Lundi 07 janvier 2019

2 minutes de lecture

Malgré la chanson de Calogero qui tourne en boucle dans ma tête, je me sens incapable de prendre LA décision. Hier tout me paraissait clair, aujourd'hui tout est remis en doute.

Mais bon, j'ai décidé de mettre ça de côté pour la journée car j'avais exceptionnellement un rendez-vous en ville avec une copine pour aller manger un morceau. Un rarissime bourgeon de vie sociale. En temps normal, j'aurais laissé Gaston me convaincre d'annuler mais là vraiment j'avais besoin de me changer les idées.

Alors j'ai enfilé mon plus beau sourire pour aller la retrouver. Parce que même si j'en mourais d'envie, il n'était pas question de lui parler de toute cette histoire. Parce que je n'en ai parlé à personne. Parce qu’on est copines depuis trois jours... bon en vrai un an et demi mais c'est pareil... Parce que je ne vais quand même pas plomber nos retrouvailles avec mes petites histoires, mes doutes et mes angoisses.

Sauf que si l'idée de ne pas en parler était très claire dans mon esprit, visiblement ma bouche n'a pas reçu le mémo. Et alors qu'on parlait de tout et de rien, j'ai soudainement craché le morceau. Presque en chuchotant comme si je disais une grossièreté : "Je crois... que je vais quitter Gaston". Et ensuite sans la regarder, presque sans reprendre mon souffle, comme si je craignais qu'elle m'arrête, je lui ai dit ce que je n'ai dit à personne d'autre. Ce que j'ai toujours refusé d'admettre : comment je suis malheureuse avec lui, comment il me traite comme une moins que rien, comment je suis épuisée de faire semblant.

Puis machinalement, j'ai fait ce que je fais depuis toujours : j'ai minimisé et je lui ai trouvé des excuses.

"Oui mais il est maladroit, ce n'est pas si grave. C'est vrai, il n'est pas parfait mais moi non plus, bien au contraire. Et puis il est toujours à mes côtés après plus de 10 ans. Il m'a même demandée en mariage... un jour... il y a longtemps... c'est bien qu'il m'aime, non ?"

J'ai finalement levé les yeux et affronter sa réaction. Sa surprise, sa colère à l'encontre de Gaston, sa tristesse pour moi, sa détermination à soutenir ma décision. Et j'ai ressenti à la fois un intense soulagement de me voir comprise et soutenue mais aussi beaucoup de tristesse... Comment en suis-je arrivée là ? A tellement manquer de confiance en moi que je mets en doute jusqu'à l'évidence même.

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