Camaël Chapitre 5

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Avant d'arriver à l'auberge, Terry avait passé mon jean et mon tee-shirt. Ensuite elle avait pris pour son petit déjeuner, un chocolat chaud et des tartines de pain avec un peu de beurre demi-sel. Et même si je n'avais pas besoin de manger, j'avais pris un grand café et un croissant, pour faire illusion. Etonnement à la première bouchée j'eus l'impression de retrouver un plaisir perdu, souvenir peut-être d'une vie passée.

- Alors Terry, tu te sens d'attaque pour une promenade après ce petit déjeuner ?

- Je ne sais plus. On est tellement bien devant cette vue magnifique. Et tu dois être épuisé, tu n'as pas dormi de la nuit.

- Ce n'est pas grave je me rattraperai plus tard.

- Je crois que tu fais partie des gens qui pense toujours aux autres et si pour une fois tu te laissais un peu dorloter.

Cette remarque me toucha au plus haut point. Terry venait de toucher un point sensible. C'était mon rôle en tant que Camael. Je devais continuellement penser aux autres. J'aimais ça, vraiment, c'était dans ma nature, mais je n'étais pas libre de le faire par choix.

- Je crois que j'ai touché un point sensible ? me fit-elle remarquer.

- C'est que tu es une femme intelligente.

- Donc tu n'as plus le choix. Ce matin c'est moi qui prends soin de toi. On commence par une pause ensoleillée sur les transats de l'auberge. Ensuite on va acheter quelques affaires pour faire de la randonnée, car mes talons ne sont vraiment pas appropriés. A onze heures on va récupérer la chambre et tu profites de la baignoire pour t'y prélasser un peu. Et je pourrais même venir te frotter le dos, si tu n'es pas trop pudique.

- Si je n'ai pas le choix, dis-je en souriant.

Nous suivions le programme de Terry à la lettre. La petite sieste ensoleillée était terminée et nous étions en train d'essayer des affaires de randonnées. Et même avec des chaussures montantes, un tee-shirt et un short de randonnée Terry était très belle. Je voyais bien à son petit manège qu'elle cherchait à me séduire. Elle se trémoussait devant moi, me demandant si son short lui faisait un joli derrière.

- A croquer, Madame.

- Je retiens la proposition, cher ami.

- Et que penses-tu de ma tenue ? demandai-je.

- Parfait, mais j'aimerais bien te voir sans, dit-elle avec un petit regard lubrique.

- Je vois que tu ne penses plus du tout à Claude.

- Plus du tout.

Ayant tout ce qu'il nous fallait, nous allions régler nos achats.

- Camael ?

- Oui Terry ?

- J'ai besoin de passer dans une autre boutique avant d'aller à l'hôtel.

- Oui pas de soucis. Où veux-tu aller.

- Et bien, il me faut des sous-vêtements.

- Tu veux que je te laisse seule ?

- Oh non. Tu pourrais me donner ton avis.

- Ok, mais c'est plutôt intime et étrange, comme situation.

- Oui je sais, mais j'ai confiance en toi. Une intuition, comme ça.

Cette confiance me faisait chaud au cœur et avec plaisir je l'accompagnais dans une petite boutique située à deux pas. Terry me demanda les modèles que je préférais et commença les essayages. Elle passa un petit basique noir, sans fioriture et sûrement très confortable, mais qu'elle mettait magnifiquement en valeur. Je voyais bien dans son attitude qu'elle continuait son petit numéro de séduction et j'adorais ça. Malheureusement, je savais qu'il me serait interdit de faire ce que n'importe quel homme aurait fait à ma place. Elle continua ses essayages par un modèle sans armature et transparent et un petit shorty tout aussi transparent.

- Ça te plait.

- Oui beaucoup.

- Une préférence ?

- Non, j'aime les deux.

- J'ai une dernière tenue à essayer.

Quand elle sorti ce coup-ci, ce n'était plus pour des sous-vêtements mais pour une nuisette très minimaliste, qui soulignait ses jolies formes, toute en finesse.

- Et là, quand penses-tu ?

- Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau.

- Merci. Alors je prends le tout. J'ai très envie que tu me trouves belle.

- Et bien tant mieux car j'adore que tu te trouves belle.

Après ce shopping, il était enfin l'heure de récupérer notre chambre. Je l'avais choisi avec deux lits simples, comme l'avait demandé Terry. Il y avait un grand balcon qui donnait sur le lac et une salle de bain avec une baignoire ancienne.

Terry, à peine entrée, alla me faire couler un bain, alors que pendant ce temps je déballai nos emplettes dans les deux petites commodes aux pieds de nos lits respectifs.

- Le bain de Monsieur est prêt.

- C'est vraiment adorable.

- Quand tu seras installé, appelle-moi que je vienne te frotter le dos.

Je n'avais pas pris conscience de ce qui allait suivre. Mais au moment de me déshabiller je me rendis compte qu'il allait manquer quelque chose sur mon anatomie, que j'aurais du mal à justifier. Les anges n'ayant pas de sexe et l'eau étant transparente, comment Terry allait-elle réagir. Mais il était trop tard pour reculer maintenant.

Elle frappa à la porte avant d'entrer.

- Comme ça faisait longtemps que tu étais dans la salle de bain, je me suis dit que je ne t'avais sûrement pas entendu m'appeler.

- J'allais le faire, dis-je. Et si tu veux il y a un gant de toilette juste ici.

- Je préfère frotter directement avec mes mains, dit-elle en mettant un peu gel douche dans sa paume.

Comme elle me l'avait proposé, elle commença par me frotter le dos, énergiquement au début puis plus profondément en me massant les épaules, par la suite. C'était une sensation nouvelle pour moi. Aucune main ne se posaient sur moi, pas la moindre caresse et pourtant c'était vraiment très agréable. J'en oubliais petit à petit la situation et la laissait découvrir ma nuque, mes épaules, mon torse. Je m'abandonnais sous ses mains expertes. Elle se redressa et me contourna. Elle n'avait plus que son tee-shirt et entra dans la baignoire pour se mettre face à moi.

Pourquoi étais-je incapable de lui dire d'arrêter ? Pourquoi avais-je tellement envie qu'elle vienne me faire découvrir le plaisir d'être un homme plein de désir ? Pourquoi n'avais-je pas peur de lui faire voir ma différence ?

A genoux devant moi dans la baignoire, son tee-shirt mouillé laissant apparaitre l'aréole de ses tétons rosés, elle continua à me savonner le corps. Je ne pouvais détacher mon regard du sien, alors que dans mon esprit avait lieu un combat de conscience.

Mais Terry mit fin à mes souffrances, en posant ses lèvres sur les miennes. J'étais comme dans un rêve, même si je ne savais pas vraiment ce que cela voulait dire. Mon esprit était complètement déconnecté de la réalité et ne pensait plus qu'à ses doigts qui parcouraient mon corps.

N'osant pas encore la toucher, je dû attendre que Terry prenne mes mains pour les glisser sous son tee-shirt. Et là c'était comme si elles n'étaient faites que pour ça, comme si les seins de Terry étaient l'unique pièce de puzzle parfaitement adapté à ma paume.

Mais alors que Terry allait de plus en plus à la découverte de mon corps, elle découvrit enfin ma singularité et son corps se stoppa net.

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