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Or, il s'avère que le hasard verse dans l'opportunité qui tombe à propos. Parfois.

Et que l'opportunité en question avait pris la forme d'une masse que j'avais chouravé sur un chantier. Y a longtemps.

Une masse mannequin de trois kilos. En parfait état. Avec un emmanchement douille rase, en cas de faux-coups.

Une bonne masse, quoi. Bien de chez nous.

Que j'avais gardé bien au chaud.

Au cas où.

J'ai crachouillé dans mes mimines d'apothicaire afin de mieux cramponner l'instrument salvateur.

J'ai respiré un bon coup.

Et j'ai démoli la cloison.

Pas le choix.

C'était elle ou moi.

Et puis les traîtres, j'ai jamais pu les blairer.

Montjoie! Saint Denis!

J'ai pourfendu l'imperfection, foulé la félonie, tel un chevalier.

Un servant. Un de la table ronde.

Un vengeur à la masse.

J'étais le bras armé de la droititure.

La seule, l'unique.

On a osé offenser L'équilibre de la source.

A cet acte impardonnable, un seul mot possible.

Vengeance!

Ca y allait bon train. La poussière se mêlait au fracas des gravats. Le belligérant cédait à ma juste fureur. Je hurlais ma victoire. Zachariel me prêtait main forte. La vérité vraie enfin éclatait.

Seulement voilà.

Y avait un os.

Tout à ma jubilation, j'avais omis ce petit détail.

Les voisins.

Un couple.

Je les connaissais pas bien.

Mais je les avais bien cernés.

Des râleurs patentés.

Des esprits primaires.

Des emmerdeurs.

Prises de tête garanties.

Je les avais croisés une fois, dans le hall.

Je leur avais aimablement demandé si les ricanements du cosmique ne les dérangeaient pas trop.

Le genre de question qui n'engage en rien, quoi.

Neutre. Anodine.

De politesse.

De circonstance.

Et voilà que le type se met à me regarder de haut et me sort tout bas que ça ricane pas, le vide cosmique.

Que c'est surement les espions galaxiens, que j'entends.

Qu'ils sont partout, à guetter tout le monde.

Partout! qu'il a insisté. Vous ne les voyez pas mais eux, rien ne leur échappe.

Tu vois le genre.

"Bon ben bonne journée", que j'ai répondu.

A brùle -pourpoint.

Toujours correct, je suis.

Même avec les dingues.

De prime abord, pourtant, ils avaient l'air normaux.

Voir sympas.

Enfin, vaguement sympas.

Parce qu'ils étaient flous, quand même.

Voir douteux.

Lui. L'élégance laborieuse du petit cadre moyen. Un fantôme assez fadasse. Il se coltinait son vide comme on se coltine un boulet. Un fantôme hanté par sa connerie. Lesté. Lissé. lessivé. Dégénéréscence du mâle effacé. Pauvre type.

Elle. Plutôt pas mal. La trentaine. Alerte. Avec une poitrine à faire damner mon singe. bandante, faut le dire. Surtout quand elle sourit. Et elle souriait tout le temps. un vrai succube. C'est le fantôme qui causait et elle, elle souriait.

L'entité diabolique!

Un traquenard, cette gonzesse.

Détournement des sens.

Fantasmes à tous les étages.

Une blonde au cul ravageur.

Autant etre direct.

Et appeler un chat un chat.

Tu vois le piège à con.

T'es fasciné par ses glandes et eux, ils en profitent pour t'enfariner la face.

C'est le pâle type qui en profitait, surtout.

Pour déblatérer ses fadaises.

Parce que hein!! c'est des fadaises, ses histoires d'espions galaxiens. Faut pas me la faire.

Et vouloir me faire croire que le cosmique il ricane pas.

A moi.

Qui l'entend tous les jours.

A chaque instant où je m'arrete

Il ricane.

A chaque fois, je crois que ça vient d'en haut.

Je lève la tête.

A chaque fois.

Qu'à force je me chope des torticolis.

Alors hein!! J'en sais quelque-chose, quand même!!

Bordel de nom de Dieu!

De toute façon, on le voyait bien, chez eux, ce coté vicieux.

Ha la sale engeance!

Ca serpente, l'air de rien et ça te succube d'un coup.

sans crier gare.

Rien que d'y penser, j'en ai encore froid dans le dos.

Pas fréquentables, ces gens là.

Et ça n'empêche pas le cosmique de ricaner.

Une fois de plus.

Tu vois, autant le vide astral me fiche la paix, autant le cosmique me casse les noix.

Bon, je dis pas. Il arrive de temps en temps à l'astral de siffler. Comme un ballon qui se dégonfle. Mais de temps en temps, seulement. Là, il me fiche la paix. C'est toujours l'autre qui se la ramène.

Un ricanement sinistre qui me tubulure les dorsales.

Donc j'ai démoli la cloison.

A coups de masse.

Donc.

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