13 - Pleine lune

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Pleine lune.

Certains, elle les empêche de dormir.

Je la vois, briller à travers les volets.

Moi non plus, je ne dors pas. Mais simplement parce que je n’en ai pas envie. Elle dérange peut-être ceux qui acceptent de se plonger dans ces quelques heures de repos. Mais ceux qui ne les veulent pas… Ils n’ont que pas assez d’yeux pour l’observer.

J’adore avoir la nuit pour rêver. Rêver endormie. Ma conscience m’amène des idées que jamais je n’aurais crues possibles. Que jamais je n’aurais pu, ne serait-ce qu’imaginer. J’aime leur douce mélodie, qu’elles dégagent tout en douceur. Simplicité.

Et pourtant, certaines nuits, c’est impossible. Même fatiguée, je sens quelque chose en moi. Une force invisible qui m’indique que trop bien que je ne dormirais pas. Pas tout de suite. Pas cette nuit.

Cette fois, c’est la pleine lune, mais ça n’a sans doute absolument aucun rapport. Pourtant, c’est cette nuit que mon subconscient a choisi. Mes doigts cherchent la poignée de la fenêtre. Soudain, l’air frais s’engouffre dans la pièce. Mes joues doivent déjà rosir alors que je frisonne légèrement. J’aime bien.

Je tire doucement sur la barre qui retient le volet fermé. Je tourne la tête vers le lit. Rien n’a bougé.

Elle grince, cette barre, je le sais, et je n’aurais pas envie de réveiller la deuxième personne qui dort dans cette chambre. Qui a décidé de rêver endormi ce soir.

D’un coup, bizarrement sans faire de bruit, tout se décroche. Le dehors se révèle.

Le ciel est immense, sombre, puissant. Les étoiles se sont éclipsées aujourd’hui, laissant la place au satellite, plus imposant.

Je pense au monde, si grand alors que nous sommes si petits, et ça me donne le vertige. Je m’imagine les galaxies à la dérive, l’immensité infinie. L’infini. Ai-je peur d’être engloutie par le trop grand ? L’impression de ne pas exister…

Elle est là elle, la lune, pourtant. Hurlant sa présence à bien plus que ceux qui veulent bien l’entendre. Imposant son être sans scrupules et réticences. « Même si je ne suis qu’une goutte argentée dans l’univers. »

Je souris.

J’ai le don de me poser des questions sans réponses. De chercher à me représenter l’inimaginable…

Vouloir hurler au monde des grandes idées, sans doute très belles, si l’on ne vivait pas dans celui-ci. A cet instant-là. C’est un sentiment étrange.

Essayer de comprendre la mort sans même comprendre comment la vie fonctionne vraiment. Ne pas savoir pourquoi on est là, et l’être quand même. Deux pieds devant les autres.

Toujours en avant, sans même savoir comment. Toujours en avant de tout, toujours plus vite, toujours plus loin. Toujours le sourire dans la tête, qui souvent titille le visage.

Je ne sais pas pourquoi je suis là. Je ne sais pas pourquoi je pense tout ça. Je ne sais pas.

C’est peut-être la petite pause que mon cerveau a décidé de m’offrir, devant une lune belle et espiègle, qui rayonne dans l’instant.

Elle brille, sans que personne ne sache pourquoi. Elle brille pour tout le monde, là, juste là…

- Mamaaaan !

Le cri remplit la nuit. Brisant le silence de l’espace.

La silhouette dans le lit se lève légèrement. Ses yeux sont pleins de sommeil.

- Qu’est-ce… qu’est-ce qui se passe ?

- Rien, rien de grave. Je m’en occupe, rendors-toi.

….

Je jette un regard au dehors. Comme un remerciement silencieux de m’avoir laissé rêver en sa compagnie. Les volets et la fenêtre sont vites refermés. Souvenir…

- Rendors-toi.

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