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Il est peinard, Folo.

A cheval sur la diviseuse.

Il se goinfre comme un bien-heureux.

Comme un affamé du dimanche.

Un crève-la-faim en transit.

A s'en faire péter le ventre, le foie, la rate et tout le reste.

Il baffre, il englouti, il goulute, il avale, dévale, désale.

Folo le dévoreur.

Abasourdi je suis.

- F...Folo?... Que je balbutie.

Folo ne répond pas.

Il a même pas percuté ma présence.

Un brin vexant, je trouve.

- He ho! Folo!..Ca va?...Je te dérange pas?

- Ha! Gnamarade!... Mon Chopin... Copain, gnardon!...

Il mache ses mots, Folo.

Il te boufferait tout, si tu le laissais faire.

L'invite pas à ta table, surtout. Qu'après t'auras plus de table.

- Avale-moi ça vite fait et explique moi. Parce-que là...Je suis paumé.

Je suis un peu vénère mais je me controle.

Il dégluti. Reprend sa respiration et me considère d'un air tranquille. La conscience sereine.

- Ya rien à expliquer, mec. Tout va bien.

- Tu te fous de moi? T'as disparu, quand-même!

- Pas du tout. Bon. Je comatais, tranquille en ta bonne compagnie. J'en écrasais. Tout comme toi. Quand soudain, j'ai été réveillé par une voix dans ma tête.

- Ha bon?..Toi aussi?

- T'es pas le seul a être un peu dingue, tu sais. Bon. Et cette voix m'a donné l'ordre de me lever et de t'attendre là. Ca pouvait pas mieux tomber, j'étais mort de faim. Tu sais qu'on a rien graillé, hier soir.

- Et... Et c'est tout?... Tu te lèves, tu te barres et tu m'attends là?... Sans répondre au téléphone?

- Mais qui veux-tu qui m'appelle, à part toi?

- Justement! J'étais inquiet.

- Ho! Mon petit biquet!... Dis voir... T'as remarqué, bien sur, que c'est pas que ton immeuble, qui est vide...

- Il m'a semblé comprendre, oui.

Il s'arrete net sur une bouchée. Ecarquillé.

- Mais... Qu'est-ce que t'as fait?... Tu t'es tatoué la tronche?

- Ha bon? C'est pas toi, pluôt qui m'aurait fait le coup?

- Tu plaisantes. C'est pas du tout mon genre, de faire des coups comme ça.

Il me tripote le triangle avec ses doigts poisseux.

- On dirait que t'as été marqué...Comme du bétail.... C'est un nouveau vaccin? Allez, dis-moi. C'est quoi?

- Que veux-tu que j'en sache? Je me suis réveillé comme ça.

- C'est douloureux?

- Même pas. Je ne m'en suis rendu compte que devant le miroir.

- C'est zarbi, ça... Ca devrait te faire un mal de chien, normalement.

- Ben non. Et c'est pas tout. Depuis, j'ai l'impression d'être en contact avec Sirius. Et que les ricanaments du cosmique veulent me causer...Mais ça te cause à toi aussi, on dirait.

- Yes sir. Mais sans les ricanements. Je suis moins givré que toi. C'est cette voix aussi, qui m'a ordonné de ne pas répondre à tes appels.

- Et tu ne sais vraiment pas d'où elle peut venir.

- La seule chose que je peux dire, c'est qu'elle semble féminine. J'ai jamais pu résister à une femme autoritaire. Ca me met une de ces triques...

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