Séraphine

2 minutes de lecture

L’armée d’Alzemond était de l’autre côté des roches, ils étaient venus par les terres, sous couvert de la nuit. Ils étaient venus, mercenaires endurcis dans les guerres, pour détruire un petit village accroché sur le flanc de montagne… Le village n’était pas gardé. Alzemond avait peur.

Séraphine se tourna vers les hommes du Seigneur Léondas qui étaient venus avec elle. Savaient-ils qu’ils suivaient une Séraphine plus âgée ? Une voleuse de temps ? Savaient-ils qu’elle était en train d’emmêler pour toujours le fil des choses à venir ?

L’hiver commençait à durcir. Le monde semblait immobilisé derrière la bouée de leurs souffles. Le vertige de tout change, de refaire ce qui avait été si mal empilé la première fois. Les vies de tous ces hommes derrière elle. Sa vie ensuite.

Séraphine sentit son cheval se crisper, c’était temps d’agir. Les troupes d’Alzemond affluaient vers le village.

Lorsqu’elle se jeta en galop vers les armes de l’ennemi, les hommes derrière elle les yeux fiévreux, mettant leur vie dans la balance, Séraphine aperçut le jeune garçon sorti d’entre les maisons. Son regard qui allait tellement changer. Jusqu’à ce qu’il se teinte de danger. Jusqu’à ce qu’il devienne Jolien .

Sa vie mal empilée qu’elle était en train de renverser aussi.

Il y était une fois, il y a tant d’années, à une époque tellement lointaine qu’elle nous semble aujourd’hui rêvée, un petit village accroché sur le flanc d’une montagne… Les habitants regardaient au loin le mage Alzemond bâtir son Lyceum. Bâtir son armée.

Ils avaient vu arriver Séraphine, épouse du Seigneur Léondas. Presqu’une enfant. Ses yeux qui lisaient leurs âmes à tous.

Ils l’attendaient.

Il manquait juste une chose. Un rien du tout.

Qu’ils meurent tous.

La dernière phrase était restée dans l’air de la chambre comme un morceau de tissu accroché dans la porte. Eveline était en sueur. Était-ce le rêve, ou la chaleur étouffante de la nuit ?

Elle était dans sa chambre qui n’était plus uniquement sa chambre. Anne-Lise dormait dans son lit mal placé, baignée dans la lumière du réverbère.

Eveline se leva à moitié incrédule et tira les rideaux étrangers pour plonger la chambre dans l’obscurité.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire bluesoll ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0