14 - Couverture

3 minutes de lecture

Je suis bien, là, juste là.

Dehors, même dans ce froid glacial, je suis bien.

Les jours où je n’étais pas sorti étaient devenus des marteaux sur ma conscience. Chaque instant un de plus, qui un instant, tous ensemble, me sont soudainement apparus comme une enclume essayant de m’écraser, désespérément.

Là, je suis bien.

Je me découvre encore et chaque jour j’apprends. Aujourd’hui, c’est le juste milieu que je tente de découvrir, entre ce vent qui me paralyse les joues et la grosse couverture tout autour de moi. A cet instant, je commence à comprendre.

Je m’assieds dans l’herbe juste là, même si elle est humide et que je la sens s’infiltrer à travers les mailles de la couverture. Dans une si bonne lancée, je me couche, pour sentir cette fraîche humidité apaiser la fièvre qui s’acharne encore sur mon corps.

Et juste pour sentir les brins verts entre mes doigts. Je sais que c’est quelque chose que l’on fait en été, lorsque la douce chaleur s’acharne. Mais j’aime la nature comme ça aussi. La couverture me tient au chaud, et j’apprécie cet air frais.

Elle montre un visage plus agressif aux yeux de certains sans doute, cette nature. Aux miens aussi. Avant. Plus maintenant.

Elle est plus dure, sûrement, elle plus vraie aussi. L’été est solution de facilité. On s’offre à la nature que quand celle-ci est clémente. Plus tard, un peu d’attente, et là elle est, vraiment. L’apprécier aussi dans les jours les plus froids, c’est la découvrir complètement. Elle est magnifique, ainsi. Là, commençant à se débarrasser des belles parures, superflues, superficialité. A nu, elle nous offre l’entièreté de la vérité, la réalité. Et dans ce processus, c’est là qu’elle nous offre les plus belles couleurs.

Quelque chose change. C’est quand elle a les plus belles intentions qu’elle devient la plus belle. Et oui c’est plus froid, c’est plus dur. Mais c’est la réalité. Et une fois que l’on sait, la vérité, que par cet acte de pure humanité, elle nous a révélé. Une fois qu’elle nous a montré, ce qu’elle pouvait réellement être, c’est là que le soleil repointe, que tout revient vers elle, chaleur, encore. Que tout est bien, que tout est mieux. Car l’on peut reconstruire, reconstruire ces bases solides, toujours plus solides, sur les fondations de la vérité, de la confiance et du respect. Et la chaleur est là à nouveau, tout au fond des cœurs, réchauffant toujours plus.

C’est une fois là, que nous sommes vraiment bien. Et que notre insouciance peut à nouveau prendre le dessus. Faire les choses e instinct, sans réflexion, que du laisser-aller. Doux et chaud, si bon et si beau.

Et pourtant c’est ce processus qu’il faut suivre pour y arriver. C’est dans cet instant d’agressive beauté que tout se joue. C’est là que tout est beau.

Car en se dévoilant ainsi, elle nous offre sa confiance absolue.

Absolu. C ?est comme ça que j’aime la nature, couchée dans l’herbe en regardant le ciel à travers les branches des arbres.

C’est comme ça que j’aime les gens.

Quand l’automne arrive pour nous apporter sa confiance, qu’il amène le dur hiver, uniquement pour nous offrir un été. C’est comme ça que j’aime l’humanité.

Amie de l’automne en toutes circonstances. Pour un plus bel été.

Vous, pour tous ceux qui ont accepté de passer l’automne avec moi.

Je vous aime.

Encore.

Toujours.

Même s’il fait froid. On aura toujours une couverture.

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