25 - Parfum

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Dès le premier jour. L’odeur de l’hôpital. Les premiers jours. Les coussins qui viennent d’être lavés. Les fleurs que les gens apportent. L’humidité de l’air, lorsque la fenêtre s’ouvre. Quand les nuages pleurent, là, dehors.

L’odeur des gens est celle qui compte le plus. C’est celle qui est la plus mystérieuse. Et qui pourtant fait sens. Ils sentent une multitude de choses, qui les définissent, sans même qu’ils s’en rendent compte. Et là aussi, dès les premières secondes, leurs odeurs étaient là, autour de moi. Il y avait celle de la sécurité, qui planait, jamais loin de moi. Celles de la bienveillance, de la santé aussi, qui gravitaient sans cesse autour de moi. Et, quand ils se tenaient tout contre moi, c’était l’odeur de l’amour qui ressortait le plus. Quelques jours. Plus le temps passe et plus l’odeur des gens changent. Se transforme, en même temps que leur propriétaire.

Mais il n’y a pas qu’elles qui s’invitent autour de moi. Chaque seconde.

L’odeur de l’encre et du papier, à mes narines, juste à l’instant, est celle qui me donne envie de m’envoler. Celle de la pluie, de faire des choses stupides et inconsidérées. L’herbe coupée hurle de s’y coucher, et alors que le pollen des fleurs en fait pleurer certains, il s’obstine à me glisser dans le rêve.

L’odeur du bois, juste à côté, me parle grandeur et sécurité.

Elles ont toujours été là, autour de moi. Dans mes songes autant que dans mes rêves éveillés. Elles m’ont toujours accompagnées, plus peut-être que les humains qui les portent. Plus, beaucoup plus que tous ceux qui se cachent derrière des odeurs qui ne sont pas les leurs. Par hypocrisie, par peur aussi. Ils essaient de se fondre dans le monde.

Derrière des mensonges-

Toutes, elles étaient toutes là. Jusqu’au dernier jour.

Dernier…

Même les mensonges, je ne pourrai plus les ressentir.

Le dernier jour, elles ont fini par m’abandonner.

Est-ce parce qu’elles étaient si présentent auparavant ? Qu’elles se sont fatiguées ? Est-ce qu’à vouloir vivre trop intensément, elles se sont brûlé les ailes ?

Le dernier jour. Elles se sont estompées, jusqu’à disparaître. Envolées. Le battement d’ailes d’un oiseau blessé, un oiseau qui ne reviendra plus.

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