OD

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Je déclare sur l'honneur que les faits relatés dans les lignes qui suivent se sont vraiment déroulés. Une simple enquête, sur les lieux où dans les archives de la préfecture de police permettrait de le vérifier. Les noms des personnes citées sont leur vrai nom et comme la plupart sont aujourd'hui décédées et qu'il y a prescription, ce n'est pas une histoire de mœurs ou autre crime contre l'humanité, je te souhaite, cher/e lecteur/rice, une agréable lecture...

Il n'y a pas de conclusion aux lignes qui suivent, aussi je vais faire une introduction. Vous me suivez ? Les OD (OverDose) en sont l'objet et le sujet principal moi-même, en personne, si vous préférez... Comme il ne faudrait pas prendre tous les gens pour des billes, plutôt que de commencer avec ma première OD, on va débuter par l'OD zéro. Celle des couches et des secrets de famille. Ça se passe dans les années 50, fleurs bleues et rubans roses. La guerre est finie, enfin. La France se relève à grands coups de pioches de mineurs silicosés jusqu'aux fond des yeux dans les puits des mines de charbon du Nord et du Centre. Ma mère accouche de son premier et dernier enfant. Tout semble bien se passer, mais ... je suis mort ! Oui, étranglé dans le cordon ombilical, la tête violacé, je ne respire pas. La sage femme me désemmèle du cordon, me prend par les pieds, vérifie que je n'ai rien dans la gorge et me tape sur les fesses, 1mn, 2 mn : Rien. Elle fonce chercher le pédiatre. 3mn. Le pédiatre reproduit à l'identique les gestes de la sage-femme, sauf le désemmelement du cordon ombilical, ce qui, vous serez d'accord, ne serait de sa part que vice et fraude évidente aux assurances sociales. 8mn : (les docteurs sont un peu plus longs que les sages femmes, c'est pour cette raison que leurs honoraires sont plusieurs fois plus élevés) Rien. Là on rigole plus. Le pédiatre fait des passes magiques, tapote mes fesses en professionnel des fesses, me positionne dans tous les sens. 12mn : Rien. Ah là, faut s'affoler. Faudrait quand même pas se moquer du corps médical ! Le docteur pose ses lunettes, il exorbite les yeux et il tape mon corps avec précision, de toute son âme, avec toutes ses connaissances, c'est maintenant où jamais. 15mn : Je crie enfin après avoir aspiré mon premier bol d'air. Le toubib rassure ma maman : "Il aura peut-être des séquelles mais peut-être pas...".

Les OD çà soulage; la mort, au singulier, c'est une vacance de la vie, au pluriel c'en sont les vacances, un petit monticule sur une plage de 7 comme le chantait Brassens; singulière ou plurielles, cela dépend de vos croyances. Le blème c'est que la mort s'en fout de vos croyances et de la grammaire. Le blème dans les OD c'est qu'on s'endette énormément envers la personne qui vous ramène à la vie. C'en est grotesque. Il n'est donc pas avisé d'être blindé dans ce jeu mais au contraire d’être totalement ouvert : La mort ne fait pas crédit, ou alors, si, mais uniquement dans les romans de bas étage...

Le Yi-king, livre ancien chinois est sans conteste un livre de magie au sens où il peut écrire l'avenir. La plupart des gens confondent magie et sorcellerie, la magie noire. Avec le Yi-king cette confusion reste difficile car la réalité a pour symbole, justement, le blanc ET le noir, s'entrelaçant. L'homme est représenté comme ce qui unit la terre au ciel, et il peut lire dans les signes que lui montrent la terre l'avenir qui s'écrit dans les cieux. J'ai pour ma part beaucoup regardé la terre, la voie ferrée dans les gares de banlieue, en attendant le dur...

Mais rentrons dans le vif du sujet. Je vais vous parler d'une recette simple, à la portée de tous les bricoleurs et bricoleuses : Le mélange Héro-Alcool. L'héro en sniff ou en shoot, pas en fumette, ce serait un peu trop léger. De préférence en sniff car le shoot peut s'avérer, combiné à l'alcool, trop dangereux. Pour l'alcool, voie orale normale; pas besoin d’être ivre mort, un p'tit coup dans l'pif suffit, 2, 3, 4 canettes. Le danger, le risque, est le même : Une biture trop forte, 6, 7, 8 canettes, peut s'avérer très dangereux, c'est à dire, rappelons-le quand même, mortel. Bon. Commençons alors... nous sommes dans les années 80...

Pour resituer le contexte, les années 80, une anecdote qui mettra en valeur une ou deux facettes de cette époque révolue. Comme tous les soirs, vers 18 heures, je rentre du boulot par le train à impérial, le fameux Massy-Juvisy-Versailles-Chantiers, pas celui couleur argent-zinc-étamé, tu sais le train de la ligne C que quand t'es 2 dents (une dent pour Ferré, une dent pour Varlin, tu sais, Théophile et Eugène...la Commune...Satory), le conducteur il arrache son micro de baltringue pour gueuler aux voyageurs, au cas où un quidam se serait glissé par erreur dans la rame : "Mesdames et messieurs, ... Scraaatch...ATTENTION, ...SCRAAAATCHHH...vous êtes dans le RER C ...SCRAAAAATCHHH.. qui va de ...SCRAaa..aaa.SCRRRR..". On est prévenu. Non, ce soir ce n'est pas ce train-là. C'est l'autre, l'orange, à 2 étages, l'impérial quoi ! Je me répète, c'est désolant, mais j'ai l'impression que vous n'écoutez pas ! Donc je suis sur le quai à Massy, un soir d'hiver, sous la grande marquise qui fait toute la façade de la gare, au moins 20 mètres pour 300 personnes, le train rentre en gare, les voyageurs s'agglutinent là où la porte d'un wagon va s’arrêter et s'ouvrir. Dans le tas, un mec la trentaine, bien gaulé, l'air je m'en fous de tout, droit dans ses bottes fait le vide autour de lui. Il monte avec la masse et il monte à l'étage. Je le double dans le couloir et m'écroule un peu plus loin sur la banquette orange. Et là, il commence à vomir sa haine de la société, des cons, à pleins poumons, insultant à tous va, à pleins crachats sur tous et toux, j'en passe et des meilleurs : "Anaux cherchercheurs, docteurs des camps, d'ici, et d'ailleurs, professeurs en confiture, ailessayystes, b-fémistes, et autres trous de balle, à votre orgueil boufi, à vos désirs puérils, à votre haine persistante, à votre jalousie inégalée et surtout, à votre ignorance crasse ! En un mot, à l'image même de la mort ! A sa personne !" Le mec il est déjà en plein trip coronavirus des années 20 ! Dans le genre prophète, il lui manque encore la barbe grise mais il a déjà l’auréole du verbe. Et pis qu'est-ce que vous croyez qu'il mitonne pendant ce temps qu'il jacte ? Il se prépare un shoot sur la banquette ! Si ! Ma parole ! Il a déjà sorti son képa, la soeurette, la bouteille d'eau et la petite cuillère. Il cherche un coton maintenant ? A l'étage, dans le whouaaaaagon c'est la débandade. On est encore à l'époque du sida-faites-attention-ca-va-tuer-tout-l'monde. Tous les types en attaché case, serviette de cuir et cravate complet veston se tirent vers l'étage du dessous. Au pas de course. Si il y avait une porte pour la cave sûr qu'ils s'y précipiteraient. Zont peur de quoi au fait ? Que le mec il joue aux fléchettes avec sa seringue sur leur crane rasé et que leur tête pleine de merde explose ? C'est bien possible (j'ai un DEA de statistiques). Bon, ça y est, on doit plus être que 3 ou 4 à l'étage, le mec s'est tu. Calme cryptuaire (il faut bien que je recolle au titre, quelque part, sinon vous allez encore dire que c'est incompréhensible) dans tout le wagon. Juste le bruit des bogies qui marquent le tempo à la jonction des rails. C'est très romantique... Il fait un garrot; là, çà y est, il se shoot. Il retire l'aiguille de son bras, laisse tout en vrac sur la banquette et s'affale la tête en arrière dans le vide. Quelle "Belle Époque" quand même, les seringues jonchaient la voie; dans les gares pas moins d'une seringue usagée par traverse de ballaste, je me souviens, j’arrêtais pas de regarder la voie en attendant le dur, j'avais trop tiré le Yi-King. Des traverses en bois, pas en béton, je me souviens parfaitement, n'allez pas clamer à tout va que tout cela n'a jamais existé. Ce qui est sûr, c'est que cette histoire n'a pas du plaire à tout le monde : Les traverses, ben maintenant, c'est béton ! Quant aux voies n'en parlons pas ! Ou alors si, juste pour vous déchiasser les yeux : Avant c'était "Croix d'bois, croix d'fer, si j'meurs j'vais en enfer !". Ça laissait un peu de temps, pour l'enfer. Maintenant c'est "Croix d'bois, croix d'béton". Point barre : Le fer, n'essayez pas de vous en servir, il est dans le béton. Pour faire simple, c'est le slogan des vaincus, des déjà morts, le petit peuple de l'enfer, les sans espoir. Mais sans peur. Demandez aux oiseaux, parole des arbres, de la pierre et de l'eau : Plouf ! Les insectes confirmeront : Les trous d'balle à tête de merde, ceux-là même estimant penser que la vie est une énorme farce, une vaste plaisanterie, ont fait leur sale boulot à la perfection, ils ont "oublié" la mort. Pauvres cheminots ! Pauvres voyageurs !! Arrivé à ce point famélique je ne sais plus trop si je dois encore continuer, mais chose promise, chose due, allons-y...

6 heures du soir, 6ème étage, un HLM boulevard Ney dans le 18ème. Zette, la locataire m'a filé un sniff sur les 10 grammes qu'elle vient d'acheter à un Sri Lankais. De la bonne dope grise pas encore très coupée. Je sens l'effet presque immédiatement, 5 secondes, mais avec le réflexe pavlovien du flash attendu, peut-être seulement 3 ou 4. En attendant Zette j'ai pas mal picolé de la bière dans les bars, et un peu aussi ici, chez elle. J'ai même une canette à portée de main mais je ne la finis plus envie du tout. Je suis vraiment cassé après la journée de taff-boulot-métro, la bibine, et maintenant caro(-line). Je préviens mollement Zette que je passe dans l'arrière boutique me reposer. Je m'allonge sur un matelas dans l'autre chambre qui lui sert de dépotoir. Je ferme les yeux. Je suis vraiment fatigué, j'essaye de rester éveillé, rien à faire, je pique du nez 1 fois, puis une 2ème fois; à la 3ème ou 4ème, je pique définitivement et pars. Soudain j'ouvre les yeux et je vois face à moi le visage de Zette, l'air vraiment en colère, enfin très énergique. Elle me donne des claques sur les 2 joues, assez appuyées les claques, et crie un truc du genre "Mais putain, réveille-toi !" J'émerge, oui, allo, qu'est-ce qui se passe ? Elle s’arrête net et me dit droit dans les yeux, les yeux écarquillés : "Tu ne respirais plus !" Et d'autres choses, après, mais je ne me souviens plus. Ah ! Si : Elle a eu la peur de sa vie. Enfin c'est elle qui l'a dit. Mon avis, ce n'est pas de peur dont il s'agissait, mais des perspectives des emmerdes à venir, l'évaluation juste de l'avenir dans le présent, la vérité. La vérité ne fait pas peur, elle n'effraie pas non plus. Mais elle emmerde, enfin c'est ce que tous les petits Français et Françaises apprennent à l'école. Non ? Fin de la 1ere OD.

Plein pied rue Ordener, piaule dont la porte d'entrée se situe dans le passage d'un hall qui relie la rue à la cour d'un immeuble. Peut-être une ancienne loge de concierge, à y repenser, l'idée vient me surprendre, elle ne l'avait jamais fait auparavant. Les trains de la gare du Nord passent quelques mètres plus bas juste derrière le mur principal de l'unique pièce. J'attends vaguement mon espèce de Gourou, Alain, en compagnie de Shériff, le mari de Zette, tiens, justement ! On approche des minuits et Alain n'est toujours pas là. C'est pourtant chez lui, ici, cette piaule ! Pfuuttt ... J'attends même plus; le temps passe, simplement, normalement. Shériff se refait un n-ième shoot et me propose ... une ligne. Ben oui quoi, on mélange pas les torchons et les serviettes ! D'ac pour la ligne. J'ai pas picolé beaucoup, ou j'ai dessoulé, sais plus, il est tard, mais par contre c'est bien le 3ème sniff que je m'envoie dans les naseaux. Hum ... Fatigué, le temps passe. Je pose ma tête entre mes bras sur la table. Je pique pas du nez, je tombe en douceur, consciemment, volontairement, d'un coup. Quand je relève la tête, Shériff est debout à coté de moi, mort de rire et il me secoue comme un prunier : "He men, reste avec nous, t'étais parti ou quoi ?" Hein, quoi ? "Ben oui tu viens de faire une OD, tu respirais plus, p'tit con !" Ah ? Fin de la 2ème OD.

Allez, on sort des murs faire un tour en banlieue. Direction l'Ile St Denis. Je suis avec Tara dans mon Ford Aerostar, garé rue Méchin, juste devant la mairie. Années 90 du coup. On discute, on discute, faut dire qu'on a pas mal bu et picolé. Sans compter les tarpés, ô, une demi-douzaine ? Chacun ? La discussion part sur la dope que Tara vient d'acheter. Il me demande si j'ai le matos pour shooter, je lui répond que non. Quand je pense qu'il n'y a pas 1 an, il jurait qu'il toucherait jamais à cette merde et que tous les junkies étaient des poubelles. Il parlait pas anglais Tara mais il avait de l'intuition. Bref, on va se l'enfiler dans l'pif alors. On s'l'enfile ! Sniffff.. Mega ligne, mais dans la caisse, tous feux éteints, devant la mairie, dans la rue principale, à 19h, même un samedi, on y voit pas mieux que dans le cul d'un poulet. Mega ou Giga-ligne ? Le flot de paroles de la conversation ralentit net et s’arrête. Je ferme les yeux en soupirant dans ma tête "quelle merde !" .... et je les rouvre le lendemain matin sur une civière dans les locaux de l'Hotel Dieu, à l'ile de la Cité. "Ah merde alors !" Des infirmiers me demandent avec insistance si j'ai quelqu'un à prévenir, je leur file les coordonnées de mes parents, et ils s'en vont. Je les vois à la porte qui parlementent avec des keuffs en leur disant que je ne suis pas en état de leur parler. Mais je vais bien moi, je suis déjà débout et j'ai même faim ! Mon père arrive après les analyses d'usage, merci papa, Eaubonne c'est quand même à plus 25 bornes, il me demande si çà va, oui, et on se tire. J'emporte dans ma poche le papier millimétré de mon premier électrocardiogramme. Ce qu'il faut pas faire de pieds et de mains, quand même, pour pouvoir consulter un cardiologue ! Fin de ma dernière OD. Ma vie ressemble à un rêve, clair, transparent, limpide, preuve que je ne rêve pas car c'est le type même de rêve que je n'ai jamais fait et que je ne ferai jamais. Alors le rêve de qui ? Le rêve de mon rêve ? Inception : Le rêve de quelqu'un d'autre...

Des OD, j'en ai vu d'autres, parole de scout : Je n'ai jamais été scout, dieu merci ! Tiens, celle de Break, un petit beurre de l'Ile Saint Denis. Gentil tout plein, calme, parlant doucement, rempli de chaleur humaine mais aussi, à l'évidence, de désespoir. Il frappe à ma porte un samedi après-midi, au 1er étage d'un immeuble bien éclairé face à la Seine sur l'Ile Saint-Denis. "Je peux rentrer ?" On discute un peu, pour meubler, et il en arrive au fait : Il peut se faire un shoot ? Il ne sait pas où ailleurs. Ici c'est tranquille. Ok, c'est toi qui voit. Il me demande un verre d'eau et prend une petite cuillère dans la cuisine. Il s'installe dans un fauteuil dans le salon pour préparer son shoot sur la table; je passe à coté. "Dring !" Je vais à l'interphone. "Alo, oui ... qui ? Camel, ok monte". Camel rentre dans le salon, Break a fini de préparer son shoot et il cherche une veine. Camel le regarde, me regarde, on passe à coté et il me fait bien comprendre que c'est vraiment lamentable d'en arriver là et qu'il n'a que mépris pour son pote Break. Tiens Break, au fait ,qu'est-ce qui fout. Je jette un œil de l'autre coté et Break il est tout pale, les yeux fermés, la tête inclinée sur le dossier du fauteuil et l'aiguille de la seringue toujours dans le bras. Camel a jeté un coup d’œil aussi et c'est la panique. Il hurle : "Il fait une OD, putain, il fait une OD !", "Mais fais quelque chose, putain, fais quelque chose !" Je demande pas mieux, moi, de faire quelque chose. Mais sans téléphone difficile d'appeler le SAMU,et pour intervenir personnellement, la meilleure solution que je connaisse, voir Zette 1ère OD, c'est les baffes à tour de bras. Et les baffes à tour de bras sur les minikeums de l'Ile Saint-Denis, non merci, je sais déjà que ce sera mal interprété. Je propose donc à Camel, de gifler son pote, histoire de le faire revenir. Il tergiverse, non il faut appeler les pompiers, oui mais quand ils arriveront il sera mort, il faut faire quelque chose, oui mais quoi, gifle-le ! Alors il le gifle, doucement, puis de plus en plus fort, il s'énerve, il crie, il est en rage, en nage ! Et Break ouvre les yeux. Aaaahhhhh !

Soyons honnête, recollons les morceaux de la réalité : Les fins heureuses dans la came et les OD, ce n'est pas la règle. Tenez pour revenir à Zette, un soir un type qu'elle connait, c'est un copain d'école, passe chez elle à la Chapelle pour lui commander une bonne quantité de came : 5g (prononcer "5 gé", comme l'accélération). Zette dit "çà marche, je te livre chez toi ce soir". Bon, si vous comprenez pas tout, je vous rappelle que nous sommes dans les années 80, que les portables n'ont été inventés que 30 ans plus tard et que de toutes façons il y a toujours eu des oreilles de flics à se balader dans les couloirs de la communication. Prudence... Zette, donc, elle va acheter, euh, pardon, se faire avancer, la came (en bijouterie, on appelle çà un "confié"), elle rentre chez elle, tranquille, se fume une clope et deux sur le képa, en met un peu de coté qu'elle remplace par du manicol et, sans se presser, on va livrer le mec chez lui à Rébublique vers 11h du soir. Le mec est chez lui avec 1 pote et 3 ou 4 meuffes et il en peut plus d'attendre sa came. Une fois la transaction effectuée avec Zette, il se met à frimer caïd, genre la came et les meuffes je connais, on va se faire une soirée d'enfer et il se prépare une mega-ligne tout en nous faisant bien comprendre que nous sommes soudain devenus indésirables et que maintenant on devrait mieux foutre le camp. On se casse et on rentre à la Chapelle. Vers 2, 3 heures je suis réveillé dans le dépotoir de l'appartement de Zette où j'ai élu domicile. Nito, le père de son gamin, raconte une histoire à voix basse mais avec des éclats qui mettent en évidence qu'il y a un coté dramatique, dans son histoire. "cané, oui cané j'te dis !".."l'ont retrouvé raide dans son lit !" .. "avant que les keufs rappliquent !" .. "vite ! tout de suite !" La porte claque, ils sont partis, je me rendors. Le lendemain matin Zette m'explique que Nito est venu la chercher en pleine nuit car son client avait fait une OD. Ses potes l'ont trouvé raide mort dans son lit et ont appelé Nito qui faisait l'intermédiaire. Il est venu chercher Zette pour solutionner le problème avant que les keuffs fourrent leur nez propret dans leurs affaires sales. Nito sait que les parents du mec habitent Montmorency et qu'ils sont en vacances. Il suffit de transporter le cadavre la-bas, à 20 bornes, de forcer la porte, de déposer le paquet, et ... la découverte du corps ne sera faite que 15 jours plus tard, par les parents, à leur retour de vacances.

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