Le poids de l’effort ("Swing")

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- Recommence ! lâcha-t-il d’un ton sec.

Dans un soupire d'exaspération, elle releva sa lourde épée à deux mains et se remit en position.

La prestigieuse école de chevalerie de la capitale du Royaume de la Croisée, dont seuls les meilleurs éléments pouvaient prétendre au rang de légionnaire de Fer Gris, enseignait plusieurs styles de combat dont le combat à l'épée lourde à une et deux mains. Pour beaucoup, la variante à une main était la plus ardu car il fallait portait les cinq kilos de l’arme à bout de bras. C’était justement ce qui pénalisait Lavreky en cet instant. La jeune apprentie parvint avec difficulté à maintenir sa posture : les jambes légèrement écartées, la main gauche en arrière, son épée dans la main droite et le bras droit vers l’avant. Elle passa quelques secondes à calmer sa respiration, tout en sentant sur elle le regard de son instructeur ainsi que du reste de sa classe.

Lorsqu’elle se sentit prête, elle concentra toute sa force dans son bras droit et entama le onzième mouvement du style à lame lourde à une main. Elle leva sa main vers sa droite et l'abattit violemment en diagonale pour la positionner proche de son flanc gauche. La lame fendit l’air en suivant une ligne parfaitement droite. Le bras de Lavreky ne s'arrêta pas là. Elle profita de son inertie pour tourner et lever son poignet pour exécuter un coup quasiment horizontal de gauche à droite. Ce coup paraissait moins assurer, moins stable, mais elle ne s’y attarda pas car elle prépara déjà son troisième coup, le plus technique. Alors que son épée était encore placée à l’horizontal sur sa droite, elle fit un large moulinet pour effectuer un grand arc de cercle de sa droite vers le haut. Ce coup devait normalement tracer une courbe parfaite, mais le poids de l’arme ainsi que la fatigue due aux deux coups précédents rendaient le mouvement saccadé et plus lent que souhaité. Une fois son bras tendu au-dessus d’elle, elle ne put s'empêcher de s'arrêter une fraction de seconde, suffisamment pour qu’elle devine son instructeur le remarquer. Dans une expiration, elle abattit sa lame vers le sol. La difficulté de ce quatrième coup était de l’abattre de toute ses forces tout en la contrôlant assez pour qu'elle ne touche pas le sol. Pendant la chute de l’épée, elle garda ses yeux rivés sur son extrémité se préparant à la retenir, mais au moment critique, son bras flancha et elle se laissa emporter par le poids de l’arme, si bien qu'elle souleva une gerbe de poussière au moment de l'impact. Lavreky ne voulant pas abandonner, elle voulut utiliser ses dernières forces pour effectuer le dernier coup, lorsqu’une voix retentit derrière elle :

- Assez pour aujourd’hui ! cria son instructeur. On reprendra demain là où on en était !

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