1 - Parfois, ça rate

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Colonie Langkah
Année 242 du Pacte Nouveau Horizon
Clinique génomique / capsule numéro 2
Département Renaissances

— Renaître proprement, c'est compliqué. Parfois, ça rate.

Benedict regarde l'inquisiteur qui vient de briser le silence de la salle de Purge. Hector retrousse les manches de sa blouse noire et tâte le foudroyeur qui pend à sa ceinture, comme pour s'assurer qu'il est toujours là. Il secoue finalement la tête de dépit et écrase son index sur la vitre sans tain qui les sépare de l'incubateur.

— En fait, ça rate même souvent... marmonne-t-il dans sa courte barbe.

De l'autre côté de la paroi se déploie une pièce digne d'un laboratoire : sol immaculé, lumières crues tombant du ciel et installations dernier cri. Des baies vitrées s'ouvrent sur une salle de contrôle, alors qu'un scaphandre métallique trône en son centre, surmonté d'une énorme machinerie ronflante qui crève le plafond. L'incubateur est l'opposé complet du lieu dans lequel ils se trouvent : le local de purge, lui, est étroit, lugubre et plein d'effluves aigres, comme le serait l'antre étouffant d'un fauve. En songeant au broyeur gigantesque qui occupe la majeure partie de la pièce, Benedict n'est d'ailleurs pas loin de le croire.

— Les instructeurs disaient que ça rate parfois, répond distraitement Benedict. Mais ça fait trois mois que je suis là, et il n'y a jamais eu de problème. Aujourd'hui, ça a l'air de bien se passer, non ?

— J'espère bien le bleu, soupire Hector.

Son regard se tourne vers la scène : un médecin déchire l'épaisse membrane visqueuse qui recouvre la cuve métallique. Une chose se débat sous le voile organique ; un jeune homme malingre surgit de l'ouverture comme un singe survolté et éclabousse toute la pièce du fluide jaunâtre dans lequel il s'enlise. Sa peau translucide se tend sur ses os, alors que ses yeux bouffis et rougis par les liquides amniotiques de synthèse roulent dans leurs orbites. Dans un spasme violent, l'individu régurgite le cathéter qui entrave sa bouche et tente d'arracher les tubes fichés au sommet de son crâne. Un infirmier vient à la rescousse du médecin. Visiblement habitués à de tels mouvements de panique, ils se saisissent fermement de lui et maintiennent sa tête hors de l'incubateur. Au bout de quelques secondes, l'homme se détend, probablement à bout de force. Il regarde autour de lui avec stupéfaction, comme s'il prenait réellement conscience de l'endroit où il se trouve. Finalement, il cligne des yeux lorsque le soigneur lui glisse des mots d'apaisement à l'oreille, puis, avec l'aide des docteurs, se hisse et enjambe le bord de la cuve.

Hector déplie la console devant lui et allume les moniteurs de contrôle. Benedict se penche par-dessus l'épaule de son supérieur et scrute la fiche médicale renvoyée par le scaphandre de renaissance.

— La machine dit que tout va bien, remarque le jeune homme. Le profil génétique de l'enveloppe est bien celui spécifié pour le patient, et l'empreinte cognitive est valide.

— Encore heureux ! s'exclame Hector en analysant les courbes et les valeurs biologiques. Il ne manquerait plus qu'on se foire là dessus. T'imagines un peu, si le profil génétique n'est pas le bon ? On parle d'un ponte des cliniques génomique, quand même !

— Qui ? Ce mec ? s'étonne Bénédict.

— Ce mec comme tu dis, c'est Achille de Brivères, un de nos patrons. D'après le brief, il a 130 ans effectifs demain. C'est sa troisième réinjection.

— Troisième  ? s'exclame Benedict en regardant le patient trébucher sur les marches. À 130 ans seulement ? On ne se refuse rien...

— Bah... marmonne Hector en haussant les épaules. Faut bien que ça serve à quelque chose, le pognon. Apparemment, il n'aime pas se sentir vieux, alors s'il peut revenir à ses vingt ans plus souvent que les autres, pourquoi s'en priver ?

De l'autre côté de la vitre, Achille de Brivères tressaille sur ses jambes émaciées et s'agrippe à la barre de maintien qui court le long de l'incubateur. Un infirmier lui tend un peignoir blanc pour cacher son intimité ainsi qu'une serviette pour essuyer les restes visqueux du placenta synthétique. Un autre détache les fiches et les câbles de son cou et l'homme nouveau-né, enfin débarrassé de toute entrave, sourit faiblement à son bienfaiteur. Achille se laisse alors porter par les médecins et s'assied en grelottant sur le fauteuil disposé à côté de la seule table de la pièce.

— C'est bientôt à nous, dit Hector en croisant les bras.

— Oui, souffle Benedict en s'éloignant de la vitre. Mais il n'a pas l'air en forme...

— T'as raison, affirme son mentor. Mais voilà, on a affaire à une crème de la maison : s'il est bien conscient, on ne peut pas le faire poireauter trop longtemps. Alors, dès que le médecin nous confirme son état de santé, je mène l'interrogatoire.

— De toute façon, renchérit Benedict, c'est pas toi qui disais qu'il valait mieux passer le VK2 le plus rapidement possible  ?

— Toujours, acquiesce l'inquisiteur en hochant la tête. Souviens-toi : il y a bien une empreinte cognitive dans ce corps. Mais si l'on a affaire à une enveloppe vide, autant le savoir tout de suite.

Le médecin apporte un verre d'eau dans un gobelet en plastique et le tend à Achille qui le boit par petite gorgée. Le ponte de la clinique est désormais parfaitement calme, presque reposé. L'infirmier lui installe un capteur derrière l'oreille : le jeune homme se laisse faire sans poser de question, clairement ce n'est pas la première fois qu'il passe par là.

La console cliquète à nouveau, et le message attendu par Hector illumine l'écran.

— Voilà, ajoute Hector en allumant les haut-parleurs, je rentre en scène. Un conseil : suis bien la conversation. Rappelle-toi, le prochain interrogatoire, il est pour toi.

Il lance un clin d'œil à Benedict et franchit d'un pas décidé la porte blindée qui le sépare de la salle d'incubation.

— Monsieur de Brivères, je suis ravi de voir que la réanimation s'est bien passée ! clame Hector d'une voix enjouée.

La parole de l'inquisiteur amplifiée par la console résonne dans la pièce de purge. Benedict n'aura aucun mal à suivre l'interrogatoire.

— Merci Monsieur... Irvin-Galo, lui répond Achille en lisant le nom sur la pochette de sa blouse. Je ne vous le cache pas : ce n'est pas une partie de plaisir. On a vraiment l'impression de se noyer, ajoute-t-il en toussant. Je ne suis pas sûr de m'y habituer.

— J'imagine, convient poliment Hector en allumant l'écran du module électronique sorti de sa veste. Cela dit : troisième réinsertion en ce qui vous concerne, c'est devenu presque une routine !

Brivères sourit et avale une nouvelle gorgée d'eau. Il passe la main sur son crâne lisse – aucun cheveu ne pousse dans les cuves –, puis essuie machinalement sur son peignoir les traces de liquide qui lui collent aux doigts. Son regard est vif et parfaitement alerte. Il se tient légèrement penché en avant, vouté comme un petit vieux. Son esprit n'est peut-être pas encore bien adapté à son corps tout neuf, il lui faudra certainement quelques jours pour oublier ses anciens réflexes.

— Je comprends votre fatigue, renchérit l'interrogateur, cependant, le protocole impose de réussir un test VK2 dans les minutes qui suivent la réinsertion. Vous n'y voyez pas d'inconvénient ?

— Ah, c'est vous l'inquisiteur ? Faite... De toute façon, je n'ai pas le choix, soupire Achille en se calant mieux sur le fauteuil. Et puis... J'ai déjà vécu ça, vous savez ? Au fait, le matériel a changé ?

Achille tapote le petit capteur collé derrière son oreille.

— En trente ans, nous avons fait quelques progrès, explique Hector. Depuis votre dernière réinjection, le test a été amélioré et le module neural, optimisé. Nous disposons aujourd'hui d'un protocole plus sûr et moins invasif.

— Tant mieux ! s'exclame le ressuscité en levant les yeux au ciel. J'ai hâte de terminer et de profiter de cette nouvelle jeunesse. On peut commencer quand vous voulez, je suis prêt.

Le patient tente de rapprocher la chaise de la table, en vain. Il se penche sur le côté pour regarder les pieds et se redresse, perplexe.

— Je suis désolé, Monsieur de Brivères, s'excuse l'inquisiteur devant l'embarras de son interlocuteur. Tout le mobilier est fixé au sol... nous avons eu quelques incidents lors de renaissances inachevées.

— Avec des enveloppes vides, c'est ça ?

— C'est ça, acquiesce lentement Hector en mesurant sa voix. Souvent, lorsqu'elles découvrent ce qu'elles sont... elles le prennent mal.

Achille pince un sourire nerveux. On peut déceler une légère tension traverser son regard. Il essaie de composer un air détaché, croise les mains sur la table et se racle la gorge :

— Je comprends, susurre-t-il d'u ton mal assuré. C'est bien normal. Mais vu comme je me sens, vous n'avez pas à vous inquiéter. Allons-y ! ajoute-t-il.

Achille s'affaisse dans son siège pour prendre une attitude décontractée. L'infirmier et le médecin font signe à Hector que l'installation est opérationnelle, puis tous deux quittent la salle, laissant le jeune ressuscité en tête à tête avec Hector.

— Je vous rappelle les principes de l'épreuve, explique ce dernier, tandis que la table devant Achille de Brière s'illumine faiblement.

Le patient sourit et lui coupe la parole :

— Le capteur qu'on a collé sur mon crâne enregistre mes ondes cérébrales : vous recevrez en direct sur votre module les temps de réponse et les motifs neuronaux activés par mon cerveau.

— Vous avez tout juste, commente Hector. C'est vrai ; il ne s'agit pas de votre premier test.

— Effectivement ! Même si vos analyses restent pour moi un mystère : vous recherchez quoi au juste ? Des mauvais comportements ?

— Pas vraiment, explique le purgeur. Je vais vous poser des questions, vous présenter des scènes sonores ou des films par exemple, à forte charge émotive. L'objectif est de mesurer vos réactions à ces stimuli, de dégager un schéma d'empathie et d'établir vos états mentaux intentionnels...

Comme pour illustrer le discours de l'inquisiteur, la salle d'incubation s'assombrit et le bureau devant Achille de Brière affiche la vidéo holographique d'une rue animée. Benedict reconnaît la trame choisie par son patron : code 201 « lynchages aggravés en zone urbaine », variation 87 « explicite », modalité C3 « armes contondantes ». Une femme entre dans le champ de vision, bousculée par une foule houleuse. Rapidement la scène dérape, la meute s'arme et se déchaîne sur la victime impuissante ; les poursuivants beuglent, les coups pleuvent, ils se parent de pourpre et résonnent dans la pièce de manière écœurante.

— Arrêtez ça ! rugit Achille qui détourne les yeux en tapant du poing sur la table. Vous n'avez pas honte ? C'est insupportable !

— C'est le protocole, s'excuse Irvin-Galo en effaçant la vidéo d'un geste de la main. Ne vous inquiétez pas, ce ne sont que des images de synthèses, rien n'est vrai dans ce que vous voyez.

— Ce n'est pas une raison ! s'emporte de Brivères. Je sais que vous pouvez être amené à présenter des projections choquantes, mais là, ça dépasse l'entendement !

L'inquisiteur temporise et essaie de calmer le ressuscité. De l'autre côté de la vitre sans tain, Benedict prend des notes sur la console en étudiant les courbes biologiques. Pour avoir suivi la formation des purgeurs, le jeune homme reconnaît que le film est particulièrement insoutenable. Hector démarre fort. Si l'on analyse le retour des ondes cérébrales, le patient n'a pas mal réagi, au contraire. Il en faudra cependant bien plus pour juger l'état définitif de Brivères et confirmer qu'il ne s'agit pas d'une enveloppe vide, inhumaine et dénuée d'empathie.

Hector questionne encore et note les niveaux renvoyés par sa console. De nouvelles vidéos holos suivent, souvent dérangeantes, qui offusquent Achille : ses réponses neurales sont conformes à un profil conscient standard.

Trop conformes.

Elles sont trop prévisibles, elles ne présentent aucun retard, aucune déviation. Au bout de dix minutes, l'inquisiteur finit par éteindre son module réseau.

— Bien, merci monsieur de Brivères, annonce Hector. Nous pouvons dire que le test est concluant.

— C'est bon ? Tout est normal ? s'inquiète Achille.

— Oui, tout est en ordre, le résultat est sans appel. Je vais valider les consignes qui permettront de vous libérer et de sortir de la cellule de réanimation. Patientez encore quelques minutes... comme la dernière fois, nous allons vous accompagner à votre chambre.

Le jeune Achille sourit de toutes ses dents, visiblement soulagé, alors que Hector pianote sur son module. Il faut à peine deux secondes à la console de Benedict pour récupérer le message de son collègue. L'apprenti sent une boule lui nouer le ventre et il déglutit.

Le jugement d'Hector est limpide : le VK2 mesure un Phi de 81 seulement. C'est une enveloppe vide.

Et merde. Fallait qu'il dépasse 97, on en est loin. L'injection de conscience a échoué, la carcasse qui se trémousse sur sa chaise n'est qu'un véhicule sans passager à bord. Pas de bol pour monsieur Achille de Brivères : il devra tenter une nouvelle injection de conscience, dans un nouveau corps... Celle-ci a foiré. Car d'après le VK2, il ne s'agit pas d'un humain, mais d'une chose dépourvue de tout sentiment et de conscience, d'une créature sans âme. Ce que Benedict redoutait depuis son entrée aux cliniques génomiques vient d'arriver : il va devoir purger une enveloppe vide, et surmonter son impression de s'attaquer à une véritable personne. Rien que d'y penser, les poils de ses avant-bras se hérissent et un frisson de dégoût lui remonte l'échine. Il ne se sent pas prêt pour ça.

Benedict prend trop de temps pour rejoindre Hector. Inquiet, ce dernier se lève et pousse le sas du local de purge.

— Qu'est ce que tu attends, tu n'as pas reçu le message  ? demande-t-il à son apprenti.

— Il a l'air... parfaitement conscient, murmure Benedict en dévisageant l'enveloppe vide.

Dans la salle d'incubation, Achille sifflote et vide les dernières gouttes de son verre en plastique. Hector inspire lentement et referme derrière lui la porte.

— Je te donne un truc pour la suite, ajoute-t-il en se tournant vers son apprenti. Considère-le comme un robot ou une marionnette hyper réaliste. Une poupée animée, comme dans les bordels glauques de la bordure... Tu verras, c'est plus facile.

Hector pose la main sur l'épaule de Benedict pour le rassurer. Le jeune purgeur serre les dents et hoche la tête pour montrer qu'il a bien compris. L'inquisiteur pousse le verrou de la porte blindée et retourne dans la salle de réanimation avec un grand sourire. Il fait signe à Benedict de le suivre et s'approche d'Achille.

— Monsieur de Brivères, nous allons vous accompagner à votre chambre si vous le voulez bien, annonce-t-il d'une voix calme.

Benedict salue rapidement l'homme qui acquiesce et se positionne à ses côtés pour le soutenir. Surtout, agir comme si de rien n'était. Achille se ragaillardit et se lève, mettant un point d'honneur à essayer de le faire seul.

— Ne vous inquiétez pas, messieurs, tout va bien ! Puis il éclate de rire. En fait, on ne se sent jamais aussi bien qu'à 20 ans ! Vous avez quel âge, mon cher ? demande-t-il à Hector.

— 55 l'année prochaine, sourit l'inquisiteur en lui passant le bras sous le coude

— Et vous avez déjà été réinjecté ?

— Non, assure Hector en secouant la tête. Et même si j'ai la chance de bénéficier d'un bon tirage au sort, ce ne sera pas avant plusieurs années.

— Et bien, déclare l'enveloppe d'Achille soudainement toute joyeuse, je vous le souhaite ! Rien ne vaut les sensations d'un corps jeune et alerte. Là, je sors de la cuve, mais d'ici quarante-huit heures, je serai intenable !

Puis il donne un coup de coude à Benedict en lui faisant un clin d'œil.

— Il y a des trucs qu'on ne fait bien qu'à cet âge. Hein, bonhomme, je suis sûr que tu es imbattable pour faire de jolies rencontres... Il faudra que tu me dises où sont les lieux tendances maintenant !

Benedict rougit devant la remarque de l'enveloppe vide, qui éclate à nouveau de rire.

— Ah ! Ces jeunes ! Ne t'inquiète pas, je ne vais pas t'embêter longtemps, poursuit le patient. Mais les hormones, ça travaille !

Ses yeux pétillent de malice, il a vraiment l'air heureux de sortir de sa cuve et de profiter de sa nouvelle jeunesse. Sa réaction a beau être réaliste, Benedict sait désormais qu'il ne s'agit que d'une réponse automatique et mécanique de l'enveloppe.

— Au fait, ajoute-t-il en se s'arrêtant net de marcher, on me donne quelle chambre aujourd'hui ?

Benedict reste muet devant la question.

— Je n'en ai aucune idée, balbutie-t-il en jetant un regard implorant à Hector.

— Une qui ouvre sur le patio intérieur ? renchérit Achille. Je travaille ici, j'aime beaucoup cet endroit et je souhaiterais en profiter le temps de ma convalescence.

— Oui, le patio intérieur, affirme l'inquisiteur, c'est ce que j'ai vu sur la fiche, explique-t-il en entraînant le patient avec lui.

Achille de Brière hoche la tête, silencieux. Il fait quelques pas, mais repousse violemment Hector contre la table. Ce dernier s'écroule et tombe à la renverse, le souffle coupé.

— Menteur  ! glapit Achille. Je travaille ici, je sais qu'aucune chambre ne donne sur ce patio ! Où m'emmenez-vous ?

Achille s'élance contre la porte principale qui ouvre sur la salle de contrôle, il s'escrime sur la poignée, mais celle-ci ne bouge pas. De l'autre côté, les médecins restés à l'écart détournent les yeux.

— Sortez-moi ! hurle-t-il en tambourinant sur les baies vitrées qui s'opacifient pour isoler l'incubateur du reste de la clinique. C'est une erreur ! Je suis bien conscient !

Il se retourne haletant et au bord des larmes. Hector se redresse, le souffle court, tandis que Benedict s'approche machinalement de l'homme terrorisé.

— Pitié, implore-t-il en saisissant le bras de Benedict. Regardez-moi, je suis conscient ! C'est votre collègue, là, qui s'est planté ! Moi je suis conscient ! Conscient ! Faites-moi sortir d'ici, j'ai de l'argent, je vous donnerai tout ce qui vous voulez...

Benedict ne l'entend plus, ses oreilles bourdonnent, la peur de l'individu le tétanise. Soudain, les yeux d'Achille se révulsent et il s'écroule contre le jeune homme qui ne fait rien pour le soutenir. De la bave mousse à la commissure de ses lèvres et son corps se tend sous des spasmes violents. Benedict repousse l'enveloppe qui s'affaisse contre le mur ; la carcasse glisse et s'immobilise dans une position inconfortable. Benedict se retourne lentement, choqué : Hector a toujours son foudroyeur en main.

— Ne me regarde pas comme ça, renifle l'inquisiteur en rangeant son arme. Qu'est ce que tu fous ? T'as plutôt intérêt à rester concentré sur ta tâche ! dit-il à l'intention de son apprenti.

Il repousse le corps inanimé du bout du pied.

— Allez, ajoute-t-il en attrapant Achille par le talon. Aide-moi à l'amener jusqu'au broyeur avant que cette foutue enveloppe ne se réactive.

L'ordre de son mentor sort complètement Benedict de sa torpeur, et il se précipite vers lui en se confondant d'excuse.

— Je ne veux rien entendre, grommelle Hector en levant la main pour qu'il se taise. Fais gaffe. Les enveloppes n'ont pas de conscience, mais leurs réactions sont réalistes, elles peuvent te blesser... On a de la chance que celle-ci n'ait pas été plus violente... Alors, prends sur toi, car la prochaine fois, c'est toi qui mèneras l'interrogatoire.

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