La sociabilisation

2 minutes de lecture

 Souvent, les gens me disent que j'ai fait un super travail de sociabilisation avec Cabot. Pourtant, je n'ai pas l'impression d'avoir fait quelque chose de spécial. Cela s'est fait très naturellement. Il montrait les dents à des gens sans raison, je l'engueulais. Il faisait des trucs cools, je le félicitais. Ça n'allait pas beaucoup plus loin que ça. Alors certes, j'ai dû un peu travailler sur certains côtés. Il fallait quand même qu'il soit habitué à avoir des humains dans son entourage, qu'il comprenne que ce n'était pas tous des dangers ambulants.

 Par exemple, une fois qu'on lui avait donné sa gamelle, plus personne ne pouvait rentrer dans la cuisine ou l'approcher à moins de dix mètres. Il montrait les dents et grognait, prêt à mordre. Et quand un husky vous montre ses crocs, je vous jure que vous faites pas le malin.

 Du coup, petit à petit, de jour en jour, je me suis approché de sa gamelle, de plus en plus près, alors qu'il rognait et me montrait méchamment les dents. Je savais jusqu'où il fallait que j'aille, dépassant la limite un peu plus chaque jour. Puis, au bout de deux ou trois semaines, j'ai enfin pu lui reprendre la gamelle sans me faire bouffer la main. Peut-être que j'aurai pu essayer dès le premier jour, mais comme nous étions encore en période de connaissance l'un et l'autre, il fallait qu'on teste nos limites respectives.

 Heureusement, c'était un chien franc, intelligent et malin, il n'y avait rien de détourné et il ne demandait qu'à apprendre. Et ainsi, de gamelles en balades, nous sommes devenus inséparables. Et je pèse mes mots. Il a développé le syndrome du chien abandonné. Chaque fois que je devais le laisser à quelqu'un pendant que je devais aller à l'école ou travailler, c'était parti pour le hurlement à la mort et il pleurait derrière la porte jusqu'à ce que je revienne. Bien que cela ce soit atténué avec les années, ça a toujours été un problème et je ne devais le laisser que rarement et peu de temps, sinon il dépérissait.

 Je ne suis pas resté habiter chez mon père très longtemps avec Cabot (au début. plus tard je suis revenu vivre chez lui). Assez rapidement, comme mon histoire avec la fille devenait un peu plus sérieuse et qu'elle m'avait invité à le faire, je me suis installé chez elle et sa mère. Elle habitait une maison dans le quartier où on avait "trouvé" le chien. C'était quand même bien plus sympa pour lui car il y avait un jardin et nous étions presque à la campagne.

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