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j'ignore vraiment où j'ai bien pu me fourrer pendant toutes ces années.

Ca me turlupine.

Le temps m'a pris en embuscade.

Ca aime bien les complots, le temps.

Il s'acoquine pas avec le vide pour rien.

C'est un malin.

Et viens pas me dire que je suis complotiste.

Ca va me gaver.

Va te faire foutre, avec ton petit sourire narquois.

Sournois que tu es.

Tu peux médire tout ce que tu veux, ça n'empêchera pas le temps d'avancer. D'occuper le terrain, tes reins. T'es rien, de toute façon.

Tout comme moi.

Et le pire, c'est que je t'apprends rien.

Même les prosternés, ils le savent.

Même ceux qu'ont la pitié féroce.

Pas de piétié, pour ces gens là.

Et ceux-là aussi, ils sont foutus.

Ces clowns en costard noir.

Ce qui me désole, c'est qu'il me semble ne rien avoir appris de vraiment tangible.

J'ai perdu mon temps.

On le perd souvent, tu me diras. Sauf que lui, il nous perd jamais.

Jamais.

Tout ce temps passé. Et ne pas avoir appris l'araméen.

Ni avoir pigé l'hélipse.

Et être passé à coté de l'essence-ciel.

J'ai rien foutu, quoi!

Fainéant: faire un néant tout en ne faisant rien.

Faudrait être surhumain pour y arriver.

Voir inhumain.

Personne ne peut concevoir le néant.

Et encore moins le créer.

Encore heureux.

Imagine le néant à portée du premier connard venu.

Il pourrait tout détruire.

Tout foutre en l'air.

Souffler l'apocalypse et ça se verrait même pas.

De quoi? Tu te demandes ce que ça peut me foutre?

Que je ferai mieux de m'occuper de mon histoire?

Pauvre pomme!

Tout engoncé dans ta petite conscience étriquée.

T'es tellement hypocrite qu'on pourrait te décerner le premier prisme.

Celui de la làcheté.

Tu vois rien, t'entends rien... Mais tu creuses.

N'est-ce pas, que tu creuses?

C'est ça, l'important. Hein? Crétin,va!

Mais t'as peut-être raison.

Moi je cherche l'importance.

L'important m'importe peu.

Et c'est moi qui suis dans la merde.

Toi, tu creuses.

C'est bien.

Tu connaitras l'ivresse des profondeurs, mon pote.

Y a tout qui s'écroule autour de toi.

Et toi, tu creuses.

Et quand t'auras plus rien à quoi te raccrocher, t'auras l'air malin.

Parce-que ton monde. Celui où tu fais ton trou. Avec acharnement. Tu sais quoi? Un jour, très proche, il te dira merde, ton monde.

Il te le dit déjà mais toi t'entends rien.

Tu veux pas.

Ca arrange pas tes bidons.

Pauvre petit bipède insignifiant.

Prépare-toi à l'improbable , puisque tu n'y crois pas.

Ton monde se déchire comme une rennaissance.

Et ce sera éblouissant.

Fracassant.

T'entends vraiment pas le fracas?

Moi je creuse pas.

Je mesure.

Je mesure que le temps presse.

Et que le vide opresse.

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