Chapitre 4

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Au coeur d'un arbre dont la base du tronc possédait une ouverture, elle creusa un trou d'une profondeur de dix centimètres, y déposa la graine translucide puis la recouvrit de terre en tassant le tout. Elle se releva et frotta vigoureusement ses mains contre le tablier noué à sa taille par dessus sa robe pour ne pas souiller sa toilette. Elle atténua l'encrassement de ses mains avec difficulté. Ayant au préalable déracinée avec précaution un petit buisson un peu plus loin elle le replanta devant la cavité pour la protéger de toute convoitise. Il ne restait plus qu'à attendre les huit jours solaires nécessaires à son épanouissement.

*

Au cours de l'après midi, lassée des activités de broderie elle regagna ses appartements et découvrit un bracelet déposé sur son lit, une pierre verte à l'éclat bien différent de l'émeraude était taillée en forme d'étoile à huit branches et emprisonnée par des motifs arabesques rejoignant l'ovale rigide du bracelet doré. Elle supposa qu'il s'agissait du bijoux que Mébael avait choisit pour elle dans l'échoppe du riche marchand. Quelque chose de rassurant émanait de ce bracelet, quelque chose de familier, elle aurait voulue le remercier mais Daphné l'informa qu'il était parti pour une affaire avec Gabriel et qu'ils ne reviendraient que le lendemain matin. Le prince héritier et son jeune frère ne réapparurent que deux jours solaires plus tard laissant durant leur absence, les murs du châteaux imprégnés d'une sourde inquiétude et même Annaëlle ne pu s'y défiler. Lui laissant tout le loisir de reconsidérer ses accusations et la décision délicate d'abandonner les persiflages dont elle prenait plaisir à user.

*

Elle dévala les marches effleurant de sa main toutes les aspérités du mur circulaire de la tour ouest, soulevant de son autre main le pan de tissus de sa robe ocrée. A la dernière marche hors d'haleine et son cœur frappant contre sa poitrine elle se dirigea vers les écuries, vers un fragment de souvenir qu'elle avait préférée refouler pour ne pas sombrer dans la dangerosité d'une âme morcelée.

- Je me suis permis de l'acheter à votre père qui nous a offert son hospitalité. Cassandre en prendra soin. Mébael engagea la conversation tout en découvrant sa belle sœur agitée par une respiration saccadée.

- Je n'en doute pas. Sa voix s'étrangla sous le coup d'une violente émotion. Séléné avait l'impression de rejeter l'eau gonflant ses poumons après avoir manquée de se noyer.

- Mon frère est déjà rentré au château si c'est lui que vous cherchez. Elle s'approcha du cheval zain et attendit un geste d'invitation de Mébael avant de porter ses mains à l'encolure de l'animal, caressant sa robe noire et brillante.

- Je sais bien, il est venu me retrouver. Je suis simplement venue ici par curiosité. Son coeur tambourinait toujours contre sa poitrine après l'avoir affolé par un empressement déraisonné.

- Je m'excuse de raviver un souvenir douloureux. Mébael lui répondit d'une voix bienveillante. Ses sourcils s'arquèrent et elle prit une bruyante et profonde inspiration avant de se délivrer d'une réponse qu'elle ne voulait pas donner.

- Pour combien vous l'a-t-il vendu ? Mébael regretta amèrement son insinuation déplacée et cette fois il lui répondit en n'omettant rien de la vérité.

- A vrai dire il m'en a fait cadeau mais je n'ai pas pu l'emmener sans rien lui devoir en contrepartie, il en a accepter une demi lune. Il le lui confessa.

- C'est peu, il s'en est débarrasser bien facilement. Elle reprit le contrôle de sa voix tremblotante bien trop occupée à condamner la négligence de son père en pensées silencieuses.

- Trois lunes rouges c'est assez long vous ne trouver pas ? Mébael s'empressa de défendre le Roi de Jobèl ou peut-être se défendait-il lui même.

- A l'évidence non, après sept lunes rouges votre esprit est toujours autant mit à l'épreuve. Vous ne leurrer personne j'ai remarquée votre attitude sur protectrice avec Cassandre depuis. Vous l'étouffez avec vos inquiétudes basées uniquement sur le passée. Il en avait récolté les foudres de Séléné qui pour apaiser son coeur enfouit ses mains dans le crin épais du cheval zain.

- C'est différent elle n'était qu'une enfant que j'aurais dû être capable de protéger. Il serra ses poings réprimant la douleur d'une plaie minutieusement pansée mais dont le sang menaçait de s'écouler.

- Et il était son héritier et mon frère jumeaux, je ne vois aucune différence. Nous étions comme les deux faces de la lune tandis qu'il était le seul à briller. Des larmes roulaient sur ses joues mouillants par endroits le tissus de ses manches, elle se mordit la lèvre inférieure goutant au liquide limpide et cristallin de ses pleurs, elle renchérit. Alors non trois lunes rouges ne suffisent pas à me faire oublier mon frère, pas plus que sept ne vous suffisent à oublier Victoria. Notre vie entière est maculée du sang d'un de nos proches.

- Je savais bien que Gabriel s'empresserait de vous parler de ma dernière acquisition. Articula Mébael dans un effort pour orienter la conversation sur un autre chemin.

- Ne rejetez pas constamment la faute sur mon mari. Il ne s'est rendu coupable de rien pour une fois. Elle le défendit avec aplomb mais le prince héritier ne semblait pas à court d'arguments.

- J'ai conscience de vous avoir blessée, ce n'était pas mon intention, ce qui n'est jamais son cas vous le savez aussi bien que moi.

- Vous n'avez pas besoin de me convaincre comme vous dites je le sais déjà alors inutile de le préciser. Plus il parlait, plus il l'offensait sans le vouloir, car c'était Gabriel qu'il voulait atteindre pour se déculpabiliser. Se persuadant lui même que tout les opposaient. Elle renchérit. Si mes larmes vous affligent à ce point sachez que ni mon mari ni vos propos ne me les ont arrachés, seule ma peine enterrée en est responsable.

- Vous pouvez venir le voir quand vous voulez ou même le monter. Leur douleur réciproque avait contribué à les lier d'amitié depuis que la princesse des ancolies avait du quitter sa citée pour s'unir à Gabriel.

- Je vous en prie tout le château à eut vent de mes talents de cavalière inexistants. Elle sécha ses yeux humides et pouffa nerveusement. Les chevaux m'effraient je n'y peut rien, j'ai peur d'être piétinée sous leurs sabots et de ne jamais pouvoir me relever. Son cheval était bien le seul avec lequel je n'avait aucune appréhension, je ne l'ai jamais montée pour autant. Elle le lui confessa en toute sincérité.

- Il y a un début à tout. Lui répondit-t-il d'une intonation bienveillante une pointe de defi dans le regard. Puis il lui tendit son bras voulant l'éloigner d'une douleur inutilement ravivée, elle accepta et ils rejoignirent la citadelle traçant un chemin dans la paille d'un pas mélancolique.

*

En cette fin de matinée, Annaëlle rejoignit seule les jardins longeant le bord de la rivière la séparant de la créature d'Azur qui avait migré à l'ombre d'un grand arbre. Il lui tardait d'écarter de ses mains le buisson replanté qui lui révélerait enfin le cadeau de la petite fille aux cheveux blonds mais il lui fallait attendre quelques jours de plus. Elle contempla son bracelet, caressant la pierre du bout des doigts, appuyant son indexe contre chaque pointes de l'étoile, au nombre de huit.

Ses pensées s'égarèrent bien vite vers William et le coin de ses yeux se plissèrent. Il est vrai que trouver une raison à l'amour que l'on porte à quelqu'un peut faire grimacer. Pourquoi lui et pas un autre ? Une question de bon moment peut être, rencontrer une personne avant une autre et tout bascule, les suivantes n'ont plus d'importance, leur existence vous passe sous les yeux comme invisible pour votre cœur ? « Et si je l'avais croisé après une autre rencontre qui avait aboutie à une romance aurais-je noté sa présence ? » Y a-t-il une sorte de destin, une alchimie qui peut réunir deux êtres destinés à se rencontrer peu importe l'endroit, peut importe le moment ? Ou l'amour est-il une simple question de hasard ? La magie s'envolerait avec de telles affirmations. Et tous ces petits détails qui fondent l'individu que l'on aime les a-t-on aimés dès le départ ou nous y sommes nous habitué ? Les avons nous sublimés par amour ? Annaëlle essayait d'y répondre partiellement fermant les yeux, ses pupilles incommodées par un bain de lumière plongeant vers l'horizon, attendant une idée qui mériterait d'être retenue, tout cela pour la détourner de pensées virant dangereusement à la mélancolie qui ne devaient pas la submerger. Elle reconnue au loin le plus jeune frère de Mébael qui s'avança vers elle, la saluant.

- Que faites vous seule ? S'enquit Théodore.

- J'avais dans l'idée de converser avec la créature enchainée sous le grand arbre que vous voyer là-bas. Elle aurait voulue chasser sa présence qui venait perturber son apaisement passager et qui lui rappelait l'absence inquiétante de Mébael.

- Si je ne vous savais pas saine d'esprit je m'inquiéterais, c'est assez curieux ce que vous me conter la. Théodore lui sourit, intrigué.

- Douteriez vous de la véracité de mes propos ? La princesse des fleurs d'Aurum n'en fut pas surprise mais la curiosité que démontrait son beau frère l'amusa et elle voulu découvrir un peu plus son tempérament.

- Je me permet juste de dire qu'il est difficile de croire sans constater. Il répliqua ce qui pour son esprit rationnel, était une évidence.

- Je vous l'accorde mais ne pas me croire reviendrait à me penser aliénée. Elle sembla contrariée que ses dires ne soient pas assimilés comme vérité mais elle en oubliait un détail important. Seuls les êtres traversés par l'essence de la nature pouvaient établir une connexion psychique avec les créatures uniques.

- L'ennui peut parfois décupler l'imagination. Son esprit caustique lui prêta une irascibilité nouvelle.

- Si votre seule intention est de déverser vos médisantes allégations, sachez que je ne prends aucun plaisir à les entendre et grand bien me fasse de ne plus jamais jouir de votre insolente compagnie. Elle se surprit de la dureté de ses propos et se renfrogna.

- Quelle fatale sincérité avez vous la ma Dame, je vous laisse donc à vos fabulations. Ce n'est pas parce que je ne suis pas Mébael que j'ai tout à voir avec Gabriel, éviter de nous mettre dans le même panier. Théodore semblait vouloir se différencier de ses frères, faisant preuve d'une politesse déconcertante, elle le soupçonnait de revêtir avec soin un masque de mensonge que Gabriel ne porterait pour rien au monde appréciant bien trop la crainte et le mépris qu'il inspirait autour de lui. A ses yeux ils étaient les mêmes et elle n'avait aucune envie de les connaitre plus, du moins jusqu'à aujourd'hui.

- Serais-je assez aliénée pour déceler une certaine curiosité que vous me portez ? Elle s'enquit, une pointe de témérité dans le regard.

- La seule curiosité que vous pourriez m'inspirer concernerait votre effronterie démesurée ma Dame et rien d'autre. Vous en faites preuve chaque jours sans aucune craintes, et je ne saurais vous conseiller de reconsidérer l'intangibilité de votre sécurité. Il lui répondit, se voulant moralisateur.

- Vos menaces ne m'effraient guère soyez en assuré. A l'écoute de ces propos Théodore laissa au vent le soin de porter le son incommodant de son rire sardonique.

- Personne ne vous menace, je ne fait que vous mettre en garde contre mon frère, vous êtes le genre de femme qu'il aime tourmenter après sa propre femme bien-sûr, quoiqu'elle s'en soit accommodée. Il marqua un temps d'arrêt s'assurant d'avoir obtenu l'attention de la princesse étrangère puis reprit. Nous sommes bien trop différent pour partager une solidarité fraternelle que vous avez cru décelée. Je ne sais pourquoi je vous dit tout cela, Cassandre s'en chargera mieux que moi mais deux mise en garde valent mieux qu'une. Théodore avait aisément décelé l'intérêt que portait Gabriel à la princesse étrangère, un intérêt qui pourrait se relever dangereux pour l'avenir de leur cité.

- Je vous dois sans doute des excuses. Cet erreur de jugement lui couta beaucoup.

- Inutile, je suis venu vous trouvez car ma petite soeur vous cherchait. Elle se trouve dans les écuries près de la grande porte.

Théodore l'avait mise en garde contre un danger dont elle eut connaissance dès le jour de son mariage, il était donc inutile d'essayer de la persuader. Elle avait lu dans le regard d'un seul homme toute la méprise du monde que Gabriel lui renvoyait bien durement. Elle se redressa, lissant de ses mains le bas de sa robe avant de se diriger vers les écuries. Cet échange avec Théodore avait réveillée une faible inquiétude quand à l'absence de son mari, Daphné lui avait assuré qu'il rentrerait dès le lendemain matin mais cela faisait maintenant deux jours solaires que la cité d'Ancaria n'avait aucune nouvelle de son héritier.

Elle découvrit Cassandre qui balayait la paille devant les stalles de l'écurie.

- J'ai eu vent de l'épisode du lapin, Gabriel était parfaitement satisfait de votre réaction, c'était ce qu'il attendait, cela lui a tiré bien plus de plaisir que de maltraiter cet animal, je vous l'assure, il souhaitait simplement vous effrayer. Annaëlle avait dans l'idée de se faire pardonner tendis que Gabriel était un sujet secondaire qu'elle n'avait guère envie d'aborder.

- A propos de ce que vous avez pu entendre de ma conversation avec Mébael l'autre jour.. Mais Cassandre ignora sa remarque et continua sur son idée, caressant de sa brosse la crinière d'un cheval zain.

- Si je me permettais de vous donner un conseil ce serait de vous en tenir éloignée au possible aussi bien de Théodore que de Gabriel. Il font la paire, quoique prit en apparté Théodore est inoffensif tendis que Gabriel.. Il peut parfois adopter une conduite si abjecte qu'il en est presque menaçant, à vrai dire on ne sait jamais vraiment ce qu'il a en tête. Et si j'étais vous je ne m'y risquerais pas. Tout en énonçant sa mise en garde, la princesse des Amaryllis continua de brosser méthodiquement le nouveau venu des écuries d'Ancaria.

- Il est effrayant, sans vouloir vous offensez. Elle lui répondit d'une voix silencieuse de peur d'être épiée, de peur de devoir le confronter de nouveau.

- Je ne le suis pas, il est capable de telles cruauté aussi bien en paroles qu'en actes alors comme je vous l'ai dit tâchez d'en rester éloignée, car votre rang ne le dissuadera aucunement.

- Votre frère ne le permettrait pas. Annaëlle se rassura.

- Oh mais j'en suis certaine, je connais bien le noble cœur de Mébael. A ce propos je vous envie sincèrement tout en plaignant mon frère de votre ingratitude. Qu'a t'il dont fait pour mériter tant d'indifférence et de mépris ? Nous sommes sœurs à présent j'ai le droit de comprendre votre rejet. Vous rendez vous au moins compte que parmi mes trois frères il est le seul à mériter d'être aimé de sa femme ? Elle énonça une question réthorique, se remémorant l'échange venimeux auquel elle avait assistée deux jours solaires plus tôt.

- Ce n'est pas du mépris. La princesse des fleurs d'Aurum se défendit tant bien que mal.

- Alors mettez des mots sur les sentiments qui vous poussent à agir ainsi ! Cassandre semblait perdre patience sous le poids de l'incompréhension.

- J'en suis incapable. Elle avait rejeté le mépris mais en aucun cas l'indifférence qu'elle s'efforçait vertueusement de lui démontrer. Mais elle se garda bien de le mentionner.

- Je prie les étoiles pour que vous daignez dépasser cette incapacité. En particulier l'étoile d'Antéros pour que Mébael puisse enfin mériter un amour réciproque. Lui rétorqua la princesse des Amaryllis se résignant au bon vouloir des étoiles.

- Malgré mes indécisions j'espères un jour mériter votre affection. Je ne l'ai pas revu depuis qu'il a quitté la citadelle, avez vous eut des nouvelles de mon mari ? Est il rentré à Ancaria? Elle s'informa avec une inquiétude sincère.

- Vos indécisions ? Ne faites pas la difficile je vous en prie. Mes deux frères sont revenu ce matin, je suis étonné que personne ne vous ai prévenu de leur retour. Le coeur d'Annaëlle se serra. Cassandre contemplait Annaëlle d'un regard accusateur qui se radoucit en un instant. Vous me rappelez une adorable petite fille aux cheveux et aux iris d'un miel doré tel que les vôtres, s'en est presque douloureux de vous regarder. Tout cela pour dire que je ne pourrais haïr quiconque doté de ces prunelles là, ne gaspillez pas cet avantage.

- J'ignorais totalement que votre vie s'était retrouvée endeuillée. Annaëlle lui répondit interloquée.

- Elle s'appelait Victoria. Une douceur infinie mêlée de mélancolie s'échappa des lèvres de Cassandre.

- Je me souviens avoir entendue votre mère prononcer son nom dans une conversation avec Mébael, le jour de notre mariage non que mes oreilles aient été à l'affût de leurs moindres paroles mais je ne l'ai pas oublié.

- Elle était ma sœur, des suites d'une chute de cheval son frêle porte tête s'est retrouvé rompu. Elle était dans sa dixième année lorsque son étoile s'est éteinte. Elle aurait bientôt contemplé sa dix-septième lune rouge aujourd'hui. Annaëlle referma maladroitement ses bras tout autour de la jeune princesse, et ne pu s'empêcher de penser à la petite fille aux cheveux blonds qui était à peine plus jeune que Victoria lors de la mort de son étoile. Elle la gratifia d'une chaleureuse étreinte en guise de condoléances. Le corps stoïque de cette dernière révéla une surprise certaine, mais elle ne la lâcha pas pour autant. Et Cassandre fini par l'enlacer à son tour, « Elle ne me déteste pas ou du moins pas encore ». Elle n'aurait pu surmonter une quelconque trace d'antipathie gravée aux portes de son âme.

- J'ai fini de brosser Arion, il est sans doute le plus rapide du royaume mais semble aussi être le plus capricieux, il faut bien équilibrer la balance. Cassandre orienta la conversation sur un sentier moins sinueux.

- C'est votre cheval ? Il était grand et imposant, sur son pelage les filets de lumière perçant par le toit des écuries donnaient l'impression de reflets bleutés par endroits, arborant une robe de velours aussi noire que les ténèbres.

- Non, mais j'ai le privilège de l'apprivoiser. Cassandre caressa l'encolure du cheval avant de s'en éloigner, plein de tendresse et d'autorité dans le regard. J'ai à vous montrez quelques broderies de ma confection, si bien-sûr vous apprécier cette distraction propre aux princesses de sang d'or ennuyées de leurs longues journées.

- J'en serais ravie. A défaut de maîtriser cet art, son sincère intérêt lui permettrait peut être de nouer des liens plus étroits avec Cassandre.

Les deux femmes passèrent le reste de l'après midi à discutailler de sujets sans réel intérêt s'adonnant à la broderie, Annaëlle s'employa à broder au fil d'or une de ses fleurs d'Arum sur un mouchoir en coton blanc. Tendis que Cassandre prenait plaisir à raccommoder une délicate parure de lit. C'était un travail si minutieux qu'il était aisé d'en oublier le temps qui s'écoulait, de sorte que lorsque sa vision se troubla de fatigue et que ses membres endoloris par la position inconfortable qu'elle gardait depuis un moment voulurent se détendre et abandonner leur torturante activité, le soleil était déjà couché. Il était temps de rejoindre les bras de la lune.

Cette nuit la Annaëlle dormit d'un sommeil léger, entrecoupé d'insomnies dérangeantes. Ayant bien trop de temps sans activité pour s'occuper l'esprit, celui ci s'employait à la torturer par le souvenir de ces premiers baisers échangés avec William, il devait à tout prix trouver un moyen pour lui revenir, il n'avait d'autre choix que de tenir sa promesse mais semblait pourtant l'avoir oublié, cela faisait bientôt une lune qu'elle n'avait revu son visage. Le temps où ils se retrouvaient chaque mois à Uropi lui semblait si lointain, que ce souvenir devenait irréel comme s'il n'était que le produit d'un long et doux rêve.

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