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Claude revint les bras chargés de marchandises, une charrette sur d'énormes roues attendait en bas de la bâtisse. Il sortit le premier et dès que la voie fut dégagée, il fit un signe de tête pour qu'ils puissent descendre en file indienne main dans la main.

Dans les rues, les gens eurent la même idée, elles étaient bondées, les enfants étaient dans les bras de leurs parents, les adolescents marchaient tranquillement.

Au carrefour, au bout de la rue, un soldat qui était de garde plus tôt dans la journée, fut retrouvé criblé de balles, projeté contre le mur. Un flot de sang suivait sa trajectoire. Il était assis au mur, les jambes étendues devant lui, sa tête reposant sur sa poitrine, les yeux sans vie.

Ils continuèrent leurs routes, essayant d'arriver jusqu'au bout de l'allée, traversèrent la campagne, où quelques heures plus tôt ils avaient passé une belle journée. Ils escaladèrent la crête, Marie assise sur les hanches de sa mère, Janine installée dans la voiturette traînée par leur père, la tête rentrée entre ses jambes et sanglotant, Gaby marchait à sa vitesse sans faire de caprices.

Malgré la fatigue de la journée, ils retrouvèrent assez de force pour avancer et continuèrent aussi longtemps que nécessaire. La mère regardait par-dessus son épaule et se rendait compte qu'ils n'étaient pas seul à avoir eu cette idée, les survivants du village les suivaient. Ils émergèrent du centre de la prairie, tout le monde se regarda en chien de faïence, faisant un faible sourire qui lorgnait toutes les lèvres. Au loin, ils entendirent des bruits étouffés, toute la population avaient de suite compris qu'il s'agissait de coups de feu.

Ils s'accroupirent tous, avançant à pas de velours.

Ils furent très rapidement encerclés par des soldats lourdement armés, venant de toutes parts et ne leur laissant aucune chance de s'échapper. Ils restèrent au sol, sans bouger. Les jumelles étaient assises sur les genoux de leur mère, Janine sautait de la carriole et alla se jeter dans le cou de son père, Gabriel s'asseyait sur l’herbe avec sa tête sous l’aisselle de son père, regardant autour de lui, voir ce qu’il se passait.

Ils entendirent soudain :

— En joue ! Feu ! Et les coups de feu furent tirés comme un seul homme.

Les premières personnes tombèrent ne laissant que des cris et le chaos. Les corps tombèrent à tour de rôle, ceux qui sont les plus proches rerecevaient des projections de sangs. Et ils comprirent immédiatement qu'il n'y aura aucune d'échappatoire, ils allaient tous y rester.

Leurs expressions n'exprimaient aucuns sentiments, ni de remords pour ceux qu'ils étaient sur le point de mourir. D'autres personnes étaient à genoux, les doigts croisés devant leurs visages et leurs têtes inclinées, récitant des prières pour leur venir en aide.

Les femmes serraient le torse de leur mari, enfouissant leur tête dans le creux de leurs cous.

Ils entendirent les soldats recharger leurs mitraillettes répétant la même scène qu'auparavant.

— Fermez les yeux et concentrez-vous sur l'un de vos meilleurs souvenirs, murmura-t-elle les larmes coulant le long de ses joues.

Le second tour tomba sur le peuple, et personne n’était laissé pour compte, aucun humain ne survirent au massacre. Les corps jonchaient les champs, l'hémoglobine coulait à flots, les soldats se recentrèrent vers le centre, vérifiant qu'ils étaient tous morts.

La mère reçue une balle dans la tempe se retrouvant sur le dos avec la tête relevée, les yeux levés vers les cieux le sang lui m'acculait le crâne, les jumelles la recevèrent en plein milieu du front, tombèrent des genoux de leur mère, se retrouvant sur le flanc en position fœtale. Le père reçut une dans la carotide, ne le tuant pas sur le coup, il regardat le sang lui couler le long de ses phalanges, grimaçant et regardant autour de lui.

Il vit sa famille étendue sans vie, lui brisant le cœur, pleurant toutes les larmes de son corps, il se rapprocha de sa famille, les serrant très forts et les enveloppant de ses bras protecteurs. Une balle atteignit Gabriel lui traversant l'œil, continuant sa route vers sa boite crânienne et laissant un trou béant. Il tomba à la renverse.

Les soldats finirent par s'approcher du père et finirent par l'achevé et massacrant tous ceux qui étaient encore vivants.

Le bruit perçant des balles régnait dans l'air, et après avoir achevé leurs missions, ils partirent laissant leurs armes sur place. Pour eux, la guerre était finie.

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