Visionnage et problème de cadrage

4 minutes de lecture

Le métro, j'aime pas ça.

Les transports en commun, les gens qui puent et les souffles en pleine gueule.

Mais j'ai pas le choix.

Se déplacer.

Aller au lycée.

Il faut aller au lycée, c'est ce qu'on me répète sans cesse.

Etudier et avoir son Bac...

Cela suffit à avancer dans la vie.

Les bus sont équipés de caméras embarquées, les rames de métro, les tramways, les trains RER également. Au total, il y a plus de 50 000 caméras disposées sur l'ensemble du réseau parisien, dont 35 000 dans les divers véhicules. C'est à la station Châtelet, en plein cœur de Paris, que le nombre de caméras fixes est le plus important, avec 458 appareils de visionnage au total.

Un P-C de sécurité visionne en temps réel les images des caméras fixes.

La brigade des réseaux ferrés appartenant à la police nationale surveille et 1000 agents sont prêts à intervenir en cas de problème.

Les images ne sont conservées que 72 heures puis elles sont détruites...sauf en cas d'urgence.

L'attentat fut considéré comme un cas d'urgence et les images furent conservées.

Des heures et des heures de visionnage.

L'inspecteur était décédé. Il ne dormait pas, il ne mangeait pas, il ne rêvait pas.

Il s'assit dans le salon de Fatou Traoré et resta à visionner les images que la policière avait réussi à avoir.

Des heures et des heures de visionnage.

Grâce à Pelletier, Fatou Traoré avait ramené des copies. Ce qui n'était pas très règlementaire mais le service ne trouvait pas.

Le lieutenant voyait bien que la jeune femme voulait activement aider le service.

Et essayer de faire avancer l'enquête pour savoir qui avait tué Sylvie Lyster.

L'inspecteur retrouva Midnight.

Le chat se coucha contre lui et, machinalement, le policier chercha la silhouette de sa maîtresse.

Les soldes, je connais.

Les magasins et le plaisir d'acheter.

Je n'ai plus que ça dans la vie.

Acheter.

Se faire belle.

Si ce n'est pour les autres, c'est pour moi.

Me regarder dans le miroir et me souvenir...

Cela suffit à embellir ma vie.

Des caméras peuvent être installées dans les grandes surfaces, les bijouteries, les boulangeries, les salons de coiffure, les pharmacies, etc.

Il faut faire attention à ne pas porter atteinte à la vie privée des clients et du personnel.

Elles sont installées à des fins de sécurité des biens et des personnes, à titre dissuasif, ou pour identifier les auteurs de vols ou d’agressions, pas pour vérifier le travail d'un employé.

Les images enregistrées ne doivent pas être librement accessibles. Seuls les responsables de la sécurité ou la direction du magasin doivent pouvoir les visionner. Parfois, une caméra peut être installée à l'entrée du commerce et disposer d'un écran de visionnage en direct, visible pour tous.

Les images ne doivent pas être conservées plus d'un mois. En cas d'incident, les images sont extraites du dispositif général et cette opération est consignée dans un cahier spécifique laissé à la disposition de la police.

L'attentat fut considéré comme un incident et les images furent extraites et consignées.

Des heures et des heures de visionnage.

Fatou Traoré revenait tard du travail, fatiguée et son sourire était plus incertain.

Elle s'asseyait alors au côté de l'inspecteur et regardait à son tour les images.

Au ralenti, en accéléré, en avant, en arrière...et tout recommençait.

L'inspecteur avait appris à se servir de la télécommande.

La jeune femme soupira et laissa sa tête partir en arrière.

" Vous avez trouvé quelque chose, inspecteur ?

- Il y a beaucoup de monde à Paris."

Fatou Traoré se mit à rire, amusée malgré elle.

" Oui, il y a beaucoup de monde, inspecteur."

Le fantôme regarda enfin sa jeune collègue et lui lança :

" Tu peux m'appeler Ghost, gamine.

- Alors c'est Fatou !"

Ils rirent cette fois, tous les deux, et regardèrent les hommes et les femmes, morts peut-être, vivants sûrement, passer et repasser devant eux. Qui avec un caddy, qui avec des sacs remplis de courses...

" Non, je n'ai rien trouvé Fatou...

- Et dans le métro ?

- Je n'ai rien vu, avoua le policier, désolé et fâché.

- Il a dû venir préparer son coup. Voir les lieux.

- Prendre le métro et faire ses courses.

- Il y a beaucoup de monde à Paris."

Midnight se colla plus près de la jeune femme, elle était chaude, elle, et la chatte ronronna doucement.

" C'est bien que la greffière ait trouvé un toit, approuva le policier.

- Adrien n'a pas pu s'en occuper. Il...il est incapable de s'occuper de quoi que ce soit..."

Un vent glacé et fâché se leva dans la pièce et fit tinter les perles des tresses de Fatou.

" Putain ! On reprend depuis le début !"

Fatou se leva et se mit à secouer la tête.

" Non !"

Elle s'approcha d'un appareil électronique, elle appuya sur quelque chose et une musique se fit entendre.

Une valse !

Elle tendit les mains et fit, douce et gentille :

" Une danse, Ghost ?"

L'inspecteur était décédé. Il ne dormait pas, il ne mangeait pas, il ne rêvait pas.

Des heures et des heures de visionnage, à recouper les silhouettes et les visages trop vite entrevus.

Il lui restait à voir encore les images des caméras prises dans les rues entourant l'immeuble.

L'immeuble qui avait brûlé dans cet incendie criminel...

Ca aussi, c'était considéré comme un incident.

Mais, le policier abandonna et se leva.

Il prit les mains de la jeune femme et se mit à la faire valser.

Au mépris du froid et du chaud.

Un homme et une femme dansaient...

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