Chapitre 26 : Celle qui s’assume

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Je m’examine une dernière fois dans la glace avant de quitter mon appartement. Je porte une longue robe fleurie verte plutôt estivale, que j’ai assorti à une paire de boots facile à enfiler et à un énorme gilet en lait. Les températures rafraichissent, mais au fur et à mesure, qu’il faut rajouter des couches, je m’aperçois qu’être enceinte en hiver, ça va être la loose. Pour l’instant, je m’en sors avec des combos détonants, mais je ne sais pas comment je ferai rentrer mes mollets dans des bottes…

Lors du trajet en voiture, je réfléchis à l’attitude que je veux avoir pour ce repas. L’anniversaire de mon père. Pour l’occasion, ma mère a invité mes grands-parents, Hippolyte et moi. C’est la première fois que je les revois tous depuis ma grande révélation. J’ai eu ma mère quelques fois au téléphone. Elle s’est excusée de nombreuses fois. Elle aurait compris… Entre nous, une certaine froideur s’est installée. Ma confiance en elle est rompue.

— Athéna, ma chérie, oh comme tu es belle ! Bébé a bien poussé, dis donc !

Ma mère m’embrasse en même temps qu’elle s’extasie.

— Je suis contente de te voir ! Tout se passe bien ? La chambre est prête ?

Je lui explique alors où j’en suis dans l’installation.

— Gabriel n’est pas venu ? remarque-t-elle.

Je secoue la tête.

— Non. Nous avons rompu. Ce n’était pas le meilleur moment pour se lancer dans une relation sérieuse.

Sa bouche se tord dans une grimace catastrophée.

— Oh c’est tellement dommage ! Le premier garçon que tu nous présentes depuis des années…

Je pince mes lèvres. Je n’aurais jamais dû leur présenter, c’est vrai… Je soupire et entre dans le salon. Mes grands-parents sont déjà installés. Ils me saluent comme si de rien était. Le repas se déroule sans anicroche jusqu’à une remarque de mon grand-père.

— Tu vas lui dire quoi à ton mioche quand il va naitre ?

J’écarquille les yeux et cherche à comprendre le rapport avec la discussion que l’on avait sur les modes de garde. Sans succès.

— La vérité. Que je voulais tellement un enfant que j’ai décidé d’en avoir un tout seul.

— Il va te trouver égoïste… remarque-t-il.

— Ou alors il comprendra que dans la vie, on peut réaliser ses rêves, même ceux qui paraissent inatteignables, tant qu’on se donne la peine !

— Joliment dit, commente mon frère. Il sera très heureux, mon neveu ! Il va avoir une maman en or.

Je lui adresse un grand sourire. Un peu de soutien familial n’est pas désagréable.

— Hippolyte a raison, papa. Ce n’est pas d’avoir qu’une maman qui rendra un enfant malheureux. L’important, c’est qu’il soit aimé et dans un cadre stable et rassurant. Athéna saura lui procurer tout ça. Puis, tu sais bien qu’il y a plein de familles « normales » qui rendent leurs enfants malheureux, argumente ma mère.

Mes grands-parents acquiescent et je sens un poids quitter mes épaules. Enfin acceptée parmi ceux que j’aime. Oh, j’en essuierai d’autres des remarques sur mon choix, mais si je peux compter sur le soutien de ma mère, déjà, ce sera plus simple.

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