Dimanche 06 janvier 2019

2 minutes de lecture

Je sais que je dois avoir l'air bête mais j'ai toujours cru aux signes même si j'ai cessé de les voir depuis longtemps.

Ce matin, on a pris la voiture pour aller voir sa famille. Et malgré le trajet court, on a machinalement allumé la radio pour combler le silence entre nous. Et une chanson à commencer...

"C'est comme un mur de Berlin en plein milieu de la chambre"

Alors j'adore la chanson de Calogero. Elles semblent étrangement se synchroniser de temps en temps avec des étapes importantes de ma vie. "Si seulement je pouvais lui manquer" avec la dernière fois où j'ai croisé mon père et compris que je ne serais jamais rien pour lui. "Le Portrait" alors que j'essayais désespérément de faire deuil de ma mère et d'accepter que j'étais désormais orpheline.

"Y a plus de sol sous nos pieds, plus qu'un fil qui nous supporte"

Quelque part je sais que je l'avais déjà entendue mais là c'était la première fois que je saisissais réellement les paroles.

" Est-ce que tout va s'écrouler si l'un claque la porte ? "

Leur sens m'a vraiment frappé de plein fouet comme si elle avait été écrite juste pour nous, juste pour moi.

"Et si l'un part, est-ce que l'autre en meurt ?"

J'ai commencé à paniquer, à manquer d'air et j'avais l'impression que l'habitacle devenait de plus en plus petit.

" Lequel de nous deux osera ? Qui fera le dernier pas?"

Je me suis entendu répondre (dans ma tête fort heureusement) : "Toi ! Tu sais pertinemment que ce sera toi. Pourquoi tu ne l’admets pas ?"

" Et si c'était mieux comme ça Est-ce qu'un jour on le saura ? "

J'ai senti venir les larmes. Mais impossible qu'il me voie pleurer là comme ça sans la moindre raison. Et comme je n'avais nulle part où me cacher, j'ai commencé à fixer le paysage pour me donner une contenance.

"Est-ce que la vie continue quand on a passé la porte ?"

J'ai fini par me calmer mais sans oser regarder Gaston. La radio était littéralement en train de hurler le fond de mes pensées. Impossible qu'il ne se soit rendu compte de rien.

"Et si l'on reste encore quelques heures Est-ce que c'est par peur ? "

Inquiète, J'ai fini par risquer un coup d'oeil. Pour me rendre compte qu'il n'avait rien remarqué, en fait. La tempête ne faisait rage que sous mon crâne. Il m'a regardée un bref instant et puis il est retourné à la route, impassible.

J'étais perdue, j'ai eu ma réponse. Il ne me reste plus qu'à agir en conséquence.

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