Chapitre 5

17 minutes de lecture

Elle emprunta le long couloir dévoilant les escaliers menant à la partie supérieure de la citadelle lorsqu'elle sentit une présence dernière elle, elle était suivie. Ne sachant pourquoi le courage l'abandonnait, elle continua d'avancer sans se retourner puis se dirigea vers un petit renfoncement à la fenêtre condamnée séparée du couloir à l'étage supérieur uniquement par un grand rideau rouge. Le tissu fendu au milieu s'écarta sous le geste de ses bras et Annaëlle s'y engouffra attendant de découvrir ou non la présence qui lui avait ôtée tout courage, constatant avec amertume, l'inefficacité de sa requête dédiée à l'étoile d'Alcé.

- Annaëlle c'est moi, je m'annonce ridiculement derrière ce rideau pour éviter des hurlements involontaires de ta part. Elle reconnue immédiatement la voix de William, son coeur débordant de larme fit jaillir une cascade de joie humide le long de ses joues. Elle prit une profonde respiration avant de relâcher bruyamment l'air de ses poumons comme si elle remontait à la surface d'un étang après un laps de temps conséquent la tête submergée, les poumons comprimés. Elle ôta rapidement son voile arrachant presque la chaine sur le dessus de son front qui le fixait. Elle sortie sa main au travers de la fente, William l'empoigna et elle l'attira à l'intérieur. Elle n'eut pas le temps de contempler son visage qu'il la serra dans ses bras, elle n'avait plus la force de se tenir debout et retomba les genoux au sol l'entrainant avec elle se laissant étreindre et envelopper de tous les sentiments qu'elle lui inspirait, se confondant bientôt aux siens.

- Ta simple présence me fait faiblir et en même temps me libère, c'est assez étrange. J'ai réussie à faire face jusqu'a maintenant, j'ai même appréciée le banquet et l'esprit de fête qui l'accompagnait me persuadant d'oublier qu'il avait été dressé en l'honneur de mon union avec ce prince et j'y suis parvenue je t'assure. Mais te voir et t'entendre me rend impuissante et me rappelle ceux pourquoi je déborde de larmes, tu es le plus beau des présents que je pouvais recevoir des étoiles William, je n'en veux aucun autre. Son débit de parole semblait infini il y avait une situation, un obstacle mais aucune issue évidente pour le moment peut être n'y en aura-t-il jamais. Se redressant maladroitement elle s'appuya sur son plastron en cuir de Damonia la cité à laquelle il appartient, il lui releva le menton et attendit un instant. Elle comprit qu'il était temps d'ouvrir les yeux, de briser l'obscurité apaisante à laquelle elle s'était rendue dans ses bras. Elle redécouvrit ses boucles noires qui lui chatouillaient le bout du nez et ses yeux d'un bleu givré qu'elle pouvait distinguer même dans cette petite pièce où la lumière se faisait discrète. Il entoura ses bras autour de sa taille et la releva à sa hauteur, il l'embrassa avec sa douceur habituelle et sa langoureuse façon de dévorer les lèvres réveillant les plus profondes ardeurs. Ils restèrent ainsi un moment, il ne disait toujours rien, il avait l'air de ne plus rien espérer, William semblait profiter du moment présent emplissant son esprit de souvenirs à chérir, rien de plus. Quant à celui d'Annaëlle il vagabondait dans une toute autre direction, un tout autre chemin, celui de la fatalité implorant la miséricorde.

- Si les étoiles ne nous viennent pas en aide nous n'aurons aucun avenir ensemble William.. Elle s'étrangla presque en prononçant son prénom. Cette articulation étrange lui donnait l'image d'une jeune femme désespérée par l'amour et elle n'en voulait pas. Se montrant si fragile devant lui qu'elle s'en écœurait elle-même. « Il mérite une femme qui se batte pour conserver un semblant de dignité, une femme qui ne faiblit pas au moindre obstacle et je compte bien le devenir, mais pas aujourd'hui... ».

- Annaëlle te rappelles-tu notre première rencontre ? Après une longue réflexion c'est tout ce qu'il avait trouvé pour la rassurer, des souvenirs passés, ils étaient beaux et innocents mais ce qui l'intéressait était de trouver la possibilité d'en créer une infinité, une infinité de nouveaux souvenirs à chérir.

- Bien-sûr, quelle question offensante! Elle redressa le buste se dégageant faiblement de son étreinte.

- Cela n'a rien d'offensant je veux juste que tu comprennes quelque chose. Ce jour la une flamme s'est allumée en moi, un simple début de romance qui a été intensément ressentit par mon coeur. Nous n'avions contemplés respectivement que seize et dix-huit lune rouges mais même à cet époque je savais qu'une princesse héritière n'épouserait jamais un fils de conseiller, qu'elle serait tôt ou tard promise à un prince tout aussi héritier, c'est la logique des choses et de la hiérarchie alors j'ai décidé de ne jamais revenir et que même si le souvenir de ton visage et de la beauté de tes yeux révélée cette nuit là par la corolle de lumière des fleurs d'Aurum ne m'ont pas facilité la tâche j'ai décidé d'éteindre cette flamme avant qu'elle ne me consume, ou qu'elle ne nous consume tout deux. Mais il y a eu le soir du bal deux lunes rouges plus tard, je ne t'avais pas oublié et même si j'étais parvenu à étouffer cette flamme elle s'est ravivée le jour où dans ces jardins je t'ai revu contemplant les fleurs qui avait été témoin de notre rencontre. J'avais voulu te séduire par de belles paroles mais c'est bien toi qui m'avait enjôlée en premier lieu. Je veux que tu comprennes que deux lunes rouges n'ont pas suffit à me faire oublier mes sentiments naissants alors même si nous trouvons une solution à ce problème d'union dans des années et des années sache que mon coeur n'est tout simplement pas capable d'éteindre le brasier que tu as allumée. Nous avons choisit un chemin bien dangereux Annaëlle, je comptes bien être prudent pour pouvoir rester à tes cotés aussi longtemps que tu vivras. Le discours de William lui paru si irréel comment pouvait-elle espérer susciter en lui de tels sentiments ? Elle n'avait rien fait pour, s'efforçant simplement de l'aimer sans jamais le trahir.

- Crois-tu possible que nos deux étoiles ce soient trouvées dans le ciel William ? Crois-tu qu'elles aient pu réaliser dans le ciel ce que nous ne pouvons sur terre ?

- Si tu veux y croire alors c'est tout à fait possible oui, nos âmes et nos corps ne sont peut être pas unis par le mariage mais ils sont unis par notre amour c'est tout ce qui importe, en ce sens je prends plus de place dans ta vie que ce prince de Séan. Il marqua un temps d'arrêt, la jalousie lui conféra une force qu'il investi toute entière à resserrer son étreinte autour d'Annaëlle. Il reprit. Peu après la dernière lune rouge nous savions tout deux que notre bonheur serait de courte durée mais nous avons décidé de le chérir dans le temps qui nous était impartie, et même si aujourd'hui je ne suis pas le plus heureux des hommes je referais ce choix crois moi. Soit tranquille Annaëlle, je ne serais jamais loin c'est une promesse. « Il ne sera jamais loin », elle se répéta cette promesse à plusieurs reprises en s'assurant qu'elle soit bien réelle et surtout qu'elle en soit convaincue. « Comment allait-il y parvenir lorsque je vivrais à Séan? Je serais bien la seule princesse de Léandre exilée dans l'autre royaume. » Non, ce genre de mise en danger suicidaire ne lui convenait pas du tout, il fallait simplement arrêter de réfléchir, arrêter de penser et juste vivre, vivre tout sans pensées profondes. Ou peut être avec quelques souvenirs.

Peu de temps après la dernière lune rouge, le roi Auguste donna un bal à Uropi en l'honneur d'une des nombreuses princesses héritières de Léandre qui était enfin parvenue à donner un fils à son époux après de nombreuses tentatives, après sept filles pour être tout à fait exact car même si le temps ou seul les hommes pouvaient régner est révolu les rois aiment avoir des fils. Lors de cette réception des draps rouges sang tapissaient la hauteur des murs de pierre engageant un mouvement en arc descendant au niveau des vitraux assemblés en mosaïque. Les milliers de morceaux inégaux en taille laissaient échapper une faible lumière lunaire à travers les couleurs du verre. De sorte que le sol soit éclairé par des reflets tirant vers l'éclat des émeraudes, des rubis ou du quartz semblable à ce que pouvait arborer les parures des invités pendues à leur cou, leurs oreilles ou même leur poignet à l'occasion, lorsque les dames de la royauté n'était pas vêtu le longues manches atteignant parfois la base de leurs troisièmes phalanges. Ce soir la elle portait une robe verte parsemée de feuilles de lierre brodées au fil doré laissant découvrir ses épaules et sa gorge, les manches retombants sur le haut de ses bras en un voile transparent. Elle était très imposante et Annaëlle peinait à se déplacer librement, pour ce qui était de courir c'était une autre affaire, mais elle était en retard et n'eut pas le choix. S'étant attardé dans les jardins au milieux des innombrables fleurs d'Aurum, elle prit conscience tardivement d'avoir manqué l'ouverture du bal. Lorsque ses pensées la rappelèrent à l'ordre il était trop tard, elle se mit à courir traversant le jardin, le bruit de ses pas retentit bientôt sur les dalles de pierres, appréhendant l'escalier elle ralentit pour ne pas tomber, avec cette robe il lui était impossible de savoir si elle parviendrait à se relever seule. Se concentrant pour ne pas se retrouver à terre, après les quelques marches passées elle m'empressa d'accélérer le pas, le vent sifflait au creux de ses oreilles, l'odeur des fleurs l'enivrait et elle ferma bientôt les yeux s''arrêtant un instant. Elle avait chaud, quelques gouttes de sueur vinrent ruisseler le long de ses tempes. Profitant de la brise pour se rafraichir, un léger craquement la fit sursauter et elle rouvrit les yeux brusquement. Lorsqu'elle se retourna la silhouette d'un homme se dessinait parmi les buissons et la lumière de la lune trahit sa présence, elle le regarda un moment, son visage était difficile à distinguer. Ses cheveux était aussi noir que la pénombre, et ses boucles désorganisées par le vent lui fouettaient le visage. Il portait un vêtement crème élégant, agrémenté d'épaulettes en cuir, il faisait donc parti des invités du bal, et cette constatation la rassura. Elle recula d'un pas mal assuré, il ne bougea pas, un peu déconcerté elle entreprit d'engager la conversation.

- Que faites vous dans ces jardins? Le bal n'est pas à votre goût ? Aucune réponse ne lui parvint et il resta dissimulé dans son ombre. Elle reprit.

- Si vous n'avez guère envie de converser retournons au moins au bal ensemble. Je suis très en retard et il serait judicieux de ma part d'avoir une excuse valable enfin si vous le voulez bien. Elle venait de proposer à un homme qui n'était peut-être être même pas un invité officiel de l'accompagner à ce bal mais elle n'était pas effrayée, une confiance venue de nul part la persuada qu'il n'était pas un danger pour elle.

- Je.. je suis désolé je vous ai suivit, vous n'étiez pas au bal alors j'ai pensé que peut être vous seriez dans cet immense jardin, vous aimez tellement ces fleurs, j'aimerais vous invitez a danser, dit il hésitant. « Comment pouvait il savoir que j'aimai ses fleurs? » A sa grande surprise il se décida enfin à sortir de la pénombre, et elle découvrit son visage enfantin, sa chevelure noire retombait en boucle délicates sur son visage, il les ramena en arrière en s'approcha d'elle et elle distingua bientôt la couleur de ses yeux d'un bleu glacial que la lumière rejeté par les Fleur d'Arum venait réchauffer, son teint naturellement halé était à peine perceptible sous la lumière des étoiles. Il se tenait à moins d'un mètre à présent et son sang ne fit qu'un tour dans ses veines lorsqu'elle le reconnu, il s'appelait William et il était le fils d'un des précieux conseiller de son père. Ils s'étaient déjà rencontré au sein de la cité deux lunes rouges plus tôt.

- William ? Je me souviens de vous, nous nous sommes déjà rencontré mais deux lunes incandescentes ont alourdies le ciel et opérés un changement conséquent sur nos visages depuis, lui fit-elle remarquée, balayant ses dernières pensées.

- En effet nous avons un souvenir en commun dans ce jardin, je vous ai cherché ce soir dans l'enceinte de la citadelle sans succès alors j'ai pensée que peut être vous seriez encore au milieu de ces fleurs que vous chérissez tant et je ne me suis pas trompé, je m'excuse de vous avoir effrayé.

- Ce n'est rien, le moindre craquement est effrayant lorsque l'on à la lune pour simple compagnie, sa voix se brisa net ne sachant que dire de plus, le revoir après avoir réussit à le chasser de son esprit l'agaçait quelque peu. A l'époque elle l'avait trouvé si charmant, elle était encore très jeune et ne s'était jamais sentie aussi proche d'un jeune homme comme elle l'avait été de lui ce soir là. Elle aurait tant aimé le revoir après leur rencontre, et à chaque réunion, s'aventurait dans le couloir principal espérant le trouver attendant devant la porte de la grande salle mais il ne revint jamais, peut-être s'était-il moqué d'elle en l'abreuvant de compliment, peut-être était ce un simple jeu pour lui, elle ne comprenait pas les hommes et doutait que ce soit différent aujourd'hui. Elle se perdait dans ses réflexions essayant de trouver une raison à tout cela, il était le premier pour lequel son coeur avait réagit anormalement, s'accélérant lorsqu'il se tenait de plus en plus proche d'elle, cessant de battre un court instant lorsqu'il lui avait chuchoté à l'oreille « Pour moi ce sont les fleurs d'Annaëlle » A la formulation de cette dernière pensée une chaleur vive saisit ses joues, les empourprant l'instant d'après.

- Je dois vraiment me montrer à ce bal alors je vais y allez j'espère vous revoir.. ses derniers mots semblèrent un murmure que le vent dissipa.

- Laissez moi vous accompagner vous avez besoin d'une excuse il me semble et après tout je suis venu vous trouver rétorqua t-il d'un ton presque trop fort que le silence de la nuit renforça.

- Alors allons y.. allons exécuter cette danse que je vous accordes. Un sourire se désigna sur les lèves pincées du jeune homme et elle pu de nouveau contempler ce sourire asymétrique qui lui avait tant manqué.

Cette nuit là une certaine princesse à la robe encombrante lui accorda de nombreuses danses, William accapara son attention tout au long de la soirée, il la questionna sur leur première rencontre, prenant plaisir à tester sa mémoire des détails car il sembla restituer un récit complet sans en omettre aucun. Il avait gardé pour elle une place dans son esprit sans jamais l'oublier et ses aveux la transportèrent dans une spirale de bonheur, au rythme du tournoiement de leur danse. Il glissa quelques compliments habiles à son égard au milieu de leur conversation, ce qui la fit rougir une fois de plus. Il ne courtisa aucune autre jeunes femmes, si belles soient elles, l'une d'entre elle, qu'Annaëlle ne connaissait ni de nom ni de vue arborait une toilette si sophistiqué que malgré son visage ordinaire il réussit à révéler toute sa beauté. Elle passa une agréable soirée en sa compagnie mais lorsqu'il la quitta un instant pour saluer d'autres invités dont l'un d'entre eux était le second fils du roi d'Ancaria qui se révéla être un des deux frères de son mari elle se ferma à la fête et des doutes l'envahirent. En effet elle n'avait jamais su pour quelle raison il ne revint jamais la voir, elle le lui confessa lorsqu'il revint vers elle. Il l'écouta puis la regarda longuement, le coin de ses yeux se plissèrent, il semblait vouloir être pardonné, puis il avoua simplement qu'aucun prince ne pourrait jamais l'aimer autant qu'il le ferait, il l'en assura et elle voulu le croire. La jeune princesse lui prit la main et l'entraina à vive allure dans un endroit tranquille, dans un endroit propice aux secrets. Ils s'aventurèrent dans une partie de la citadelle presque déserte, qui offrait de petites salles dépourvues de meubles mais où étaient entreposées des armes de guerre. Son père le Roi Auguste gardait les épées les plus robustes du royaumes cachées dans cette partie de la citadelle jusqu'au retour possible de la guerre. Ce qui n'arrivera sans doute jamais grâce aux nombreuses alliances scellées le plus souvent par des mariages. Elle était convaincue de se souvenir de cette nuit jusqu'à l'âge le plus avancée de son existence, ils se jurèrent de s'aimer, de vivre leur rêve qui serait brisé bien assez tôt pour ne pas en profiter, un serment d'amour prononcé au milieu d'armes qui avaient surement du ôter bien des vies. Par la suite il décida de lui rendre visite une fois par mois prétextant accompagner son père à la table des conseillers lors des réunions que le roi d'Uropi organisait, car il avait à présent l'âge d'y assister, il était dans l'année de ses vingt lunes rouges. Leur bonheur avait été de bien courte durée car à

peine une lune sanglante après cette nuit de retrouvailles elle se retrouvait entourée d'une foule d'invités, perdue au milieu de ce bain de festivités dans lequel elle pataugeait adroitement, mais elle ne pouvait pas se vanter de nager pour autant. Cette union célébrée ne concernait pourtant qu'un seul des deux amants, voila toute la nature d'un problème qu'ils peinaient à accepter.

- Je dois rejoindre mes appartements et me débarrasser de cette robe inconfortable, sort en premier je te suivrait de peu » N'ayant pas la force de chercher Méanne elle se résigna.

- Bien, quant à moi je vais rejoindre le banquet, le Reine d'Ancaria semblait très attentive à mes conseils et réceptive à mes arguments, je retourne me faire un nom à la table de ses conseillers à moins que tu ne requière mon aide pour enlever ces couches de tissus inutiles pour une fleur telle que toi. William jubilait intérieurement, elle découvrirait bien assez tôt si ses talents de persuasion s'étaient révélés utiles quoiqu'elle doutait sincèrement des intentions de la Reine Opale, qui devait sans doute se méfier à juste titre de conseiller étrangers, natifs d'un royaume qui semblait la fasciner.

- William, oserais tu te prendre pour une Dame de compagnie? Je n'ai pas besoin de ton aide mais si l'envie te prend de m'enlacer nue dans tes bras pour m'approvisionner de l'énergie dont je manques aujourd'hui, je suis preneuse. Ses lèvres entrouvertes se refermèrent sur son cou, à son tour il l'embrassa longuement dans le creux de la joue puis remonta jusqu'a son oreille, la lui mordillant au passage, avant de se relever, sa silhouette disparue bientôt à travers le rideau rouge dont les deux pans se rejoignirent en ondulant dans le vide, la laissant de nouveau seule, privée de son contact affolant chacun de ses sens. Elle se releva, replaçant le jupon de sa robe qu'il lui tardait de faire glisser à ses pieds pour enfin arborer quelque chose de moins symbolique. Se dirigeant vers les escaliers menant au second étage, ses pas semblaient de plus en plus léger, un apaisement passager initié par William devait en être la cause. Soulevant de ses deux mains le devant de sa robe pour éviter une chute maladroite elle continua d'avancer dans cet escalier circulaire, arrivé à la dernière marche ses doigts libérèrent le tissus recouvrant de ce fait ses souliers. Quelques mètres plus loin ses mains plaquées contre la porte de ses appartements opérèrent une force trop peu maîtrisée qui se traduisit en un fracas, elle entrouvrit la bouche, s'excusant intérieurement, des excuses adressées à un bois ancien qu'elle maltraitait innocemment. En entrant son premier regard se porta sur une petite bourse déposée sur son lit, Méanne était passée par la. Elle s'approcha et s'assit sur la couverture attrapant au passage cette bourse marron, scellée par un cordon que ses doigts dénouèrent prestement. Elle y découvrit la poussière d'étoile filante aux propriétés désarmante que sa Cybèle lui avait apporté quelques heures plus tôt comme support et preuve lui permettant de lui révéler certains éléments concernant l'essence qui les traversait. « Si je peux concevoir dans mon esprit une image assez précise de mon souhait, alors celui ci ce matérialisera sous mes yeux » Voila les indications de Méanne, quelques fleurs dans ses cheveux étaient bien facile à se représenter, d'autres essais n'attendaient qu'elle, il lui suffirait de fermer les yeux et d'imaginer. Heureuse de ce présent qui lui serait surement utile dans un délai des plus court, elle le garda bien en main et se dirigea vers sa garde robe cherchant une robe élégante et agréable à porter pour le reste de la journée. Elle la choisit d'une étoffe crème, agrémentée d'une ceinture en cuir brun sur laquelle était brodée d'un fil vert émeraude des feuilles de chênes. C'était bien mieux ainsi, enfin assorti à ses pantoufles qui se verraient furtivement à chaque pas du à la longueur de sa robe s'arrêtant juste au niveau des chevilles. Elle prit la petite bourse aux milles souhaits et noua le cordon sur le coté de sa ceinture, étant de petite taille elle passerait inaperçu. Elle ne pouvait se résoudre à s'en séparer, le fait d'avoir à porter de main une telle arme qu'elle voyait comme protectrice la para d'un bouclier résistant à l'angoisse et à la peur d'un avenir pour le moment incertain. Se dirigeant vers son reflet à sa droite, elle s'adressa dans le miroir un sourire confiant mais trop peu sincère, seul sa protection lui donnait ce sentiment « Sans elle je ne suis qu'un oiseau apeuré qui se voit dans l'obligation de quitter le nid ». Le mouvement de ses lèvres durant le repas lui avait enlevé par endroits ce rouge agressif qui lui ressemblait si peu, ou peut-être était ce la pression des lèvres de William sur les siennes, cette dernière supposition lui donna une bouffée de chaleur agréable. Elle attrapa un linge blanc qu'elle pressa sur ses lèvres pour découvrir sa teinte naturelle. Satisfaite, elle orienta ensuite son regard sur ses tempes et décida de laisser les éclats de perles broyées, elle n'avait pas envie d'y toucher et puis c'était assez séant et lumineux.

Elle comptait sur Méanne pour apparaitre au plus vite, ressentant déjà les prémices du sentiment d'inconfort qui la gagnerais lorsque elle rejoindrait la salle de réception Mébael pour seule compagnie aussi étrangère que familière.

Les invités se présentèrent l'un après l'autre, de tout âge et de toute condition. Les gens de la noblesse offraient des parures de pierres précieuses, des onguents, des élixirs pour s'enivrer, des encens et même une dague forgée spécialement en son honneur de la part de son père. C'était une lame fine et aiguisée d'une quinzaine de centimètres environ, dont le manche était serti de diamants d'un bleu étrangement pâle et de quartz dont elle devina aisément qu'elle était en fer-diamant. Quant au peuple vivant hors des demeures fortifiées, ils offraient tour à tour des étoffes brodés de leur mains, de la dentelle ou de la soie, des fruits fraichement récolté de leurs champs ou encore des fleurs en grande quantités, elle reçu des Héliantes et son coeur se serra, lui rappelant l'absence de sa mère Hélina. Parmi ces nombreux présent l'un d'entre eux eut l'effet d'un regain d'attention. Une adorable petite fille pas plus haute qu'une enfant de six ou sept lunes rouges s'approcha, elle tenait dans ses petites mains une bourse en cuire brun mais lorsqu'elle voulu prendre le présent qu'elle lui tendait, la petite fille lui fit signe de s'accroupir à ses cotés. A présent à sa hauteur elle lui déposa la bourse dans une main puis l'enlaçant de ses bras frêle lui murmura à l'oreille.

- Ce n'est pas un présent ordinaire, il y a à l'intérieur une petite graine aussi translucide que le verre que tu devra ensevelir sous la terre, trouve un petit coin d'ombre, caché de l'astre solaire et surtout des hommes, le huitième jour tu comprendras pourquoi. Cette enfant s'exprimait merveilleusement bien pour un si jeune âge, et cette énigme attisa sa curiosité, elle voulait découvrir au plus vite la naissance de ce végétal atypique. Ne comprenant pas encore elle la remercia tout de même, la petite fille aux cheveux d'un blond lumineux mais aussi secs qu'un brin de blé desséché par les grandes chaleurs lui sourit d'un air espiègle avant de rejoindre ses parents.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire AmyLeoDine ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0