Tout commence par du verre brisé.

On pourrait dire que ça n’a pas de rapport. Que c’est les humains derrière qui dysfonctionnent.

On dira que c’était le verre brisé.

Le jour où il est tombé, renversé par la tempête à travers la fenêtre laissée ouverte. Le jour où le chien a glissé sur les débris. Où personne n’était là pour le remarquer. Pour le sauver. Ce jour où en rentrant à la maison, le petit drame a tout fait exploser.

Ce jour-là, le chien est parti à jamais. Les cris ont fusé. L’hystérie humaine a tout fait dégénérer.

Quelques mois plus tard, la femme avait déménagé. Sans son fils, qu’elle ne reverra pas.

Quelques années plus tard, un peu d’inattention l’enverra dans un fossé.

On pourrait dire que c’est la faute de la personne qui n’a pas fermé la fenêtre. Où celle qui a laissé le chien courir partout sans surveillance.

Sa faute à elle, qui depuis longtemps avait arrêté de faire des efforts. Où lui, qui avait laissé la situation s’installer, sans rien dire.

Celle du destin, qui avait laissé le ravin se placer trop près d’elle.

Mais ce jour-là, un peu de verre s’est brisé.

C’est la version que l’on retiendra. Pour ne pas faire plus de mal. Une malheureuse pente fatale.

C’est ce qui devait se passer.

Verre brisé.