Piano musicale

4 minutes de lecture

Une personne vit seule. Cette personne joue souvent du piano, que ce soit le soir, le matin ou l'après-midi. Un jour, à la fin d'une chanson, quelqu'un se met à l'applaudir :

Les lumières de la rue se mirent à doucement fonctionner, l'une après l'autre. Aux fenêtres des maisons, les lumières réchauffait les interieurs d'halos lumineux tandis qu'on aperçevait le ciel perdre la sienne, laissant les courbes de la Lune se dessiner dans un dégradé rose/oranger qui se peignait à l'horizon, tel le plus beau des tableaux. La maison new-yorkaise de deux étages où vivait Harper, une jeune trentenaire, avait aussi le droit à son éclairage pour réchauffer son cocon, du temps particulièrement froid de ce début d'octobre. Cette lampe, trouvée dans un marché aux puces, trônait sur une table en bois à peine plus large qu'elle. Eclairant un modeste salon où l'on pouvait y voir un canapé en velours vert coté fenêtre, qui faisait face à deux autres fauteils en cuir, récuperés de sa grand-mère qui ne savait quoi en faire. Au milieu de la pièce, une cheminé marbré, encastrée dans un mur en bois où, en levant la tête, l'on pouvait admirer son reflet dans le miroir posé en équilibre sur cette dernière. Parce'que Harper était une femme au goût artistique particulièrement developpé, ce miroir était disposé de tel sorte qu'il pouvait montrer, soit un bout du couloir de l'entrée, soit l'un des deux tableaux accrochés de part et d'autres de l'ouverture du salon. Si et là, trainaît des portraits réalisé par son père, artiste peintre à ses heures perdues. C'était, à vrai dire, une pièce toute fait banale pour une femme de culture qui gagnait plutôt bien sa vie. A l'exception peut-être d'un objet, un piano. 88 touches de pure bonheur symphonique, qu'Harper s'amusait à faire chanter chaque dimanche soir, qu'elle se sente triste, ou joyeuse, particulièrement seule ou même songeuse. Elle s'amusait à maintenir la tradition du "dimanche soir musicale" dans ses 80 m², histoire de rentabiliser l'achat de cette merveille se disait-elle... Comme-ci elle n'y jouait pas, au moins, une fois par jour...

La vérité est qu'importe ses sentiments, tout était prétexte à la musique avec elle. Elle entretenait une âme d'artiste, adorée, et chérie, mais rarement bien exploité. Par pudeur, ou par pure folie, Harper n'a jamais souhaité en faire son véritable métier, laissant sa passion téré dans le plus grand secret. Alors elle s'habillait confortablement, son verre de vin blanc à la main, et s'installa sur la petite banquette noir, et tournait en general une page, voir deux, ou trois de partition. Bach calmait le stress, Einaudi accompagnait la nostalgie, ou encore Mozart tarissait l'ennui, elle avait l'embarras du choix. Il y avait une partition pour chaque état d'esprit, chaque émotion. C'était d'ailleurs ce qu'elle adorait, cette parition était sa palette de sensations. A peine avait elle posé son verre proche du couvercle ouvert, qu'elle commença à bouger, exécutant avec un doigter prticulièrement précis et délicat chaque notes, chaque vibrations. Ses chaussons glissant d'une pédales à l'autres suivant les sons qu'elle voulait produire. Suivant la volonté de la prolonger ou d'au contraire, l'étouffer quelques peu. Les accords s'enchaînèrent, plongeant la pièce dans une bulle où la musique reignait en Reine. Tellement était-elle absorbé par son oeuvre qu'aucun bruit ne semblait la deboussoler, pas même celui de bruits de pas, trainant dans son entrée. Une fois la dernière note posée sur le piano, elle l'a laissa durée, jusqu'à l'épuisée. A peine eu-t-elle eu vent du silence de la pièce qu'elle sursauta aux clapements de mains qui fît écho derrière elle, la faisant se retourner brusquement. A l'entrée du salon se trouvait un homme, grand, à l'allure et au charme puissant, mais à la bouille encore d'enfant. Eren, son petit frère se tenait là, dans son costard marron, les cheveux débraillés, mais le sourire toujours accrochés à ses lèvres fines.

- Je ne savais pas que tu continuais à jouer.

De nature humble, elle se contenta d'esquisser un mince sourire avant d'hausser les épaules, comme-ci ce n'était rien.

Doucement, il examina la pièce avant de la rejoindre sur la banquette en simili-cuire, faisant à son tour, face au piano silencieux, avant de plonger dans les yeux emeraude de sa soeur.

- Je sais que tu ne te penses pas assez douée, mais j'aimerais te rappeler que je t'ai toujours considéré comme ma pianiste préférée, au monde. Après ce que je viens d'écouter à l'instant, laisse-moi te dire que ça n'a pas changer.

Emue par cet élan d'amour, elle laissa se tête doucement reposée sur l'épaule de son bien faiteur, le coeur rempli et la conscience tranquille. Son léger sourire trahissant son bien-être interieur. Et dans un élan artistique commun, leurs doigts se perdirent sur le piano, créeant notes après notes, un broua d'amour joyeux.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 9 versions.

Vous aimez lire MentheàMauve ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0