Le coeur d'une femme.

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Quentin. J’ai peur de faire ton portrait, Quentin. Pourtant, c’est censé être ma spécialité, les portraits. J’en écris souvent, sur des gens que je croise, homme ou femme, que je trouve beau. Mais toi, je n’arrive pas à t’écrire comme je le voudrais, comme tu es beau, pleinement. Et j’ai peur, parce que tu écris en alexandrins, que tes chansons sont sublimes, alors que je n’ai que trois mots sans structure quand j’écris. Et en même temps, j’ai envie de t’écrire, de capturer l’intensité de tes yeux, le mouvement de ta main quand tu fumes, tes mains, fines, longues, délicates. Ta féminité. Ton œil blessé. C’est la première fois aussi que je fais un portrait au tu. Je n’ai pas non plus envie que cela finisse en je t’aime, ce serait trop niais et ridicule. Peur que ça fasse fuir la magie. J’ai envie de partir avec toi, que tu m’emportes. J’avais envie de t’embrasser follement aujourd’hui, tu l’as vu dans mes yeux. Avant de te voir, je m’étais dit « tu feras la femme fatale en disant « Embrasse-moi » », mais je n’en ai pas eu l’audace, je ne voulais pas faire un seul faux pas. Même si je ne fais que ça, non ? Oh mon Dieu, ce que j’ai peur de dire trop de bêtise, toujours… Je te quitte, et voilà que je mords désespérément mon chapeau, honteuse d’avoir tant parlé, affolée de t’avoir vexée sans le vouloir peut-être, apeurée d’avoir été ridicule et laide, et tu me manques déjà.


Vais-je seulement te revoir, après cette semaine ? Oh, je t’en prie, ne me dis pas non. Laisse-moi au moins l’espoir d’un jour encore me plonger dans tes yeux, entendre ta voix, admirer tes mains, baiser tes lèvres. Tu es le premier homme que j’embrasse en fermant les yeux. Tu es le seul qui me fait vibrer simplement du bout des lèvres. Et comme je m’épanouis, en t’écoutant, tu ne peux pas savoir à quel point t’entendre est stimulant, passionnant, magique. Avec toi, tout est magique, fou, et beau. De la beauté pure, dans tous tes mouvements. Comme j’aime te voir étirer tes longs bras, comme j’aime te regarder. Tu es le seul qui arrive à me faire tourner les yeux, tant les tiens sont puissants. Voilà, tu vas te dire que je t’aime, et que je suis terriblement niaise. Pas faux. Que je suis terriblement niaise. Tu me rends folle. Folle à avoir envie d’aimer, folle à ne penser plus qu’à toi, folle à ne plus être que moi avec toi, et à me dire que je suis complètement frappée. J’ai peur de te faire fuir, à être si cruche, si peu bavarde et si maladroite. Je ne fais que raconter des conneries, et je m’en veux terriblement. Et j’ai peur qu’aujourd’hui, c’était trop. Je ne sais pas, j’ai peur que quelque chose ne soit passé, à cause de moi. Qu’il y a eu quelque chose de différent, c’était tout aussi charmant, mais j’ai peur d’avoir cassé quelque chose. J’ai peur que tu ne penses de fausses choses, que je suis seule, et que c’est pour ça que je te parle. Je t’en prie, ne pense jamais une telle chose. C’est absolument faux. Il n’y a rien de plus faux. Je n’ai qu’à ouvrir Tinder pour trouver des mecs avec qui passer du temps, ou que sais-je encore comme bêtise. Je tiens à toi, plus profondément que tu ne peux l’imaginer. Tu es exceptionnel. Exceptionnel de liberté, de beauté, de talent. Crois-tu vraiment que je ne pourrais être à tes côtés que par lassitude de la solitude, que par tristesse d’être seule ? Jamais. Je préfère être seule que mal accompagnée. C’est vrai, j’ai été un peu non pas volage, mais disons enthousiasmée plusieurs fois. Cela serait te mentir, si je ne te disais pas que je suis tombée sous le charme d’une dizaine de garçons en deux ans. Mais je ne les ai presque jamais vu plus d’une fois, ou alors c’était par amusement que je les voyais, ils n’avaient rien de particulièrement beau, mais je les aimais bien, un peu. Toi, je t’aime, beaucoup.


Tu sais, si j’étais assoiffée de n’importe quelles lèvres, je n’aurais qu’à aller en boîte de nuit, qu’à aller au Bistrot. Les tiennes, je les aime, parce qu’elles sont sur ton visage, sous tes yeux, qu’elles sont ta bouche qui n’a rien de plus merveilleux que ce qui en sort. Ce sont tes lèvres dont je rêve. Pas celles d’un autre ou d’un visage blanc, sans chair. Les tiennes seules. Je devrais te dire tout ça, te dire comme tu me fais vibrer, toi, Quentin. Je n’y arrive pas. Parler, c’est difficile, mais m’exprimer relève de l’impossible. Et je n’ai pas envie de te faire fuir, en te disant cela.

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Portrait au tu.Chapitre8 messages | 5 ans

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