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Putain de Dieu!
Mais qu'est-ce qui me prends, tout à coup, avec ces pensées à la con?
Je me tape des croissants, j'ai retrouvé mon pote et y a le vieux bossu qui se roule par-terre.
Tout va bien!
Pourquoi ce spleen, alors?
Et qu'est-ce que c'est que ces "Seigneur" à la mord-moi le noeud?
C'est pas dans mon vocabulaire, d'habitude, "Seigneur". Merde!
J'ai perdu le contrôle de moi-même.
Dérapages linguistiques.
Ca craint!
Ressaisis-toi, mon grand. Ressaisis-toi!
Un petit tour dans le colimaçon me ferait pas de mal.
Verser une larme, en douce, pour mieux sourire ensuite.
Même si tout le monde s'en fout.
On peut souffrir sans etre beau mais on peut pas etre beau sans souffrir.
C'est profond ça, non?
Prends des notes.Tu t'en souviendras plus, après.
Et je vais faire comment pour la postérité, si tu t'en souviens plus?
Mes pensées vont et viennent.
Je pense à ceux qui sont plus là.
Les petits chefs de bureau. Les matraqueurs assermentés. Les petites gens. Simples. Souffreteuses. Besogneuses. Les hargneux. Les jeunes et les moins jeunes.
Ils sont plus là.
Mais ils restent quand même.
Sur les affiches dans les rues. Dans les magazines .
Ils dégoulinent de partout.
Avec leur morale de carton pâte.
Leur étalage de gadgets, de bagnoles, de fric.
Du fric pour combler le vide!
La grosse farce.
La Killing Joke.
Et puis y a ceux qui ont disparu déjà depuis bien longtemps. En fauteuil, en clinique, enchristés, enlaidis, usagés, chauves et mal peignés. Les crasseux. Tous ceux qu'on ne voit plus depuis lurette.
Ils sont plus là mais ça ne change rien, pour eux.
Ils n'ont jamais été là.
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