Vol en provenance des îles ("Fronde")

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Le delta du fleuve du Sorlent formait des myriades d’îles plus ou moins grades. Leurs surfaces étaient principalement composées de sables et de terre. La flore qui s’y était installé était relativement modeste et constituée d’une majorité de buissons et d’herbes hautes, seuls quelques arbres osaient timidement défier le ciel. Quant à la faune qui habitait ici, elle n’y était que peu visible car seulement composée de quelques mammifères.

Ce matin-là, seuls une dizaine de petits rongeurs étaient de sortie. Ils étaient tous paisible à zigzaguer entre les herbes lorsque soudain, quelqu’un habillé de noir traversa un des îles à pleine vitesse. Une trentaine de mètres derrière lui, deux ondals tentaient de le rattraper.

- Tu vas tenter de le ralentir. Moi je vais utiliser un signe pour nous alléger et nous permettre d'aller plus vite.

Celle qui venait de lancer cette ordre était une experte en techniques et arts de combat ondals. Le style de combat des ondal, contrairement à la majorité des autres styles de l’Empire de la Tétrade, reposait sur l’agilité et sur la rapidité des mouvements. Quant aux techniques magiques qu’ils utilisaient, il s’agissait des signes qui leurs avait été appris autrefois par la Déesse Swyl.

Légèrement en retrait derrière l’experte, son jeune apprenti tentait difficilement de maintenir le rythme. Pour devenir guerrier chez les ondals, l’apprentissage se voyait divisé en deux temps. Le premier était très théorique car il fallait apprendre par cœur toutes les techniques magiques et martiales nécessaires, mais la deuxième était encore pire. C’était une mise en pratique constante de tous le savoir accumulé, le tout supervisé par un maître qui, lui, connaissait son art sur le bout des doigts.

Le jeune ondal acquiesça en entendant l’ordre et sortit d’une des sacoches qui était accroché à sa ceinture une bande de cuir longue d’un demi-mètre. Il sortit aussi une bille transparente dans laquelle semblait être emprisonné un liquide vert. Il mit la bille au milieu de la bande de cuir, maintint cette dernière par ses extrémités et la fit tourner d’un geste agile de la main. Tout en continuant à la faire tourner, il observa sa mentore devant lui entamer son signe. Elle posa ses mains l’une contre l’autre, tous ses étaient doigts repliés sur eux même pour effectuer la position initiale. Tout s’enchaina très vite : elle déplia ses annulaires et ses majeurs tandis que sa main gauche se posa sur le dos de sa main droit dirigé vers le sol en formant un X. Elle enchaîna ainsi plusieurs signes différents en pliant et dépliant ses huit doigts et en agençant différemment ses mains. Au bout du dixième signe, une sorte d’onde d’énergie partit de ses doigts et l’engloba, elle ainsi que son apprenti. Aussitôt, le poids de leurs corps diminua drastiquement leurs permettant de gagner en vitesse.

De son côté, le jeune ondal réalisa lui aussi quelques signes mais avec une seul main en pliant et dépliant ses doigts. Lorsqu’il eut finit, la bille dans sa fronde qu’il continuait de faire tourner brilla quelques instants. Ayant quelque peu rattrapé leur cible, il en profita pour lui lancer son projectile en lâchant l’une des extrémités de la bande de cuire. La bille partit à toute vitesse. Quelques mètres devant eux, la personne eut à peine le temps de regarder derrière elle avant que le projectile ne vienne percuter son dos et ne se brise en dégageant un épais nuage de fumée verte. Les ondals utilisent souvent ce genre de projectiles pour désorienter et paralyser les cibles. Cependant, lorsque le nuage s’estompa, il n’y avait plus personne, plus aucune trace de celui qu’ils poursuivaient. La seule chose qu’il restait était un parchemin enroulé sur lui-même et que la personne désormais disparus avait tenté de dérober.

Les deux ondals, intrigués, s’approchèrent et ramassèrent le manuscrit. Leur peuple était la race parmi les cinq qui peuplait l’Empire à être le proche de ses secrets au point de ne les partager que très rarement. Même entre eux, la connaissance n’était pas à la portée de tous. Savoir que quelqu’un aurait pu voler un parchemin sur lequel était inscrit certaines de leurs techniques était pour eux un grand sacrilège.

Sans plus se poser de question, ils repartirent immédiatement avec le manuscrit, en espérant que personnes ne viendrait croiser leur route.

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