Prologue

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Chant n°1 : Se canto

https://www.youtube.com/watch?v=FO5ZQSftGCk

Nous débutons dans le palais impérial de Chine. Plus précisément, dans la chambre du jeune héritier du trône n'étant autre que le futur empereur Taizhong, premier du nom.

Accordée au statut de son illustre résident, que la chambre est grande et spacieuse ! Qu'elle est faste et somptueuse ! Elle est toute couverte de lourdes et magnifiques tapisserie, représentant divers faits mythologiques et historiques de la glorieuse Chine ; elle possède de somptueux tapis brodés de la précieuse soie que seuls les Chinois savent créer ; elle possède un luxueux mobilier composé d'essences arboricoles si raffinées comme l'ébène, ou le teck, et tant d'autres encore ; un immense brasier tout crépitant brûle et danse joyeusement au sein d'une monumentale cheminée, elle-même splendide fusion de ces rares éléments que sont l'or, l'ivoire, et le doux albâtre.

Le soir est tombé, et il est temps à présent pour le jeune homme de se coucher. Cependant, cela ne saurait se faire sans la dernière histoire de maître Chi-Fu, sage, doux, et avisé précepteur du jeune empereur.
Au début de la scène, Taizhong est assis par terre, il rêve aux différents futurs de sa vie qu'il espère glorieux : il veut graver son nom à jamais dans l'Histoire ainsi que dans la mémoire des hommes. Sur ces entrefaites, Maître Chi-Fu arrive alors sur scène.

Maître Chi-Fu, avec un ton bienveillant où se dénotent néanmoins quelques reproches : Comment cela jeune Taizhong, n'êtes-vous donc point encore au lit à cette heure-ci ?

Taizhong, d'un air candide : Pas encore maître Chi-Fu, mais laissez-moi quelques instants supplémentaires pour rêver, j'en ai grand besoin !

Maître Chi-Fu, s'asseyant à côté de son élève : Allons jeune Taizhong, qu'est-ce qui vous empêche d'aller au lit ? A quoi pensez-vous donc ? Seraient-ce les frasques menées par vous et votre frère à l'encontre de ce pauvre père abbé Yang-Ti qui vous font sourire ?
Lui-même sourit d'un air amusé.
Quelle grande frayeur a-t-il ressenti en voyant ses statuettes de Boudha s'animer devant lui, alors qu'en vérité elles n'étaient que de simples marionnettes actionnées par vous-mêmes !

Taizhong, d'un grand sourire innocent : Que voulez-vous maître Chi-Fu, dans le palais résidentiel de mon père nous n'avons pas grand-chose à faire !

Maître Chi-Fu : Comme apprendre vos théorèmes, votre grammaire, ainsi que tous les devoirs d'un bon empereur respectueux des lois et de son pays, et de son peuple ?

Taizhong, un peu honteux, baisse les yeux.

Maître Chi-fu, mi- agacé, mi- amusé : Ah jeune Taizhong, qu'allons-nous faire de vous ?
Mais enfin mon prince, il vous faut maintenant vous coucher pour être en forme demain. Car demain sera un grand jour, un jour exceptionnel... Une.... Surprise.

Taizhong, tout excité : Oh, une surprise ? Trop bien, c'est super les surprises ! Et elle consiste en quoi cette surprise ?

Maître Chi-Fu, malicieux : Ah ça je ne puis vous le dire jeune Taizong, car une surprise ne saurait être une surprise si elle ne surprend pas... Mais trêve de malice, pour un jeune prince il est temps désormais de s'envoler vers les mondes oniriques d'en haut.

Le jeune Taizhong obéit, et s'allonge par terre en face de son lit.

Taizhong, enthousiaste et impatient : Me voilà à présent au lit.. Mais moi ce que je veux avant de dormir, c'est une histoire. Contez-m'en une je vous prie maître Chi-Fu !

Maître Chi-Fu : Ah, laissez-moi deviner jeune Taizhong : serait-ce la légende d'Hénan ?

Taizhong, enthousiaste : Oh oui, bien sûr de bien sûr maître Chi-Fu, la fantastique vallée d'Hénan, avec les terribles moines shaolin ! Je veux une nouvelle fois l'entendre, même après toutes ces années !

Maître Chi-Fu : Accordé jeune Taizhong, accordé.

Il laisse un temps de flottement, où il éteint toutes les chandelles présentes à l'exception d'une seule.

Maître Chi-Fu : Et à présent jeune Taizhong, calmez-vous. Fermez les yeux, détendez-vous, reposez-vous, et faites le vide dans votre tête, tout en ouvrant grand vos oreilles. Mais surtout, le plus important...
Il s'arrête un instant... Puis reprend en se tournant vers l'auditoire.
Rêvez !

Il sort alors un vieux parchemin jauni par des siècles et des siècles d'existence, où est narrée la légende de la mythique vallée d'Hénan, ainsi que celle de ses illustres gardiens. Enserré par un fin ruban de précieuse soie, maître Chi-Fu le déroule cérémonieusement. Puis, prenant une grande inspiration, il débute son récit...

Maître Chi-Fu : Il y avait et il y a, par-delà monts et montagnes, par-delà plaines et prairies, par-delà collines et vallées, par-delà villes et villages, par-delà rivières, ruisseaux, lacs, lagunes, et par-delà la rigueur du froid manteau glacial et létal des hauts plateaux et sommets embrumés du Tibet, il y avait et il y a la vallée d'Hénan.
Il marque une pause, de manière à ce que les spectateurs puissent s'imprégner pleinement de l'histoire.
Ah, Hénan jeune Taizhong, une vallée fertile quasi mythique, un éden présent sur cette triste terre.
Un vaste pays verdoyant ; une terre où ruissellent le lait et le miel ; une terre traversée, parcourue, irriguée par d'immenses fleuves limpides aux eaux cristallines ; une terre baignée par la délicate lumière solaire ; une terre où les jardins aux ruisseaux sinueux fleurissent sans cesse de mille et une plantes florales et arbres fruitiers aux multiples senteurs embaumant l'atmosphère calme et paisible de ces lieux bénis par les dieux.
Et parmi toutes ces merveilles, plus splendides, magnifiques, et merveilleuses les unes que les autres.... Les légendaires gardiens d'Hénan.
Des hommes venus des quatre coins de l'Asie, des hommes réputés sages et invincibles, étudiant et méditant chaque jour les grands mystères de ce monde. Ce sont les moines shaolin.
"Tous les arts martiaux de ce monde furent crées sous le soleil de Shaolin" dit un célèbre adage. Et nul doute en effet que ces moines aux destins exceptionnels, ces moines aux incroyables capacités laissent derrière eux d'enivrantes promesses d'aventures prodigieuses, d'histoires fabuleuses, et de récits merveilleux....

Fin de la scène. Le maître chanteur arrive alors et lance le chant Ô Sari Mares avec l'auditoire. Pendant ce temps-là, les gars des coulisses changent les décors

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