Le bus

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Sur l'autoroute vers l'Italie...

Un bus roulait...

Cinquante places.

Quarante-six adolescents et quatre adultes.

Un bus roulait...

Et les adolescents étaient silencieux.

Tous le nez sur leur téléphone portable...

Certains sur un livre...

Dommage.

Ils auraient mieux fait de regarder le paysage.

Sachant que c'était le dernier de leur vie.

Cela commençait à devenir une habitude.

Terrible comme tout pouvait devenir une habitude !

On s'habituait à tout, même à l'horreur.

Et les policiers marchaient en évitant les débris.

Un bus renversé, éventré, brisé.

Et des morts...

Aucun survivant.

Sur l'autoroute vers l'Italie...

Un bus roulait...

Un voyage scolaire.

On en a tous fait, ou presque.

Un bus roulait...

Et les adolescents bavardaient ou dormaient.

Tous en train de songer à l'Italie...

Certains préparaient des plans pour tromper les professeurs...

Dommage.

Ils auraient mieux fait de penser à leur propre vie.

Sachant que c'étaient leurs derniers instants.

Le lieutenant Pelletier regardait autour de lui et sentait le poids des nuits sans sommeil tomber sur ses épaules.

La presse allait demander des comptes.

Le préfet, son chef...

Mais ce ne serait rien à côté des parents.

Car il était certain que c'était le même tueur.

Le drone survolait le lieu du drame.

Virevoltant et tournoyant.

Sur l'autoroute vers l'Italie...

Un bus roulait...

Apprendre par le voyage.

Apprendre à vivre sans ses parents.

Un bus roulait...

Et les adolescents se mirent à hurler.

Tous en train de contempler la route qui disparaissait...

Certains n'eurent plus la force de crier de peur...

Dommage.

Ils auraient mieux fait de rester assis bien sagement à leur place.

Sachant que leurs mouvements désordonnés augmentèrent le danger.

Fatou Traoré se plaça près de l'inspecteur qui contemplait tout cela, silencieux et atterré.

" Il est là !," murmura le policier, pris d'une froide colère.

Le drone dansait et filmait.

Les policiers, les victimes, les débris, les épaves de voitures, les secours.

" Oui, il est là, fit tristement la jeune femme, ne sachant pas quoi dire d'autre.

- PUTAIN DE SALOPARD !," hurla Ghost.

Et le fantôme leva les mains vers le ciel, ses yeux devinrent sombres et noirs, profonds et morts.

Ses cheveux longs et sombres se mirent à onduler dans les airs.

Et le vent se leva.

Dur, glacial, violent,...incompréhensible...

Une véritable tornade !

Le drone fut pris dans la bourrasque et jeté sur le sol.

Brisé en mille morceaux.

Mhmmmmmm...

Dommage...

Je vais devoir faire mieux...

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