Un flux d'énergie nouveau parcourut tout mon corps. Je le sentis s'infiltrer, s'insinuer autour de chaque fibre, de chaque organe et de chaque veine qui me composaient.

Ce fut comme un nouveau souffle de vie.

Cette sensation m’étreignit comme une vieille amie. Elle me dorlota comme une mère. Et me caressa comme un amant plein de fougue.

Un espoir naquit au creux de mes reins, aussi puissant qu'une vague. Il emporta tous mes souhaits, toutes mes attentes futures.

La respiration haletante, je reposai sur le lit douillet. Le drap soyeux recouvrait, d'une caresse, mes fesses. Mes seins rebondis écrasaient le moelleux de l'oreiller, offrant une courbure parfaite à mon dos. Les bras allongés devant moi, j'appuyai ma tête contemplant l'homme qui se dressait devant moi, aussi nu que moi-même. Des gouttes de sueurs perlaient sur sa peau parfaite, après l'intense effort déployé. Il suivit la courbe de mon corps d'un regard lascif. Il s'humecta les lèvres d'un coup de langue lent et sensuel. Et j'en frémis d'avance...

Je ne voulais plus qu'une chose : la chance d'être avec Lui, de pouvoir vivre à ses côtés aussi sûrement qu'une femme avec son mari.

Mes pensées s’effacèrent au profit d'un seul sentiment qui emporta tout le reste dans la tombe.

Je n'osais dire ce mot qui m'était depuis toujours interdit. De ma naissance jusqu’à ma mort, jamais je n’aurais pu y prétendre. Car c'était bien ma tombe qui m'attendait au bout de ce chemin difficile vers la passion.

Tout ! Tout m'était défendu : la tendresse d'un père, l'étreinte d'une mère, la chaleur d'une sœur, l'affection d'un frère, l'amour d'un homme...

La tentation me prit aux tripes et ne me lâcha plus. Mais je ne pouvais pas. J’en serais morte à l'instant même.

Je caressai l'espoir de le toucher de mes doigts, de le porter dans le creux de mes paumes. Je tendis une main vers Lui, je voulus le saisir pour m’empêcher de fuir.

Mais elle retomba lourdement, comme une pierre.

Le destin avait mis sur ma route une cruelle rencontre. Jamais, je ne pourrai le laisser m'offrir ce que je souhaitais le plus au monde à ce moment-là précis de ma triste existence.

Le choisir Lui, reviendrait à m'oublier Moi. Je ne pouvais concevoir de disparaître de cette terre aussi simplement et cruellement.

Les autres pouvaient mourir ainsi, mais Moi ? N'étais-je pas censée avoir une destinée plus magnifique, plus harmonieuse, plus glorieuse ?

J'étais, je suis et je resterai supérieure à tous, et même supérieure à la Mort. Je m'en fis la promesse dans les tréfonds de mon cœur…