5 - Fantôme

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Fantôme. Tu es destiné à faire peur. A hanter les cauchemars et les maisons abandonnées.

A ce que les gens hurlent à ta vue et s’enfuient à ta présence. S’ils peuvent te voir. Je crois que c’est plus entendre.

Tu es censé te cacher sous les escaliers, faire claquer les portes que l’on n’a pas voulu fermer. Les fenêtres que l’on a laissées ouvertes. Tu es fait pour marcher en pas lourds et bruyants, pour annoncer ta présence maléfique.

Tu protèges les secrets oubliés, conserve ceux que l’on a voulu oublier. Jusqu’à ce que l’on te défie pour les déterrer.

Tu es conçu pour retrouver la paix, quelque part là-haut, dans les histoires qui finissent bien. Engloutir toute la maisonnée dans la folie et la mort, dans celles qui n’ont pas but d’endormir les enfants.

Tu es un objet de fascination, pour tous ceux qui n’ont pas peur de toi. Mais aussi pour ceux qui le sont, mais qui ont juste la pure envie de ressentir l’adrénaline courir dans leurs veines.

On croit les histoires, qui nous expliquent qui tu devrais être. Mais es-tu vraiment là ? Es-tu vraiment cela ?

Je te demande, parce ça tourne en rond dans ma tête. Si ceux qui peuplent mes rêves sont vraiment comme ça. Je ne sais pas.

C’est comme une présence, là, tout près. Elle engloutit tout, et pourtant, elle est puissamment invisible. Dépourvue de sens.

Sans substance, mais pesante. Je ne sais pas si ça un sens. Qu’en penses-tu fantôme ?

Peut-être que les histoires ont raison.

Peut-être que les fantômes qui nous hantent, sont là pour nous hanter, le restant de nos jours. Peut-être suis-je dans une histoire d’horreur, où les fantômes ne sont pas faits pour trouver la paix ?

Mes fantômes. Ils vivent, juste là, près de moi. Et même s’ils me font peur, parfois, je me surprends à m’abandonner, des fois. A leur douce présence, qui m’assure comme un cocon au milieu de l’insécurité. Je m’abandonne à leurs bras maléfiques, en sachant si bien qu’ils le sont. Maléfiques.

Je les aime quand même. Tout en ayant peur d’eux.

A-t-on peur de ses propres peurs ? A-t-on peur d’avoir peur ?

C’est flippant. Et pourtant, ça ne me paraît pas si absurde que ça…

Alors fantôme ?

Que fais-tu là ?

Pourquoi cela doit-il toujours être cet inébranlable silence ?

Suis-je destinée à ne pas recevoir de réponse ? J’ai peur que ce soit le cas.

Est-ce que je suis censé trouver moi-même les réponses au milieu de l’invisible ?

Peut-être. Si je sors de l’ombre, en plein milieu de la précarité. Peut-être qu’il faut que j’aie peur d’avoir peur. Mais y aller quand même. Découvrir ce qui se cache derrière.

Peut-être qu’il faut juste que j’ose avoir peur.

Et les fantômes accepteront de m’apporter les réponses ?

Peut-être.

Un jour.

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