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Comme on s'est bien entendu, on s'est revu.

J'ai appris à le connaitre.

Un extrémiste.

Déjà, cuites à part, il ne boit que du thé vert.

Sans sucre.

Je pourrais trouver ça louche. Mais chez lui, ça me parait normal.

Va comprendre.

Sauf qu'il est quand-même super récurant, dans son discours. La très ancienne famille... Cette poignée de salopards qui manipulent dans l'ombre... Comment ils s'y prennent...Comment ils infiltrent les esprits... A quoi leur sert la technologie... Il fourmille de détails. Intarissable.

- A toi, je te le dis. Je fais partie des élus.

- Qu'est-ce que c'est que cette connerie d'élu? T'es juif?

Son silence répond à sa place.

Pas sympa, son silence.

Il aime pas l'humour juif, Folo.

Il boit son thé.

Calmement.

Sur de lui.

Sur de sa destinée.

De la mienne. Qui lui a rien demandé.

C'est ici et maintenant.

Il vide son sac. Celui qu'il trimballe avec lui.

Toujours.

Au minimum douze couteaux.

De toutes sortes.

Coutelas, dagues, poignards. Et j'en passe.

Des lames tranchantes comme des rasoirs. Puissantes. Définitives. Magnifiques. Fatales. Des lames acérées comme des fauves.

J'ai toujours été fasciné par les armes blanches. Je regrette mon coté timoré. Je me contente d'un cutter.

Il a de la gueule, Folo, je trouve.

Il a la zénitude. Toutes griffes dehors.

De la zénitude prête à en découdre.

Folo, c'est un bonzaï avec des épines. Un bouddha à l'aura métallique. Blindé. Paré. Armé jusqu'aux dents.

De mon côté, puisqu'on est chez moi, je lui demande s'il a croisé quelqu'un, en venant ici.

Pour te situer, pour que ma narration soit plus claire, dans la notion du temps, ce que je te raconte se passe le lendemain de mon exploration de la tour.

- Non, personne. Qu'il me répond.

Ca confirme le bizarre de la situation.

Je lui explique.

- En effet, c'est curieux. Tu as sondé les murs de ton appart?

- Quelle idée! Je veux bien être parano mais pas à ce point là, tout-de-même.

- Sonde les murs. Examine les bouches d'aération. Regarde bien derrière et sous les meubles.

- Et je suis censé y trouver quoi?

- Va savoir... Des micos, des caméras...

- Carrément!... On m'observe, selon toi?

- Ce n'est qu'une hypothèse. Ca te coùte rien de vérifier. Si ça se trouve, t'es un cobaye pour une expérience chelou. T'es un cas d'école, mec. On les teste, les cas d'école. On les étudie. C'est peut-être pas un hasard, cette blancheur virginale, sur tes murs. A part moi, t'as déjà causé à quelqu'un, de ta phobie du vide?

- Quelle phobie?

- Ok. Parlons d'autre chose. Tu m'as parlé d'un sésame, non?

- Ha bon?.. Je ne m'en souviens plus.

- Qu'importe! Je vais te filer un coup de main. C'est toute la tour, qu'il faut examiner. Et tes portes, on va les ouvrir.

Il range les couteaux dans son sac et me tend la main.

Fraternel.

- Je reviens te voir demain, camarade. En attendant, tache de ne pas disparaitre.

Il s'en va.

Le cosmique ricane.

Je commence à sonder les murs.

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