Chapitre 5 - L'esclave.

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 Ça y est, j’arrive en milieu hostile et j’ai 5 minutes d’avance. Je sonne à la porte d’entrée de la boîte où je travaille. Le petit « bzz » de la gâche électrique me signale que Madame Trique m’ouvre. Je rentre dans le hall d’entrée où se trouvent face à moi, deux bureaux. L’un pour Madame, femme méritée (et non émérite !) de mon boss qui gère l’accueil téléphonique et l’autre pour sa fille Charlotte dites « Chacha » qui s’occupe de… en fait je ne sais pas trop car pour moi, la seule raison d’être au sein de ce cabinet est d’excéder les sous fifres, c’est-à-dire nous. En fait, c’est une sorte de petite cheffe/ espionne/ connasse. C’est une entreprise familiale et on le sent dès qu’on met les pieds ici. Pas un membre de cette famille n’est courtois, ni même normalement aimable. A chaque fois j’ai l’impression d’arriver chez les dingues. Il m’a fallu quelques mois avant de m’habituer à cette ambiance surréaliste. Je pourrais écrire un manuel de survie chez les Trique. Mais aujourd’hui rien ne peut m’atteindre, je suis heureuse et détendue. J’ai passé une nuit incroyable avec Marcel, mon vibromasseur. J'ai eu une gros cas de conscience hier, cela n'arrive jamais. Généralement je fonce et je réfléchis plus tard. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser au corps torride de Frédéric et en même temps de culpabiliser en pensant à sa femme Lucie. Alors je me suis mise d'accord avec moi-même. Fred me sert juste de support pour fantasmer, je l'idéalise forcément pour correspondre à mes attentes et tout ça est très loin de la réalité. Le Fred dans ma tête n'est pas le Fred marié à Lucie, papa de Mattéo. Je ne fais donc rien de mal, tout va bien! Mais en tout cas, malgré lui, il me rend légère et de bonne humeur !

Dans le hall du cabinet, je m’aventure même à lancer un « salut », en souriant franchement, à l’attention des deux harpies devant moi. Mais comme à leur habitude, elles ne relèvent même pas comme pour me dire à quel point je leur suis insignifiante. Je crois même entendre Madame Trique soupirer d’exaspération, tout en continuant à fixer l’écran de son ordinateur où s’affiche sans honte, une partie de jeu de carte. La patronne a 60 ans environ, elle s’appelle Bernadette, elle mesure 1,52m et est plutôt en rondeur. Elle a un visage avenant lorsqu’on ne la connaît pas. Au début j’avais même cru qu’elle était sympa mais non, je m’étais trompée. Étant loin d’être dotée d’une intelligence hors-norme, son travail consiste donc essentiellement à répondre au téléphone, passer commande pour les fournitures et en contrôler la consommation. Elle est très radine, et le stylo BIC doit dans son esprit, tenir un an. Elle affectionne tout particulièrement, lorsqu’un des 6 salariés du cabinet arrive en retard, le lui signaler de sa voix stridente, devant tout le monde, y compris les clients, et toutes les 5mn pendant toute la journée, et également les jours suivants. Il arrive même qu’un mois après, elle le fustige de nouveau sans qu’il s’y attende juste pour avoir un semblant d’autorité auprès des autres salariés. A la longue, on en rit avec Baptiste, c’est devenu tellement comique lorsqu’on sait qu’il suffit que M. Trique apparaisse pour qu’elle se mette à trembler comme une feuille, de peur d’avoir encore fait une boulette. Car Bernadette est la reine de la boulette ! D’une incompétence remarquable ! Elle se trompe souvent dans les messages qu’elle note ou sinon elle perd des documents, il lui arrive même de donner un mail ou un fax au mauvais destinataire. Au bureau personne n’a de connexion internet à part la sacro sainte famille. Je pense qu’ils ont peur que l’on se mette à papillonner sur le net. De ce fait, Bernadette doit régulièrement imprimer les messages qui nous sont destinés et y compris les pièces jointes, qui sont le plus souvent des pièces comptables. Et donc quand la reine de la boulette sévit de nouveau, il nous faut bien quelques heures pour se dépatouiller de la situation. « Chacha », c’est différent, son père ayant vu en elle des capacités plus importantes, lui a délégué la charge du planning. Elle s’occupe de la prise des rendez-vous, et de la gestion du traitement des dossiers clients ainsi que des délais administratifs. En soit, cela ne prend pas beaucoup de temps et ce qui lui reste, c’est-à-dire les trois quarts, elle l’utilise à nous surveiller comme une professeure peut le faire avec ses élèves lors d’un examen sauf qu’elle ne connait pas grand chose en comptabilité. En fait, le bon terme c’est qu’elle nous flique. Sans connaître la tâche que nous devons accomplir, elle nous dit que nous sommes en retard et qu’on devrait travailler bien plus vite. Il n’y a jamais un merci, un s’il te plaît ou un « peux-tu » dans sa bouche. Pour être plus précise, la plupart du temps, elle aboie. Comme sa mère, elle est de petite taille, et tout comme elle, elle a un visage qui ne laisse pas transparaître son sadisme. Elle est vouée à reprendre la boîte avec son frère lorsque son père partira à la retraite, c’est pour cette raison qu’elle prend son rôle si à cœur. Mais bon elle n’a que 25 ans, cette gamine, et son arrogance n’a d’égale que celle de son père. Bref, elle pète vraiment bien plus haut que son orifice anal devrait normalement lui permettre ! La sale gosse… Son frère, Romain, est le plus discret. Il a un bureau à lui à côté de celui du patriarche. Il n’est pas bien plus chaleureux que le reste de la famille mais au moins il est discret. Il ne s’occupe que des gros clients et décharge son père des gros dossiers. Lorsqu’il m’arrive de le croiser devant le photocopieur, il me salut toujours mais évite d’étendre la conversation. Ce qui me convient parfaitement. Par contre lorsque M. Trique nous engueule comme du poisson pourri, ce qui arrive souvent et parfois sans raison apparente, Romain sort la tête de son bureau, regarde ce qui se passe dans « l’open-space » où le petit peuple est entassé, et s’il voit que la situation s’envenime, il vient se poster à côté de son père et fait des mouvements de tête qui montrent qu’il approuve totalement ce que dit ce dernier. Même si en fait, il ne sait pas de quoi il parle. Bref, c’est un brave toutou… Au début, Romain était LE fantasme de Baptiste, il m’en parlait tout le temps, et cherchait à le voir ou à le croiser à chaque fois que cela était possible. Romain est de taille moyenne et maigre, et à cette époque, il avait semblé de pas être insensible aux avances de Baptiste. Il souriait même, et trouvait des excuses pour venir nous voir. Mais voilà, Baptiste, l’inconstant, avait rencontré l’homme de sa vie, et ce n’était plus lui… Et depuis, c’est-à-dire quatre ans environs, son visage est devenu statique et il est totalement désagréable avec mon collègue préféré. En même temps, j’avais prévenu Baptiste que le sexe et le boulot ne font pas bon ménage… J’ignore l’attitude des dragons de l’entrée et j’arrive dans la pièce de travail qui nous est dédiée. Les Trique l’appelle pompeusement « l’open-space ». En réalité, il s’agit d’une salle de 30 m2 environ, et dont l’unique fenêtre donne sur une petite cour d’immeuble. On ne voit que très rarement le jour même lorsqu’il fait beau. Ce sont les néons qui nous éclairent et nous donnent un teint maladif. Il y a trois zones de travail composées chacune de deux bureaux qui se font face et des étagères remplies de dossier sur tous les murs périphériques. Baptiste arrive enfin. Il a l’air d’être de bonne humeur lui aussi.

- Salut ma beauté ! Tu ne devineras jamais ce qu’il s’est passé hier quand je suis rentré du boulot…

Je déteste les devinettes, je n’ai sans doute pas la patience requise. Mais vraiment… que ça me gonfle lorsque quelqu’un commence une phrase par « tu ne devineras jamais ». C’est franchement douteux comme expression. Je lui fais signe de la tête que non, je ne devinerais jamais… Même si j’avais le pressentiment que cela avait un lien avec l’homme du métro, ou peut-être un nouvel adonis qui passait par là… Mais je ne voulais pas perdre de temps à lui faire part de mes hypothèses.

- Tu n’es pas drôle !

- En plus de ne pas être drôle, je suis curieuse. Lui dis-je pour ne pas le vexer et qu’il ne s’imagine pas que ça ne m’intéresse pas.

- Hier soir, je ne pensais pas rencontrer l’homme du métro car comme tu le sais, nous avons finit tard…

Ça oui, je le savais. On avait finit vers 20h30 comme tous les soirs depuis le début de la semaine. Et bien évidemment ces heures supplémentaires n’étaient pas rémunérées ! Et là, il n’y avait pas Bernadette pour hurler toutes les 5 minutes :

-Bravo ! Et merci d’avoir travailler si tard pour assurer le flot de nouveaux clients !

Ça c’était certain, l’amnésie touchait le pitbull dès qu’il s’agissait des heures supp. Pourtant elle restait jusqu’à ce qu’on parte pour fermer le bureau. Et lorsqu’on partait il n’y avait même pas une réponse pour notre au revoir. Finalement mon humeur va peut-être changer. Je me concentre alors sur Baptiste, il a l’air tellement excité et heureux, qu’il peine à retrouver son souffle.

- …Et pourtant lorsque je suis arrivé sur le quai du métro, je l’ai tout de suite vu. Il s’est levé et m’a adressé le plus craquant de tous les sourires. J’ai espéré que s’il était là, c’est qu’il m’avait attendu, tu comprends…

- Et alors c’était le cas ?

- Ne va pas trop vite ! Je suis allé le voir, car foutu pour foutu, tu me connais… Bref je lui ai demandé s’il accepterait de boire un verre avec moi. Et tu sais quoi ? Je te le donne dans le mille. Il a dit OUI !

- Mais c’est super ! Alors vous êtes allés où, et il est comment ? Il t’a plu ?

C’était vraiment adorable de voir Baptiste aussi exalté.

- S’il m’a plu ! Il est incroyable. On est allé au bar derrière l’église Saint Bernard. Il s’appelle Alex. Il a 25 ans, oui je sais c’est un jeunot ! Et on a discuté pendant des heures… Il est incroyable, c’est la première fois que je rencontre un mec comme lui. A la fin de la soirée, j’allais lui proposer un autre rendez-vous et c’est là qu’il m’a répondu : « Fais de moi tout ce que tu désires, moi j’aime faire plaisir, c’est mon truc. Et surtout je veux te faire plaisir à toi ! ». Cash !

Wahou ! C’était chouette comme déclaration. J’étais vraiment heureuse pour Baptiste mais « Chacha » est rentrée dans la salle, signe qu’il est 8h30 pile et que nous devions nous mettre à la tâche. Son regard est resté pointé le temps qu’il s’assoie. J’ai vraiment hâte de connaître la suite de son histoire mais au bureau ce n’est pas possible. Nous passons toute la journée derrière nos ordinateurs à boucler nos dossiers. Quand il m’arrive de lever les yeux, et je vois Baptiste l’air totalement béat. A 18h30, il prend une initiative rare, il se lève et annonce que nous devons tous les deux partir car nous avons un rendez-vous important. Les autres collègues nous regardent étrangement, comme s’ils sont envieux mais à la fois agacés par cette démarche. M. Trique arrive :

- Mais vous n’avez encore terminer LEOP, et le resto Petite fournée !

- Désolé Monsieur, mais c’est l’heure et nous devons vraiment partir. Insiste Baptiste.

Il nous regarde partir avec dédain. Et moi, je suis le mouvement, trop heureuse de partir pour une fois à l’heure. En même temps, nous avions déjà fait bien plus d’heure que ce qui était indiqué dans nos contrats.Baptiste m’a mène dans le bistrot juste en face du bureau.

- Je commence à en avoir ma claque de ces abrutis. On n’est pas leur esclave non plus ! Tiens en parlant d’esclave…Dit-il en reprenant son air béat.

- C’est ton Alex, c’est ça ?

- Oui, on est allé chez moi après… Et effectivement je peux lui demander tout ce que je veux… A peine arrivés, je l’ai embrassé de partout… Il sent tellement bon et il est tellement réceptif. On aurait dit un agneau et moi, le grand méchant loup. Il réagissait à chacune de mes caresses, je bandais comme un taureau !

- Bah c’est bon passe-moi les détails… N’oublie pas que tu t’adresses à la grosse frustrée de service…

- Non attends… Il faut vraiment que je te raconte !

C’était comme ça avec Baptiste, pas de limite, pas de pudeur…

- Il s’est mis à genoux devant moi, et avec ses yeux de biche, m’a demandé encore une fois ce qui me ferait plaisir. J’avoue que dans cette position, une seule chose m’est tout de suite venue à l’esprit !

Il rit si fort que des clients du bar se retournèrent vers nous. Il reprit en chuchotant cette fois.

- Tu vois, je ne sais pas trop comment dire…

Il réfléchissait et le suspens devenait intenable.

- … Il m’a fait la pipe du siècle !

Cette fois, c’était moi qui riais à gorge déployée ! Tout était dans la démesure chez lui !

- Non, je t’assure ! Il a un coup de langue et de main IN-CROY-A-BLE ! Et puis ce n’est pas tout. Après une baise endiablée, un peu partout dans mon appart d’ailleurs. Pouffa-t-il de rire. Il est encore revenu à la charge en me demandant ce qu’il me ferait plaisir ! Au début je ne comprenais pas, je lui ai fais remarquer que je n’étais pas un sportif de très haut niveau et que j’étais un peu fatigué. Il m’a dit que je pouvais lui demander quoi que ce soit, même des choses qui n’étaient pas sexuelles car il voulait me remercier ! En plaisantant, je lui ai demandé alors de faire la vaisselle et de ranger la cuisine.

- Ne me dis pas que…

- SI !!! Au bout de 2 minutes je m’étais déjà endormi et ce matin au réveil j’ai complètement oublié cette histoire… Mais force est de constater que j’ai trouvé mon appartement rangé comme jamais, et d’une propreté incroyable ! Digne d’un magazine de déco. Mais je n’ai pas vu Alex…alors j’ai paniqué, jusqu’à ce que je tombe sur un bout de papier qu’il a laissé sur la table du salon.

- C’est dingue… Le mec a vraiment fait le ménage ? C’est quoi ce type ? Un homme à tout faire comme Tony dans « Madame est servie » ! Ah mais je veux bien le même…

- Oh, oh, oh… La référence trop pourrie !!! Baptiste se tord de rire. Alex est loin d’être Tony Micelli, on se calme…

Baptiste adorait lorsque je lui sortais des références qui n’ont plus d’âge mais qu’il avait totalement oublié. Il n’en revenait pas que ma culture tellement populaire se soit arrêtée dans le milieu des années 90.

- Et c’était quoi son petit mot ? Une déclaration de soumission totale et unilatérale ? Un pacte cochon ? Un liste de toutes les choses qu’il aimerait laver, nettoyer, rincer et astiquer dans ton délicieux petit appartement…

- Ma belle, tu es en surchauffe ! Non, Alex m’a juste laissé son numéro de portable avec un : « Je suis à ta disposition, je t’embrasse. »…

Là je suis sidérée. Non mais c’est quoi ce mec ?

- Oui je sais, je me pose pas mal de questions, moi aussi… Je trouve que le fait qu’il veuille tant me faire plaisir assez étrange et je ne sais trop comment gérer ça… Je n’ai jamais eu un mec comme ça auparavant. Mais il est si adorable et gentil et beau…

Des étoiles brillent dans ses yeux. Il s’aperçoit que je l’ai remarqué.

- Non mais ne t’inquiète pas, je me préserve… Je ne vais pas prendre le risque de trop m’attacher si ce mec est fou allié. Je vais prendre mon temps ! D’ailleurs, je ne l’ai pas vu ce matin dans le métro, et je ne l’ai toujours pas rappelé… Tu vois je muris…

- Oui je vois ça… Réponds-je d’un air moqueur.

Je le connais trop bien et je ne compte plus les fois où je l’ai ramassé à la petite cuillère. Mais je veux y croire tout autant que lui, comme à chaque fois son enthousiasme est communicatif. Nous continuons notre discussion sur les hommes en général en finissant notre bière et en me jetant sur les cacahuètes. L’alcool aidant, je m’aventurais dans quelques confidences…

- Tu sais, je dois t’avouer que depuis l’incident je-te-montre-ma-lune de la boulangerie, je pense souvent à Fred… Je n’avais jamais réalisé à quel point son physique m’était si plaisant !

- Moi j’ai tout de suite vu à quel point il est attirant ce gars…

- Oui… Songe-je.

- C'est ton crush c'est ça? Me demande-t-il un peu stupéfié.

- Non c'est pas ça, c'est pas lui qui m'intéresse. J'aime juste son physique. Mais là c’est le néant dans ma vie sentimentale et ma vie sexuelle est un fiasco... Alors pour une fois, ressentir une peu désir pour quelqu'un ça me fait du bien.

- T'as pas de gêne à avoir, hein!

- Oui je sais t'as raison mon maître! Dis-je en m’agenouillant devant lui et en essayant de faire des yeux de biches dignes de ceux d’Alex. Autant dire que je vis par procuration à travers tes péripéties amoureuses.

- Ah mais un homme soumis me suffit amplement ! Je n’ai pas besoin de toi pour ça ! Il marque une pause et réfléchit. Je sais que ça va t'agacer ce que je vais te dire, mais si tu ne rencontres personne, tu ne trouveras personne. Acceptes que je te rencarde avec des mecs!

-Ah non surement pas! J'ai déjà donné!

Au bout d’une heure, Baptiste n’en tenant plus, avait envoyé un texto à Alex pour savoir comment il allait, et ce dernier avait répondu qu’il l’attendait devant la porte de son appartement. Evidemment, Baptiste avait fait des bonds et courut à sa rencontre, s’excusant d’être un homme si faible avec un ton pourtant plein de malice. J’étais rentrée à pieds à la maison. Le printemps arrivait, et la température commençait à être agréable. Vautrée sur mon canapé, je me lance dans une compétition avec Hercule, de celui qui prendra le plus de place. Quel fainéant ce chat ! Lorsque je le pousse un peu pour avoir plus de place, il se met à ronronner fort comme pour me dire que je peux toujours courir pour le déplacer. Mais finalement je trouve un bon compromis en pliant les genoux. On est tous les deux bien installé, je mets la télé et je m'endors rapidement.

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