Chapitre 3 : Ascension (3/7)

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« Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Ulryk haletant et déboussolé.

‑ C’est très simple. Ta stupidité a encore failli nous tuer. Heureusement que je suis prévoyant. Tu peux la remercier, répondit-il en agitant la fiole vide qu’il avait utilisée.

‑ Super… Le mélange de ces deux algues donne des maux d’estomacs, déprima-t-il.

‑ C’était ça ou la mort. Tu connais très bien les effets du mélange de Cyanospira et Cyaniphyta n’est-ce pas ?

‑ Je sais… elle contre les effets de la noyade… asphyxie, ingurgitation d’eau, etc… Mais je n’y pouvais rien ! Alan a fait mon sac trop lourd. Tout naturellement, il m’a entrainé par le fond. J’étais perdu sous l’eau et j’ai paniqué. Alors impossible de remonter, se justifia-t-il. »

 Kheryan ne répondit pas, complètement abasourdi par sa réaction. Il venait de frôler la mort et il s’en fichait complètement. Il continuait de se chercher des excuses. Il retourna dans l’eau pour récupérer les quelques flèches qui avaient atteint le rivage, les rangea dans son carquois et retourna vers son sac. Il l’ouvra et mangea un bout de viande séchée afin de reprendre quelques forces. Il sortit une torche et deux pierres de fÿr pour l’allumer. Il chercha également des bandages qu’il lança à son compagnon en lui montrant ces mains. Il remit son sac sur son dos après avoir ranger ces affaires et indiqua à Ulryk qu’il partait. Il s’engouffra dans le tunnel devant lui sans même l’attendre.

« Attend Kheryan ! Je vais faire un feu pour nous réchauffer. Alan a bien dû mettre des pierres de fÿr dans mon sac. Peu importe qu’elles soient mouillées…

‑ Certes les pierres de fÿr sont utilisables même mouillées, le coupa-t-il en s’arrêtant, mais il faut de quoi alimenter le feu. Tu vois quelque chose ici pour ça ? demanda-t-il en montrant les horizons avant de se remettre en marche. »

 Le voyant faire, Ulryk s’empressa de prendre ces affaires et de le suivre. Ulryk avait profité de leur trajet pour bander ces deux mains grâce à ce que son ami lui avait donné. Celui-ci fut silencieux jusqu’à ce qu’ils arrivent au bout de la galerie, qui n’avait fait que de monter. La sortie était devant eux. Ils étaient toujours dans la montagne. Kheryan décida d’allumer un feu avec ce qu’il trouva, c'est-à-dire pas grand-chose. Le feu ne tiendrait pas longtemps. Il s’assit devant celui-ci et essaya de se réchauffer. L’eau, le sang et le froid avait fini par cautériser sa plaie en la gelant. Il releva sa tunique et appliqua un baume pour éviter qu’elle ne se rouvre. Fatigué, il finit par s’allonger.

« Tu es bien silencieux depuis que nous sommes partit, commença Ulryk en brisant le silence qui s’était installé depuis leur départ du lac.

‑ Tout simplement parce que je n’ai rien à dire, répondit-il sèchement en se tournant dos à lui.

‑ On pourrait peut-être parler de ce qu’il s’est passé à Derliahn, se risqua-t-il.

‑ Je n’en ai pas envie. Je suis fatigué, alors laisse-moi dormir maintenant, répondit-il en commençant à s’énerver.

‑ Peut-être que toi tu ne veux pas en parler mais moi oui. J’ai besoin de savoir si tu vas me trahir dès que tu le peux ou si tu veux vraiment m’aider à sauver Lewlyn.

‑ Je peux te poser une question, Ulryk ? demanda-t-il en se retournant pour lui faire face.

‑ Répond d’abord à la mienne. Ensuite, suivant ta réponse, je verrais si tu peux poser la tienne.

‑ Tu te fous vraiment de ma gueule ! s’énerva-t-il en se ruant vers son ami. Arrête un peu de jouer au petit chef alors que tu n’es même pas capable de te protéger ou de protéger les autres ! ajouta-t-il en le rouant de coups.

‑ Et alors !? Toi non plus tu n’as pas été capable de sauver Lewlyn ! répondit-il en se protégeant à l’aide de ces bras.

‑ Mais moi au moins j’ai tenté de faire quelque chose ! J’ai failli mourir pour elle ! Pour elle, j’ai été banni de Derliahn ! Et toi, qu’as-tu fait pour elle !? À part la laisser livrer à son sort ! continua-t-il en déversant toute la colère qu’il avait accumulé contre lui.

‑ J’ai bien entendu ce que tu viens de dire ? Alan t’a banni ? demanda-t-il choqué.

‑ Tu n’es qu’un imbécile… se calma-t-il en le lâchant.

‑ Kheryan ?... Est-ce que tu serais tombé amoureux de Lewlyn ? Je ne vois pas d’autres raisons qui t’aurait poussé à te faire bannir »

 Son ami repartit auprès du feu et ne lui donna aucune réponse. Le prenant pour un oui et se sentant trahis, Ulryk prit ces affaires et partit en courant dehors. Il le regarda sortir, se disant une fois encore que c’était un imbécile. Il n’aurait qu’à aller le chercher le lendemain en suivant ces traces. Seulement, il commença à s’inquiéter lorsque le blizzard reprit en intensité.

***

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