Le jour où j’ai osé pour la première fois d’aller à l’école, je m’en souviens, il y avait des citrouilles au jardin.

Il y en avait aussi, le jour où l’on a enlevé les petites roues à mon vélo.

C’est le jour où il y avait de la soupe à la citrouille à souper, que j’ai fait la meilleure note de toute la classe. Et le même jour, lors de la visite médicale, qu’on m’a dit que j’étais le plus grand aussi. Mais ça c’est sûrement qu’à cause de la soupe, pas la citrouille.

Peut-être que si j’avais mangé des épinards, j’aurais été le plus fort. Mais c’était gâteau à la citrouille quand j’ai perdu au bras de fer.

Halloween, c’est le temps des citrouilles. Mon temps des citrouilles. C’est aussi le moment où on mange le plus de bonbons. Où on peut faire des bêtises sans que personne ne nous reconnaisse. Où l’on peut porter des costumes ridicules sans même on avoir honte, du coup. C’est là où la maison devient à elle seule un atelier de bricolage. Ou une galerie d’art, tiens. Citrouille vampire. Citrouille sans dents. Citrouille à lunettes. Bébé citrouille.

Le jour où je suis né, peut-être aussi que les citrouilles poussaient au jardin.

Je ne sais pas ce que ça signifie, mais j’aime bien les citrouilles.