Prisonnier de la cabane

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Par chance, il s’est arrêté près d’une petite cabane en bois. Elle semble parfaite pour s’abriter le temps que la tempête passe. En plus, la porte n’est pas fermée à clé. Voyons voir. La porte s'ouvre péniblement, comme retenue par un poids. L’intérieur, très sombre, est encombré de meubles et d’objets en tout genre. Y pénétrer s’avère compliqué. Il se faufile, escalade une commode, marche sur des casseroles, manque de se tordre le pied dans un filet et finit par atterrir entre une jarre et une échelle de meunier contre le mur du fond. Il fait corps avec le décor. Sa jument le suit. Beaucoup plus grande que lui, elle a au début un peu de mal à se plier en quatre, mais y parvient dans un savant jeu de jambes alambiqué et après, par contre, avoir renversé toute la vaisselle par terre et repoussé les murs sur les côtés.

Être stoppé par la neige est fâcheux, mais se retrouver littéralement coincé dans cette hutte n’est pas ce à quoi notre chevalier s’attendait. Il doit atteindre la contrée voisine avant que le vicomte Algueberg convole en justes noces avec la châtelaine Roménia. Les réjouissances sont prévues dans 24 h alors... cette subite tempête de neige ne l’arrange guère ! Il espère surtout pouvoir repartir au plus vite... enfin s’il arrive à se désencastrer… Il repasse dans sa tête ce début de journée pour le moins insolite. Tout d’abord, il y a eu cette tempête éclair peu fréquente puis cet égarement déconcertant au milieu d’une forêt complètement inhabituelle qui semble… plus habitée que jamais. Une série infernale, en somme. Tout cela ne lui dit rien qui vaille. Cette mission ne lui plaît déjà guère. Tuer Algueberg en pleine célébration de son mariage non, mais vraiment… et pourquoi ne pas semer le trouble lors d’une fête pendant qu’on y est ? Il se sent fébrile, ce qui l'inquiète. D’habitude, il agit sans état d’âme, mais là son âme semble ne pas vouloir agir. Quel est donc cet étrange mal qui l'envahit ? Lui, le chevalier d’ordinaire sans scrupule se révélerait-il un être doté d’empathie ?

Au bout d’une heure à peine, mais qui a semblé une éternité pour nos deux acolytes, l’éclatant soleil fait fondre la neige. Tout repart à zéro. Il va pouvoir poursuivre sa mission et aller… pourfendre le vicomte selon les ordres du roi Armand et ainsi éviter l’alliance des deux comtés voisins et leur suprématie sur la province. Il n’a jamais failli aux ordres et cela ne peut commencer aujourd’hui. Il réveille sa jument qui a l’air encore assoupie. Elle a du mal à se relever, ses jambes se sont emmêlées ! Voilà autre chose !

Pour le chevalier, s’extirper de ce petit logis est plus aisé qu’il ne l’eut cru. Il enjambe tout ce bazar et une fois dehors en profite pour s’étirer. Il encourage sa monture à se lever, mais celle-ci, mal en point, a trop mal aux articulations. Pressé par l’échéance du mariage, le chevalier tente alors de la motiver par tous les moyens. Il commence par lui parler gentiment puis tire sur les rênes, sur sa crinière, lui tapote le dos. Rien à faire. Le regard fixe, les naseaux dilatés, les mâchoires serrées, elle manifeste une claire réticence à bouger. Allons bon !

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