Partie I - Septième chapitre

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 Aujourd'hui, Mr Walter et Madame Dubust, respectivement prof d'Eco-sociologie et d'Histoire-Géographie emmenaient les étudiants au musée de la résistance. Cette sortie ne pouvait pas mieux tomber. Elle allait nourrir, compléter, édifier les projets d'Églantine et Harry. Le musée se trouvait à une centaine de kilomètres de leur lycée et les professeurs avaient transformés tout ce prétexte de visite obligatoire en voyage scolaire de quarante-huit heure. Ils se rendraient sur les traces de l'Histoire de leur pays, des peuples, de la haine et du fatal résultat de la quête du pouvoir des hommes. Elle avait  hâte d'en savoir plus sur les déportations, sur l'histoire de la formation de cette résistance. Elle ne voulait pas seulement connaître chaques éléments du musée, elle voulait s'imprégner des lieux, sentir, s'imaginer à leur place quelques minutes.

Cependant, comme toujours depuis ces derniers mois, aujourd'hui n'était pas un bon jour pour la jeune châtains. 

Églantine demeurait silencieuse dans le car qui les conduisait à destination. Juliette était à côté d'elle discutant avec les filles à proximité immédiate. Elle eprouvait fébrilité, elle l'était de plus en plus et chaque jour qui s'écoulait devenait plus difficile à vivre. Églantine perdait petit à petit de ce qui la rassurait pour déceler ce qui l'anéantissait. Par l'intermédiaire de ces pensées qui survenaient pour se rassurer, se dissimulait en vérité l'espoir qu'elle entretenait chaque fois que la vie lui faisait mal. 

Ses écouteurs couvraient ses tympans, plongés dans la solitude. Elle essayait tant bien que mal d'anesthésier la peine avec la musque qui la berçait habituellement, sauf que cette fois, elle n'y parvenait pas. Pourtant elle était en voyage scolaire, source d'excitation et lâcher prise par rapport à l'éloignement de son domicile mais son cœur souffrait, il se comprimait lui infligeant des tribulations toujours plus assurées. Elle en avait assez, et elle paraissait étouffer dans ce car. Pour la première fois, elle aurait souhaité avoir sa paire de ciseaux avec elle. Elle n'avait pas reparler avec Harry. Elle ne le voulait pas. Elle ne comprenait pas son soudain excès de colère. Elle voulait juste tout oublier, à jamais.

En réalité, elle avait objectivement besoin d'un joint pour se soulager et planer, pour se défaire de tout ce qui emprisonna ses méninges. Elle chercha du regard Liam. Il en aurait pour elle, mais il était avec Zayn au fond du car, dominant la classe par leur placement. Elle priait pour que bientôt le car s'arrêta pour une pause.

Harry lui est assis à quelque places derrière elle avec Niall. Harry n'inclinait pas d'envie particulière à l'ambiance joyeuse du car. Il paraissait de mauvaise humeur, et il ne su pas pourquoi, mais ça l'agacait, alors quand Niall lui parla, il essaya de l'écouter avec entrain comme son ami savait si bien le faire. 

_ Harry, faut que je te dise, j'ai jamais été aussi heureux d'être à tes côtés. 

Harry se figa, un peu étonné des propos de son ami. Niall avait perdu l'esprit ?

_ Quoi ? 

_ Hey! Calme toi. Je suis pas en train de te faire une déclaration d'amour. J'en peux plus d'Aurore Woods. J'te jure Harry, je vais lui faire bouffer tes cheveux, si elle arrête pas de me parler de toi dans les plus brefs délais. Tu ne veux pas, me rendrenun service et subvenir à ses besoins sexuels une bonne fois pour toute qu'on en parle plus ?

Harry se renfrogna, puis réfléchit. son esprit était préoccupé et il fallait qu'il agisse pour se concentrer sur autre chose que tout...cet enchaînement rébarbatif de pensées culpabilisantes qui lui paralysaient sa réflexion. Il lui fallait quelque chose qu'il pourrait contrôler, et Aurore Woods était cette personne parfaite. 

_ T'as peut être raison. C'est ce que je vais faire. Tu devrais essayer avec Juliette toi aussi. Tu lui as tapé dans l'oeil tu sais.

_ Mais non, arrête. 

_ Je t'assure. Entraîne-toi pour les années d'études supérieurs, mon vieux. Ces beaux jours seront bientôt là dit-il en ricanant faussement

Harry n'avait pas l'habitude de se comporter comme tel, ni de dire de telle choses mais il avait l'impression que c'est ce qu'il fallait faire pour un garçon de son âge, et Niall le considérait comme son mentor donc Il l'écoutait pour tout. 

Niall s'esclaffa. Après tout, oui Niall n'avait rien à perdre...

Si seulement il avait su. 

Églantine s'était cachée derrière des buissons, avalant de manière urgente la fumée du Cannabis. Elle était paniquée et aurait aimé que ce bout d'herbe la calme mais ce ne fut pas le cas. L'angoisse la submergea et elle aurait voulu s'enfuir aussi loin qu'elle pu mais elle n'y arrivait pas. Elle était  fixée, figée, tétanisée. Elle ne pensait même plus à autre chose que la peur qui s'infiltra dans les artères de son coeur. Alors de son regard perdue dans le vague, elle aperçut des bouts de verre par terre, de bières brisées, usagées et elle ne réfléchit plus longtemps et en ramassa un bout incisif, puis souleva sa chemise, jusqu'à ses bras. Elle se coupa avec la lame tranchante et le sang afflua bien plus rapidement que d'habitude parce qu'elle n'était pas accoutumée de la pratique avec du verre si fin. Enfin, Elle avait besoin de se faire mal, fort, si fort. Le problème c'est qu'elle ne possédait rien a proximité pour essuyer le sang frais et liquide, à part attendre qu'il coagule, mais elle ne pu s'attarder davantage. En fin de compte, elle pu finalement se rassurer par la douleur. Elle pleurait en même temps et ça la soulageait..un peu. Eglantine s'avança encore de quelques pas en direction de la forêt afin de ramasser quelques feuilles et tenta d'enlever le sang présent. 

Juliette l'eut cru aux toilettes depuis vingt minutes, mais elle papotait avec Victoire, et Apolline donc, pour le plus grand soulagement d'Eglantine, elle ne fit pas attention à l'état psychologique son amie. Elle entendit les professeurs appelés les élèves pour repartir et elle en profita pour rejoindre réellement les toilettes, cette fois-ci. De loin, elle surveilla Juliette qui parlait avec Niall, ce qui lui fit prendre davantage confiance. Elle courra discrètement pour ne pas se faire remarquer, puis lorsqu'elle s'apprêta à rentrer dans les toilettes, elle se cogna violemment au torse d'un jeune homme. 

Harry était prostré devant elle, le regard affolé, la chemise débraillée en dehors de son jean et ses pupilles se fit pressante sur les bras ensanglantée de la jeune femme.

_Eglantine !

Aurore Woods le suvait de près, les cheveux en bataille et Églantine en conclua rapidement ce qu'il s'etait déroulée avec dedain mais elle n'eu pas le temps de s'arrêter sur ces deux là. Elle pénètra dans les toilettes réservés au filles et s'engouffra presque sous le lavabo, tirant en même temps le Sopalin, pour tenter de limiter les dégats. Une tâche de sang se trouvait sur son t-shirt bleu et elle se figa quand elle aperçut son visage dans le reflet du miroir, elle en avait même sur le visage. Cette image lui fit l’effet d'une violente gifle. Elle semblait tellement pathétique. 

Harry entra et se précipita vers elle. 

_ Tu saignes, qu'est ce qu'il t'es arrivée ? 

_ Pas, grand chose, je suis juste tombée d'accord. Tu peux y aller. 

Harry la surplomba d'un oeil noir. 

_ Ne me mens pas. 

_ Pourquoi je te mentirais ? 

_ Parce que c'est ce que tu fais. 

_ Quoi ? Harry c'est pas vraiment le moment et t'es pas en posture de me faire des reproches là maintenant. C'est pas moi qui me tapait une fille qui a des sentiments pour toi y'a cinq minutes dans les toilettes, donc en matière de moral, Excuse moi, je n'ai rien à recevoir de ta part. En fait, non je ne m'excuse même pas. 

Églantine était bouleversée, elle s'était fait prendre dans ce qu'elle gardait de plus intime pour elle, un secret inavouable dont elle avait honte, qui manifestait la noirceur de son âme.  Elle savait qu'elle observait Harry d'un air menaçant, mais il n'en était rien, ce n'était que ce qu'elle souhaitait lui montrer. Elle était ravagée de l'intérieur. Elle voulait simplement se rouler par terre et pleurer encore et encore pour ses douleurs qu'elles s'infligeaient elle-même. Elle souhaitait du plus profond de son être que Juliette ne soit au courant de rien. Harry l'épiait. Il l'a détestait, elle en était sûr cependant elle s'en fichait. La haine logée dans ses pupilles n'y changerait rien. 

Harry soupira durement, les poings serrés et elle ne comprenait toujours pas pourquoi il agissait ainsi. 

_ A la soirée de Niall, tu t'en souviens, j'en suis certain, tu as dis à Liam que tu étais tombée aussi. Ta main avait des entailles, parfois plutôt profondes. 

_ Et ? S'empressa de dire Eglantine, en deglutissant difficilement, se demandant la boule au ventre, ou il voulait en venir. 

_ Tu lui as dit que tu étais complètement déchirée. c'est ce qui cloche Eglantine. Tu n'as touché à aucune goutte d'alcool. Je suis restée une grande partie de la soirée avec toi et tu n'as pas bu ce soir là. C'est louche. ça n'a pas de sens. 

_ Et bien, je devais être défoncé tout simplement. cracha Églantine sous l'effet de la colère. Elle ne voulait pas être découverte, elle ne se le pardonnerait jamais. Elle avait tellement peur.

_ Permet-moi d'en douter. tu caches quelque chose Églantine. Tu transpires le mensonge. 

_ Très bien, j'ai un secret. Tu veux que je dise à toute la classe que tu as couché avec Aurore ? 

_ Je n'ai pas couché avec elle ! 

_Permet moi d'en douter, Harry. 

Son regard s'abaissa, il était pris à son propre piège.

_ Bien, nous sommes deux à avoir des secrets alors. Tu ne parles pas du mien, je ne dis rien à propos de toi et Aurore. On est d'accord ?

Il avait le faciès livide, mais il acquiesça. Ses yeux émeraudes étaient plus sombre que jamais. Elle cru déceler un moment de compassion pour elle, mais ça ne dura même pas une seconde et elle haïssait qu'on la traite, qu'on la regarde ou qu'on parle d'elle avec compassion. Tout ce qu'il lui arrivait été sa faute. Elle était à blâmer plutôt qu'à plaindre. Avant qu'elle eut l'impression qu'il allait dire autre chose, il se ravisa, sans doute à cause des menaces d'Églantine mais en réalit, il avait l'air torturé. Il se retourna et pris la porte. Églantine continua de se soigner et rejoingnit le car dans un enthousiasme débordant, masquant ses blessures et son état alambiqué. 

Le séjour se déroula plus calmement. Eglantine s'était laissée submerger par l'Histoire de ce musée puis de ce camps de travail forcé. Elle avait noté chaque détail et ses camarades l'avaient trouvé plutôt ennuyante, elle qui, à l'accoutumé, profitait de chaque occasion pour se faire remarquer et faire rire la classe. 

La seule fois aurait été sans le vouloir quand elle s'était prise dans les escaliers qui descendaient au dortoir. Elle s'était ramassée, et son fessier lui faisait douloureusement mal. Harry l'avait dévisagée. La classe avait passé son chemin après avoir ri un bon coup et lorsqu'Harry passa, elle ne pu s'empêcher de dire. 

_ Tu vois, c'est facile de tomber, sans drogue, ni alcool, juste ma maladresse lui souffla-elle un sourire superficiel plaqué sur le visage. 

Ce qui eu le don d'énerver profondément Harry. Il était profondément convaincu que plus, ce qu'elle disait pouvait s'avérer réelle, moins il y croyait. Elle mentait comme elle souffrait. Quelque chose n'allait pas mais après tout c'était son problème et maintenant qu'elle avait été presque témoin du petit interlude qu'il avait eu avec Aurore; qui l'avait au passage collé depuis, il ne souhaitait plus s'entretenir avec Eglantine. Le problème c'était qu'Aurore avait été de surcroît aguicheuse et insupportable à le suivre dans tout les recoins sombre de cette sortie. A tel point, qu'il n'avait pu prendre toutes les notes indispensable pour l'exposé mais il avait contempler la jeune écorchée, et elle avait été plus qu'attentive. Elle se singularise par sa passion, sa manière d'être habitée par ce voyage. Alors qu'elle se releva et que lui s'apprêtait à partir, il se retourna et déclara. 

_ Nous devons travailler sur la fin de l'Exposé. Tu viendras chez moi Samedi après midi, et c'est obligatoire, sinon je révèle à ta gentille amie Juliette ce que tu ne veux pas lui dire, et Oh vas-y pour Aurore, la classe entière est déjà au courant. Aurore ne t'a pas attendu pour balancer... A croire que tu sais vraiment bien garder les secrets. 

Harry était aussitôt reparti la tête haute et fier, laissant une Églantine désarçonnée.

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