26
Pendant que l'autre arsouille roule sa bosse à coups de rhum, que Folo se sert sa quatrième bière, si j'ai bien compté, je termine mon café, mon croissant et m'enroule dans ma couverture de conneries radicales.
Je m'impressionne.
Je bluff.
Je rase la paquerette.
Je me dis que je fumerai bien la moquette. Mais c'est pas le moment. Trop vénère.
La situation.
Mais aussi le tonton.
Il commence à me peser, celui là.
Enfin, son souvenir me pèse.
A quoi ça sert de faire un cimetère si la mémoire s'en fout.
Je lui avais fait pourtant une belle stèle. Avec un bel épitaphe. "Mort comme il a vécu". C'est chiadé, merde!
Retourne dans ton trou, tonton.
Et fous-moi la paix!
De toute façon, on crèvera tous comme des cons.
Un jour où l'autre.
Toi aussi.
Une deuxième fois, s'il le faut.
Tout malin que tu es.
Et personne ne meurt proprement.
Personne.
Je veux bien faire un effort et croire en l'amour propre. Mais la mort propre, jamais!
Et ces connards qui nous causent de "guerre propre".
On s'illusionne.
On parfume nos illusions à la savonette.
Et pendant ce temps, les salauds se planquent.
Sous la trappe.
Ils sursautent, parfois, quand le vacarme du dehors vient frisotter leurs oreilles. Propres.
Ils sursautent mais se rassurent vite. Leurs caves, c'est des bunkers.
"Diantre! Mais d'où viennent donc ces pestilences? Encore la plèbe qui fait des siennes...ou c'est autre chose?... Va falloir aérer. Le temps de l'épuration est venu. Ferme la trappe, veux-tu bien?"
A part ça.
Annotations
Versions