13

4 minutes de lecture

Attends. J'ai pas fini.

Tout ce vide et ces portes à ouvrir, ça me fait dresser le poil dans le fond de mon froc.

Mais que ce soit clair. Net.

Et bien entendu.

Ca me met pas dans les regrets, l'hypothèse qu'y ai personne dans l'immeuble.

Au contraire.

Alors pourquoi continuer, me diras-tu. Pauvre cloche que tu es.

C'est pourtant pas compliqué à piger.

J'ai un vide à combler.

La seule chose qui m'intéresse, c'est ce putain de vide.

Et continuer me donne au moins l'illusion de le combler.

Alors, je continue.

Et je vais les ouvrir, ces satanée portes.

Une à une.

Et si ça te défrise, ramène pas ta fraise.

Ne cherche pas à compliquer ce qui l'est déjà.

Parce-que toi aussi t'as un vide à combler.

Sinon, qu'est-ce que tu foutrais a écouter mes conneries?

c'est quand même dingue, tous ces gens qui me cherchent des noises. Il faut que j'aille où, pour avoir la paix? Vivre avec les chèvres? Et encore!... Elles finiraient par me péter les... Pardon? ... Tu dis quoi?... Que j'ai une tendance au vulgaire?... Mais je t'emmerde, espèce de petit trou du cul mal baisé!! Je t'emmerde!! Si t'as pas encore pigé que "vulgaire" et "grossier", c'est pas la même chose, va te faire encrapouiller chez les grecs. On peut plus rien faire pour toi, mon petit troufignon. Alors, t'es gentil, tu m'interromps plus avec tes remarques débiles et tu me laisses déverser mon vide peinard. T'es pire que moi, de toute façon. Tu ferais mieux de prendre mon vide, que je te crache généreusement pour essayer de combler le tien.

T'as du boulot.

Et pareil pour le cosmique.

Qu'il vienne pas trop m'emmerder que sinon ça va chier.

Un jour, il y aura le ricanement de trop et alors là.. Gare à ta gueule, le cosmique! Je te louperai pas.

Ha! nom de Dieu de bordel de merde!.. Cerné par des trous du cul.

L'invasion des trous noirs.

Ca bouffe la matière pour ne laisser qu'un vide de malpropre.

Aux autres après de faire avec.

La malédiction des rectums mal torchés.

Excuse-moi. Je viens d'avoir une abscence, là.

Un petit coup de spleen.

Un léger voile dans ma sphère.

Comme si c'était la fin d'une époque.

Les illusions perdues me laissent dans le flou.

Même pas artistique.

Un flou brumeux.

Opaque. Méphitique.

Comme un chemin d'errance.

Des sens contournés.

Réinventés.

Sortis tout droit d'un labo clandestin.

La boulette.

La page collée qu'on ne peut pas tourner.

Le fracas du désarroi.

la conscience qui panique.

Pas niqué depuis un moment. C'est peut-être pour ça.

Va savoir.

Avec les abscences, on sait jamais où on va.

Je souffle.

Ok! Ca va mieux.

Si si. Ca va mieux.

Plus calme.

Je me suis juste pris le pied dans le ressac.

J'espère que t'en as pas profité pour camper.

T'es qu'un sale braillard mais dans le fond, je t'aime bien.

De quoi? T'es vexé?

Tu vas pas me faire une pendule pour un taquet affectueux.

Si?

Ben tu manques pas de culot.

Tout compte fait, t'es surtout un gros con.

Satisfait.

Fier de ta crasse.

De ton imparable talent à venir foutre la merde dans le vide des autres.

Le mien, en l'occurence.

Ô cul rance des bonnes manières désinfectées.

Je te vois, tu sais.

Tu as le sourire béat de l'abruti congénital.

Méchant. Hypocrite. Putassier. Poisseux. Poreux. Honteux.

Mais telllement désarmant.

Allez! Boude plus.

C'était rien.

Juste une tumeur passagère.

Ca passe vite, les tumeurs .

Même quand elles sont pas passagères.

C'est comme le TGV. Le temps à grande vitesse.

Ca te roule sur les rails.

A tombeau ouvert.

Ca te laisse l'essieu pour pleurer.

Mais c'est pas grave.

Non. Pas si grave.

Allez!

Te bile pas.

C'était juste un coup de spleen.

Dans ta face.

De rat.

Et voilà! Tu m'as brouillé.

Que déjà les pistes étaient pas nettes nettes.

Je suis tout paumé, là.

Où j'en étais, moi?

Je sais plus.

La mémoire s'est brisée.

Sept ans de malheur.

Sept!

Je tiendrai jamais jusque là, moi.

Ha la la!

Quelle connerie, l'existence.

Et pourtant, Faut rester.

Résister. S'adapter.

A tout.

A n'importe quoi.

Se cramponner.

Aux branches du destin.

Quoi qu'il arrive.

Et faut garder l'espoir.

Espoir.

Tu parles d'un mot à la con, toi.

Faut les aimer, il parait, les mots à la con.

Même que ce serait des mots comme les autres.

Si.

Faire de la discrémination de mots, c'est pas bien.

Bientot illégal.

Mon cul!

L'espoir de que dalle, oui.

L'espoir du vide.

Du sempiternel recommencement.

Non merci.

J'ai déjà donné.

Ha mais je suis pas dupe.

Je vois bien ce qui se trame.

L'espoir tente de gagner du temps.

Tout mercantile qu'il est.

Il est passé par la porte de derrière.

La petite.

Celle qu'on fait pas gaffe.

Il tente le catimini.

Il croit qu'on le voit pas venir.

Ha le sournois.

Il va finir par se prendre une torgnole, l'espoir.

Une torgnole et un pied au cul.

C'est tout ce qu'il va gagner.

Basta!

Il fait ce qu'il veut, l'espoir.

Peu me chaut.

L'espoir est mesquin. Et me fait perdre du temps.

Je m'occupe de ma pomme.

Je vais fabriquer mon sésame et les portes s'ouvriront.

Et l'espoir n'a rien à voir là-dedans.

Fous moi la paix avec l'espoir!

Pardon?

C'est pas toi qu'en causait?

Ha bon. Autant pour moi.

J'ai la nausée qui me remonte l'oesophage.

Ca m'apprendra à jouer avec les mots.

A la con.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Michel Dulac ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0