous le reste. J'ai choisi de l'ouvrir d'abord. Dedans, j'ai trouvé une lettre que j'ai dû relire trois fois pour être sûr que j'avais tout bien compris. J'étais prise. J'avais dû mal à y croire. J'ai serré la lettre contre moi puis j'ai eu envie de le crier partout et de partir tout de suite. Mais bien sûr, quand mon père l'a su, et qu'il fut informé de mes intentions ça ne sait pas vraiment déroulé comme je l'aurai voulu. Déjà, il ne fut pas de mon avis, ensuite, il n'a su que très mal réagir. La pauvre fille que je suis souffre de naïveté chronique, j'aurai dû me douter qu'il aurait impossible qu'il soit content pour moi pour changer. Je sens encore la brûlure de sa gifle sur ma joue et je me revoie devoir courir pour lui échapper.

Je donne l'impression de tirer un portrait assez sombre de ce personnage, mais c'est ce qu'il est. Si j'avais mon mot à dire sur lui, je dirais qu'hormis être odieux, je pense qu'enfait à un moment de son existence, il sait perdu et n'a plus su comment vivre. Sauf que c'est moi qui est pâtie. Quand ? Pourquoi ? Comment ? Je doute un jour de le savoir, mais en attendant j'ai subit son injustice. A l'heure qu'il est, je vais être cruelle, mais il pourrait tout aussi bien disparaître que je ne suis plus sûr que ça me ferais quelque chose. Je pose sûrement l'université très haut sur un pied d'estalle, mais il est tellement difficile d'y rentrer que c'est peut-être ma seule chance de ne pas déprimer ici. Enplus, je sais qu'il n'y a que ceux qui travailles dur qui ont peu de chance de revenir dans le passée. Et en aucun cas je ne veux revenir dans cette baraque.

Avant de continuer à tergiverser trop longtemps, je fais une tentative pour me coiffer. Une tache que je pensais simple, mais qui s'avère plus compliquée que prévu. À démêler, j'en ai pour au moins cinq minutes de plus que ce qui m'est tolérée. Rien qu'à l'idée de ce qui pourrait se passer si je traîne trop, je préfère tout de suite abandonner. Je les attache dans une espèce de chignon rapide qui par miracle me donne une meilleure mine.

Mon père me crie encore une fois. Je suis surprise parceque je n'ai pas l'impression que sa voix tremble, ce qui est un peu louche, mais pas impossible, s'il est sobre. Sauf que je ne dois pas tenter le diable. Je n'en sais rien. Tout est prétexte à ce que ça parte en vrille entre nous, même un petit retard de rien du tout. Les frictions peuvent vite exploser et je ne dois pas prendre de risques inutiles. Ce qui serait bien, c'est que j'arrive à me détendre un peu plus ne serait-ce que pour ne pas exposer mon état de nervosité. Me voir si peu confiante en moi ne ferai que le réjouir.

Les battements de mon cœur n'ont pas l'air de vouloir se calmer, alors à défaut de faire autrement, j'appuie sur l'accélérateur et m'habille. Je choisie une simple robe jaune canari que j'enfile le plus vite possible. J'aime ma nouvelle tenue. Bien que très voyante, je compte sur elle pour m'apporter l'assurance nécessaire dont j'ai besoin.

Là où je vais, je ne connaîtrais personne. Alors autant faire tout ce que je peux pour me donner du courage à tout point de vue.

— Cassie ! Si tu ne descends pas tout de suite, je viens te chercher. J'ai l'impression d'une menace lourde de sous-entendus. Peu importe son état, il me fera toujours peur.

— C'est bon, j'arrive ! Je prends une paire de chaussures et je suis là.

Pas le temps de les enfiler, je me précipite avec dans l'escalier. Lorsque je croise enfin son regard, depuis le haut jusqu'en bas, il a l'air très mécontent de me voir. Ça ne me surprend pas beaucoup. Ce qui m’inquiète d'avantage, c'est qu'il transpire déjà par tous les pores la méchanceté. Et ça, sans même une canette à la main, ce qui est plutôt étrange.
Son aspect laisse enplus à désirer. À le voir là, je peux voir qu'il a une barbe d'au moins deux semaines à son image, sale et répugnante.

Il me pointe sa montre, ce qui ne représente jamais un bon moment à venir. Du coup, mon dos se glace.

— Tu te crois où pour traîner autant ? Dit-il avec colère. Ce n'est pas parce que tu t'en vas que tu ne m'appartiens plus, tu ne peux pas gérer ton planning comme tu veux. Tu sais très bien que l'heure, c'est l'heure !

Je repense aux quelques minutes précédente et je sais que je n'ai pas pris du temps, j'ai même tout bâclé sauf ma tenue, qui pour l'instant ne me sauve pas beaucoup. J'imagine qu'il tente soit de me faire culpabiliser où de m'humilier. Peut-être même les deux, je ne sais pas trop. En tout cas, je ne peux que penser qu'il exagère.

— Et bien maintenant, je suis là et je suis prête. Qu'est-ce que tu veux de plus ? Réponds dis-je sèchement.

— Ne me parle pas sur ce ton sale ingrate. Va déjeuner. Grouille-toi.

En général, je n'arrive pas à le suivre, mais là, je comprends encore moins son attitude froide et agressive surtout si tôt le matin. Sans une parole supplémentaire, je fais encore l'effort de ne rien rajouter et pousse mon corps jusqu'à la machine à café. Du regard, je tente de chercher une trace de son addiction. Un verre, une bouteille, n'importe quoi qui prouverait qu'il n'est pas dans son état normal. En fait, n'importe quoi de ce qui pourrait être en lien avec ça de près ou de loin. Le problème, c'est que je ne vois rien. Ce qui me confirme que quelque chose cloche sûrement bien pire que l'alcool. J'ai un mauvais pressentiment.

Le temps d'être dans la contemplation de ce qui se trouve devant moi , je n'ai pas fait attention qu'il s'était rapproché si près derrière, mais mon cœur lui la sentie rôder, il s'est compressé instantanément et m'a alerté. J'ai aussi les poils qui se sont dressés. J'ai toutes les raisons de me méfier de lui, il est tellement imprévisible. Jamais plus je ne lui accorderais ma confiance comme quand j'étais toute petite, surtout quand il est à moins de deux mètres de moi, j'en ai déjà fait l’expérience. C'est grâce à ça que j'ai appris depuis tout ce temps que la confiance est une illusion fantasmagorique.

J'ai le ventre qui se noue que d'être dans la même pièce que lui. Chaque fois, c'est pareil, mais j'essaye de faire bonne figure. Je ne veux pas qu'il ressente le pouvoir qu'il sait exercer sur moi. Le plus dur, c'est de rester calme, car quand on craint une personne, c'est certainement la tâche la plus compliquée à exécuter lors du premier repas de la journée. Je m'empresse donc de boire mon café sous son regard inquisiteur. J'essaye encore de faire vite, car c'est la seule barierre obligatoire avant de foutre mes bagages dans un taxi et de me barrer d'ici vite fait.

D'un seul coup, je ne comprends rien ce qui se passe. Je le vois qu'il fait un bon et m'attrape pas les cheveux pour me caler contre le frigo. Complètement choqué, j'en lâche m'a tasse qui explose par terre. Je suis pourtant restée sur le qui-vive, mais je m'attendais tellement à plein de choses vu attitude assez étrange que je n'ai pas pensé à ça. Il m'étrangle et je sais tout de suite que je suis dans un état d'urgence plus important que les fois précédentes. Ça va trop loin. J'ai peine à respirer.

— Waouh, je n'avais pas remarqué, mais tu es sacrément bonne comme ça. Ta putain de robe sexy me fait bander. Dit-il en se frottant contre moi comme un animal en rut.

Il me hume et entre deux hoquets, je tremble comme une feuille. Il m'écœure et je sens que je vais vomir, mais il reprend avant que je n'aie eu le temps d'avoir un haut le cœur.

— Avant de filer en douce, tu vas me donner une dernière fois ce que je veux. Tu ne pensais tout de même pas que tu allais te barrer comme ça et me laisser dans cet état ?

Bon, pour le côté détente et bonne humeur que je m'étais fixée malgré l'atmosphère, on peut dire ce que c'est complètement raté. Mais sérieux qui fait ce genre de truc ? Il n'a toujours pas compris que j'étais sa fille et pas sa petite pute ! Je ne suis pas au bout de mes peines, une de ses mains soulève ma robe et caresse ma cuisse gauche. J'ai sens mes larmes arrivées. Je ne peux rien faire pour l'arrêter, il est plus fort que moi. Je peux seulement essayer de me débattre, mais je sais que je vais m'épuiser pour rien. C'est déjà arrivé, il y a longtemps. A ce moment, je n'avais déjà pas réussi. J'ai eu de la chance que depuis il ne se contente de m'agresser qu'avec des coups, je pensais cet épisode finit. Rien ne pourra faire que se soit différent aujourd'hui, sauf un miracle. Plus près, ces yeux me semblent très dilatés et excités. Je ne doute plus qu'il ait pris quelque chose. Dans ma tête, j'implore : "Pitié, je veux que ça s'arrête" comme si quelqu'un viendrait à mon secours. Sauf que je suis seule. Seule avec lui. Jamais je n'aurais pensé que cette robe le mettrait dans un tel état. Si je l'ai mise, c'est d'abord pour moi et pas pour lui. Elle n'est en rien provocante, enfin, c'est ce que je croyais.

Mon pouls est en train de battre un record de vitesse, il s'est accéléré. Face à cette montée d'adrénaline, il est à deux doigts d'exploser. Je disais là-haut que mon avenir proche me mettait sur les nerfs, je crois que j'ai largement dépassé ce stade.
Il n'ai pas évident de rester concentré et de réfléchir vite à une solution alors que je suis dans un putain de pétrin et que je me sens obligé de respirer une bouffée d'air sur deux pour ne pas m'évanouir.

— Maintenant, tu vois que jusqu'à la fin, tu es à moi. Enfait, je ne vois pas grand chose jusqu'à ce qu'il désert un peu sa prise. Pendant qu'une de ses mains me tient bien, l'autre touche le bord de ma culotte. Je ne me retiens plus et je craque. Je comprends comment ça va finir et je pleure à chaudes larmes. Je fais une dernière tentative de raisonnement.

— S'il te plaît... arrête. Je te supplie de ne pas faire ça...maman...

— NE PARLE PAS D'ELLE ! Hurle-t-il.

Merde, au lieu de le calmer, sa colère redouble d'intensité et ça prise sur ma gorge se ressert à nouveau.

J'ai été idiote, je voulais juste lui expliquer que ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu qu'il devienne après sa mort et pour mon premier jour au campus, mais bien sûr, il ne veut pas m'entendre.

Il cale ses doigts contre la fine dentelle qui fait barrière avec mon clitoris et appui. Puis la mets sur le côté et m'enfonce brutalement un doigt, ce qui m'arrache une plainte face à l'horreur de la situation.

J'aurais tellement dû prévoir que cela pourrait arriver, mais en même temps, c'est tellement inimaginable que ça puisse recommencer...

La seule idée qui me vient tant il est si proche de moi, c'est de lui mordre l'oreille de toutes mes forces histoire de le faire reculer, mais cela n'a pas vraiment l'effet escompté. Il cri d'abord en se tenant l'oreille en me traitant de pétasse et me frappe ensuite.

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