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Une pensée pour Folo.

Aurait-il disparu comme les autres?

Si ça se trouve, c'est lui qui le sonne, le carillon.

Enfin, je verrai bien.

Et moi, pour le coup?

Pourquoi je suis encore là?

Question à la con.

La réponse est gravée sur mon front.

De ça, j'en suis certain.

Ca sent le complot à plein nez.

La farce grimaçante.

Le mystère ombrageux.

Nom de Dieu de bordel de merde!!

Je braille ça comme ça.

Gratos.

Ca détend.

Il faut.

C'est comme l'autre fois, à la piscine municipale. Où j'ai voulu sauter du grand plongeoir.

Je flippais tellement que j'ai pas pu m'en empêcher.

Un énorme putain de Dieu en aquaglissade coulissante, que j'ai laché.

L'immersion du consensuel a jailli de l'eau et m'a fait les gros yeux.

Que Satan me tripote.

Rien à battre, du consensuel.

J'emmerde le consensuel.

C'est pas lui qu'allait sauter du plongeoir.

C'est pas lui qu'avait les foies.

Paradoxe de la bête aux abois.

Connerie du frimeur.

Je m'imaginais au bord d'une baignoire.

Flanqué d'un malotru qui me tenait par les cheveux.

Il causait mal le français mais je pigeais bien ce qu'il disait. "Son nom! Dis moi son nom!!"

Et hop!

C'était parti pour la scéance de torture.

Subaquatique.

Mort propre garantie.

Ho la vilaine pensée.

L'imagination débordante.

Le coup de la baignoire. N'importe quoi.

Il se passe de ces trucs dans ma tête, des fois...

Puis l'espoir me titille l'intime. Comme ça. Sans transition.

Voilà que je me mets à espérer, maintenant.

L'effet des cloches?

Où simplement parce-que l'espoir fait vivre?

Y a pas à dire.

J'ai beau venir de loin, je me suis parfaitement adapté aux coutumes terriennes.

On souffre, ici bas, mais dans l'espoir.

Sur terre, même le désespoir finit par espérer.

C'est répugnant mais c'est touchant.

Et puis y a la rancune.

Autre coutume terrienne.

On peut être rancunier pour des choses qu'on a pas vécu.

Si.

C'est mon cas.

Rancunier des guerres propres. De la crève-la-dalle. Du gardez-ce-masque-que-je ne-saurai-vous-voir. Des ruines. Des poussez-vous-on-voit-pas-bien-les-cadavres. Des blouses blanches. Des Frappes chirurgicales. Des dormez-en-paix-braves-gens. Des insomnies terrorristes.

Je suis un rancunier du propret savonné, aussi.

On voudrait bien les planquer, les pestiférés.

Les effacer.

On aime pas, quand ils nous matent bien en face.

Ca nous malmène notre bon goùt olfactif.

Nous autres, on veut de la gueuserie passée à la savonette.

On veut les masques et les gants.

On garde les distances.

On les regarde crever mais de loin.

Bordel de Dieu!

Enfer et convulsions.

Saloperie d'humanité.

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