I

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Anxieux, je m'accroche au poteau de la rame, pressé contre les autres voyageurs, et je regarde passer les lumières du tunnel avec l'impression de m'être changé en Pacman gobant ses pointillés dans un labyrinthe hanté par des fantômes avides de me dévorer.

J'évacue cette pensée peu constructive en me concentrant sur les autres usagers, la plupart aux visages fermés, cadenassés à triple tour, et je tente de deviner ce qu'ils cachent derrière leurs masques renfrognés.

Ça m'occupe un moment, mais mon esprit dérive à nouveau vers ma formation d'aujourd'hui et, même si cette nouveauté et ses enjeux sont stressants, c'est surtout le fait de passer la journée avec Béatrice qui me remplit de nervosité impatiente.

Toute la soirée d'hier n'a été qu'un long crescendo de tension vers ce moment qui s'approche, une petite éternité encore plus stérile et indigeste que d'habitude. J'ai erré de ma chambre au téléviseur et du zapping effréné au cliquettement mécanique de ma souris.

J'étais coincé dans mes limbes intérieurs, entre le jaillissement de vie de dimanche et l'augure de mort du lundi.

Et j'y suis désormais.

Ma nuit a été aussi éprouvante que possible, agitée de cauchemars incessants peuplés de regards accusateurs, d'animaux morts et de paysages de désolation, le tout charriant un sentiment d'urgence qui m'a rejeté sur les rives de l'aube épuisé comme un naufragé, sali comme un mutin déshonoré à tort et désespéré comme un condamné à la planche à la vue des requins.

Le roulis du métro me donne l'impression d'être une vieille barrique mal arrimée dans la cale d'un rafiot pourri au milieu d'un océan déchaîné, et l'odeur rance de la foule n'est pas loin d'ailleurs de m'évoquer la saumure...

Je décide de positiver : je suis sous terre, dans une foule, enfermé dans un wagon aux vitres aveugles et, dans l'ensemble, ça va plutôt bien, même si la descente jusqu'aux quais à été laborieuse et dantesque.

J'esquisse un sourire grimaçant à mon reflet déformé dans la fenêtre ou d'autres reflets se pressent comme des âmes torturées.

Je vais revoir Béatrice.

Nous affronterons ensemble ces épreuves.

Tout ira bien.

En tout cas pas pire...

Ce soir, avec Prakaash, on fera la peau à ma niaise nyctophobie, cette kénophobie crétine et cruelle qui m'empoisonne l'existence depuis trop longtemps !

A la fenêtre, mon reflet m'adresse un sourire victorieux et je le lui renvoie avec un clin d'oeil.

Aujourd'hui est le premier jour de ma nouvelle vie !

Quand je m'extirpe de terre et entraperçois un coin de ciel gris entre les tours de bureau, il est neuf heures moins vingt.

Je suis dans les temps, irréprochable.

Pour l'instant.

Les bureaux de la Flexiprospect sont installés dans un immeuble bardé de métal et de vitres, aveuglant les jours de soleil mais affreusement terne par temps nuageux.

Une foule de costumes noirs se presse à son entrée comme pour un enterrement, la serviette en cuir rutilante au bout d'un même bras-clone cerclé d'une Rolex chromée.

Une présence à mes côtés me fait tourner la tête.

Béatrice.

Comme moi l'instant d'avant, elle observe le bâtiment et la marée noire qui s'y engouffre.

- Si on m'avait dit que je deviendrais responsable en ressources humaines, je ne l'aurais pas cru !

Je réserve mon sourire, peinant toujours à deviner ce qu'elle pense de tout ça et soucieux de ne pas la brusquer.

J'ai en effet l'impression face à elle d'être en pleine forêt devant une biche aux aguets : elle se laisse apercevoir, ne vous regarde pas directement, et on est dans cet instant de grâce confuse où l'on ne sait pas si la nature vous honore d'un présent ou si vous avez violé un sanctuaire et allez tout voir disparaître au moindre clignement de paupière.

- C'est bien qu'on n'affronte pas ça tout seul, et qu'on soit du même côté pour leur tenir tête.

Elle me regarde enfin et me décerne un de ses sourires fatigués par lesquels on entrevoit le secret de sa souffrance de mère solitaire.

J'acquiesce et lui souris moi aussi. Elle n'a pas l'air plus en forme que moi. Mais je comprends ce qu'elle ressent et partage son sentiment. Toutefois, ça ne m'aurait pas procuré le même réconfort si j'avais été accompagné par un autre collègue.

- Je suis content que tu sois avec moi, j'ose lui murmurer.

Elle hoche la tête et se tourne à nouveau vers notre Goliath de verre et d'acier.

- Bon ! On y va ?

Je lui emboîte le pas et nous nous enfonçons dans le flot des corbeaux. Béatrice a choisi un tailleur gris élégant qui lui donne une sacrée classe. Il semble neuf et je grimace intérieurement en pensant au poids de cet achat imprévu dans son budget de famille. Mais l'ensemble rehausse merveilleusement bien le blanc éclatant de son chemisier et l'ébène de ses cheveux. Il flotte à son passage un parfum de fleurs et de torrent de montagne, une fraîcheur dans laquelle je plonge sans réfléchir, oubliant momentanément le monde autour de nous.

Je la suis jusqu'à l'ascenseur mais, juste avant de monter avec un groupe d'hommes et de femmes pressés aux yeux déjà branchés sur leurs smartphones, elle s'immobilise et m'interroge d'un regard plein de sollicitude.

Je la remercie d'un sourire et enjambe le seuil de l'engin en l'entraînant avec moi. Elle presse le bouton du treizième étage et celui-ci pulse maladivement une lueur verdâtre.

Presque à chaque étage, des gens montent ou descendent et j'ai l'impression que notre ascension n'en finira jamais. Repoussés vers le fond de la cabine, Béatrice et moi nous tenons épaule contre épaule, immobiles et silencieux, tous les deux crispés sur nos pensées, je suppose.

Enfin, nous arrivons et nos premiers pas sont étouffés par une moquette gris sombre épaisse, tandis que le silence s'abat autour de nous dans l'étage glacé.

Face à nous, un bureau abrite un humanoïde vaguement féminin et dont l'absence totale de chaleur et d'amabilité me convainquent de sa nature robotique au regard froid et vide qu'elle daigne lever vers nous depuis son écran d'ordinateur à notre approche.

- Nous avons rendez-vous avec la direction à neuf heures. Baptiste Roths et Béatrice Rézon.

Ton professionnel et aimable : Béatrice aurait bien des choses à enseigner à cette machine !

- Vous êtes en avance, grince-t-elle entre deux cliquettements de ses doigts osseux sur son clavier.

- Pouvez-vous nous annoncer, je vous prie, s'illustre à nouveau ma collaboratrice de choc.

Et je réalise qu'elle a pris l'initiative depuis le début alors que j'ai l'entière responsabilité de cette nouvelle situation. Je décide de reprendre - d'inventer ? - mon rôle d'homme fort à toute épreuve :

- Merci de faire vite, nous sommes attendus pour des affaires d'importance.

Le robot semble figer un moment entre page bleue d'erreur devant mon arrogance et alerte système devant l'inconfort pour elle de la situation dans laquelle je la place : conscient que Rorgal n'en a pas fini avec nous, je sais que cette journée sera une mise à l'épreuve à la limite de la légalité et qu'il n'y a aucune chance que cette vieille concierge mal embouchée de la carte à puce soit mise dans la confidence.

Au bluff, donc.

Mais ça marche et la secrétaire décroche le combiné pour prévenir Rorgal et Fauvel, le grand chef, de notre arrivée.

Je ne l'ai jamais rencontré, mais il paraît que Maxime Fauvel est un impitoyable homme d'affaires auquel il ne fait pas bon se frotter.

J'attise donc mon outillage schizophrénique, espérant dégoter dans la panoplie la réponse appropriée à la menace qui se profile.

- Au bout du couloir, dernière porte au fond. Monsieur Fauvel vous attend.

Aucune mention de Rorgal. Serait-il absent ou négligeable pour ce cerbère ?

- Merci mademoiselle, je jette avec condescendance en partant d'un pas ferme, décidé à ne plus me laisser marcher sur les pieds, dussé-je faire quelques dommages collatéraux sur le petit personnel acerbe qui se trouverait malencontreusement sur ma route !

Je crois entendre la bouche de l'androïde claquer au vent de désarroi et Béatrice qui me rejoint me jette un discret coup de coude dans le bras.

Surpris, je la regarde. Elle me fait un clin d'oeil et chuchote :

- Flexiprospect zéro, Roths et Rézon un !

Je vogue sur un nuage jusqu'à la porte, Béatrice à mes côtés telle une impératrice.

Je frappe à la porte avant d'hésiter et regrette presque aussitôt ma précipitation. Trop tard. Une voix doucereuse nous invite à entrer et je pousse le battant.

La pièce, lumineuse grâce aux grandes baies vitrées donnant sur Paris, est meublée avec goût. Un imposant bureau de bois sombre agrémenté de ferronneries en cuivre donne à l'ensemble un cachet vieillot équilibré par l'ordinateur acier dernier cri et une lampe au support design de verre rouge à la forme tourmentée mais aérienne. Les murs sont occupés par d'élégantes bibliothèques chargées de beaux livres reliés et de bibelots chics. Enfin, une bonne part de l'espace est dédiée à un petit salon convivial meublé de canapés de cuir sombre, d'une table basse verre et chrome et d'un bar rouge d'un style proche de celui de la lampe du bureau.

Un endroit raffiné qui me fait forte impression. Fauvel cherche à impressionner ses visiteurs et il s'y prend bien.

Sur l'un des canapés, nous faisant face, confortablement installés, une tasse de café à la main et les jambes croisées, Rorgal et Fauvel nous dévisagent en souriant.

- Quel beau petit couple vous faites, tous les deux ! clame Fauvel avec bonhommie. A vous voir, je comprends mieux les choix de Gérald ! Mais asseyez-vous, je vous en prie ! ajoute-t-il en désignant le canapé devant eux, après une pause pendant laquelle ils nous examinent encore, toujours souriants.

Nous nous exécutons, mal à l'aise. Sûrement l'effet recherché, d'ailleurs.

- Vous êtes le fameux Baptiste, je présume ? relance Fauvel sous le regard scrutateur de Rorgal qui semble devoir rester en retrait pour l'instant.

J'acquiesce en silence, attendant la suite.

- Pourriez-vous m'expliquer pourquoi Gérald vous a choisi vous parmi tous vos autres collègues ? J'aimerais avoir votre point de vue sur cette situation.

- Il ne m'a pas confié ses motivations, réponds-je, laconique et décidé à ne rien lâcher.

- Allons, monsieur Roths - je note l'abandon de mon prénom, ce qui n'est pas pour me déplaire -, vous devez bien avoir une petite idée et j'aimerais la connaître. Nous savons tous deux en effet que votre promotion ne tient pas à vos mérites seuls !

L'insulte a beau être déguisée, le camouflet n'en est pas moins cinglant et tout mon être se redresse d'indignation. Je plante mes yeux dans les siens et laisse planer un silence tendu.

- Je suppose que vous n'ignorez pas certains de mes handicaps et, ma foi, je vous suis reconnaissant de m'avoir quand même embauché, même si je ne suis pas assez naïf pour ne pas comprendre que mes infirmités, indécelables dans le cadre de ce poste, vous ont permis de remplir vos quotas à moindre gêne. Aussi, ne me faites pas l'injure de jouer à me faire croire que vous ignorez pourquoi Hinergeld m'a proposé cette promotion à moi ! Vous cherchiez juste à éviter les retombées d'un procès qui aurait pu vous causer beaucoup de tort ! Qui pourrait vous causer beaucoup de tort ! j'ajoute, un peu plus menaçant.

- Voyons, Baptiste ! Ne prenez pas ainsi la mouche ! s'insurge Fauvel, faussement fâché. Je ne cherche qu'à mieux vous connaître ! Gérald vous côtoyait depuis des années et c'est seulement notre première rencontre ! Étant donné que nous allons être amenés à travailler en étroite collaboration pour l'installation et le développement de notre nouvelle plateforme, il est normal que nous fassions connaissance et que je veuille en savoir davantage sur mes plus proches collaborateurs ! J'ignore ce que vous a dit Hinergeld, mais je vous assure de mon honnêteté la plus totale dans cette affaire ! Il est vrai que je connais votre statut particulier, mais j'ignore les spécificités de votre... état. Je ne sais pas non plus sur quelles raisons s'est appuyé Gérald lors de votre recrutement, mais je peux vous certifier que nous avons donné des directives très claires quant à l'inacceptabilité d'une éventuelle discrimination dans notre entreprise. Apaisez-vous donc, Baptiste ! Souhaitez-vous un café ou une autre boisson ?

- Non merci, réponds-je froidement, pas dupe mais forcé pour le moment de rentrer mes griffes.

- Et vous, mademoiselle Rézon ? Quelque chose à boire ?

- Sans façon, merci.

Béatrice joue la prudence, mais je vois bien que se faire appeler ainsi à l'approche de la quarantaine ne la ravit pas des masses. De plus, elle doit s'inquiéter du traitement auquel elle doit s'attendre...

- Comprenez-moi, Baptiste ! Je charge Hinergeld de la mission désolante mais capitale de ménager au mieux les intérêts de notre entreprise tout en respectant nos précieux collaborateurs sans qui rien ne serait possible et je découvre avec effarement qu'il a choisi pour la fonction essentielle de refondation du service une personne qui n'a pas les qualifications requises et qui malgré son ancienneté, pardonnez-moi de vous parler avec franchise, donne tout lieu de croire qu'elle ne met pas tout son coeur à sa tâche ou n'en est pas autant à la hauteur que nous pourrions le souhaiter ! Croyez bien que je juge sur la foi des statistiques de vente qui me sont communiquées et que force est de constater que si mademoiselle Rézon a un meilleur taux de placement que vous, vous n'êtes pas, ni l'un, ni l'autre, dans le peloton de tête de ce classement ! D'où ma perplexité...

Rorgal ne nous quitte pas du regard, les yeux perçants, comme impatient de se repaître de nos charognes et contraint bien malgré lui à attendre son tour derrière le mâle alpha.

Béatrice a baissé les yeux. Sa honte me fait mal car elle est issue de mon combat. Elle ne mérite pas de se voir ainsi attaquée, discréditée.

- Comme je vous l'ai dit, monsieur Hinergeld a peut-être simplement agi avec intelligence en privilégiant notre connaissance de l'entreprise et de ses produits en nous promouvant nous, ce qui redore votre image : un duo de cadres mixte, dont un handicapé ! Pas sûr que la concurrence puisse s'aligner ! Vous allez délocaliser, monsieur Fauvel ! Jouant la carte mesquine et antipatriotique du dumping social, vous fabriquez de nouveaux chômeurs en France pour sous-payer ailleurs une main d'oeuvre docile et bon marché ! Hinergeld vous a rendu service et a eu tort, visiblement, de penser que quelqu'un pourrait comprendre sa stratégie. Votre réaction démontre qu'il a eu raison de vous cacher ses plans et tort de s'impliquer autant et à ses dépens dans l'intérêt de votre entreprise. Pour ma part, j'aurais plutôt tendance à penser qu'il m'a choisi, connaissant ma situation, dans l'espoir que je démissionne, la vraie promotion étant en réalité dévolue à ma collègue ici présente qui, comme vous l'avez rappelé, partage mon ancienneté mais me surpasse dans le travail. La seule interrogation qui pèse encore, c'est quelle partie de ce plan est celle que vous avez cautionnée... L'aspect le moins probable étant mon acceptation du poste, je ne peux m'empêcher de penser que vous souteniez le plan visant ma démission !

Rorgal fulmine mais se tait, bien dressé. Fauvel nous jauge de ses yeux jaunes, blotti dans son fauteuil.

Béatrice ne dit rien, tête baissée, et c'est déjà beaucoup faire pour moi que de ne pas se dissocier de moi.

J'attends la contre-attaque.

- Je suis désemparé et désolé de voir chez vous tant de défiance. Je ne peux qu'espérer que vous apprendrez à me faire confiance. Je souhaitais partager une coupe de champagne avec vous pour célébrer votre arrivée dans notre équipe de direction mais, au vu des circonstances, j'aurais mauvais goût de vous imposer ma compagnie. Je vous laisse signer rapidement vos contrats et suivre Pierre qui vous expliquera aujourd'hui vos nouvelles missions dans le détail et vous présentera à nos autres collaborateurs.

Il se saisit de deux liasses de feuilles sur son bureau et les pose devant Béatrice et moi, avec un stylo.

- Bien, ne gaspillons pas plus longtemps ce temps précieux ! Signez et je ne vous retiens plus.

Fauvel s'éloigne vers la fenêtre et semble s'abîmer dans la contemplation de la vue. Rorgal, lui, continue de nous dévisager avec insistance, toujours muet mais transpirant une hostilité de roquet contenu.

Béatrice attrape son stylo et Rorgal se concentre sur elle. Elle parcourt en diagonale les feuillets sans les lire. Rorgal crispe ses doigts sur ses genoux.

Un doute m'assaille soudain.

J'arrête le geste de Béatrice qui, revenue à la première page, s'apprêtait à parapher chaque feuillet.

- Ces documents que nous devons signer, de quoi s'agit-il ?

Rorgal serre les dents mais Fauvel ne se retourne pas, se contentant de lâcher distraitement :

- Une formalité pour officialiser votre prise de fonction. Signez, qu'on n'en parle plus et que vous passiez à l'essentiel !

- Pouvons-nous vous rapporter ça plus tard ? Nous voudrions les lire à tête reposée.

- Nous vous ferons parvenir une copie, ne vous inquiétez pas. Nous devons valider la procédure aujourd'hui si vous ne voulez pas subir une interruption de salaire.

Béatrice tressaille à cette menace. Rorgal fulmine. J'ai l'impression qu'il va bientôt se mettre à siffler et fumer comme une vieille cocotte surchauffée.

- J'insiste. Nous avons déjà signé avec monsieur Hinergeld un contrat qui cadre les conditions de notre promotion et nous tenons à nous assurer que... tout se tient.

Rorgal s'est relevé et s'apprête sans doute à hurler, mais Fauvel s'est retourné et lui fait signe de se contenir davantage.

- Vraiment, j'ai hâte que vous cessiez vos abus de circonspection à notre endroit, mais soit. Vous avez besoin d'être rassuré et j'ai besoin que vous me fassiez confiance. Laissez-moi ces documents. Je vais les vérifier avec attention et vous les emmènerez ce soir pour un examen aussi approfondi que vous le souhaiterez. Vous me les rendrez signés demain. Vu la situation, et en particulier le haut degré de suspicion que vous manifestez, vous comprendrez que je serai moi aussi intransigeant envers vous et examinerai avec une grande attention votre travail.

Fauvel reprend les contrats en les froissant légèrement, puis il retourne à la baie vitrée.

- Veuillez attendre près du bureau de ma secrétaire. Pierre et moi avons encore quelques détails à discuter avant qu'il vous fasse visiter les lieux.

Nous obtempérons promptement en nous levant mais Fauvel nous interrompt.

- Ah ! J'oubliais. Vous avez un passeport ?

Nous secouons tous deux la tête négativement.

- Veuillez nous apporter dès demain matin une pièce d'identité, une photo d'identité et un justificatif de domicile. Vous les remettrez à Mademoiselle Rossignol, qui se chargera d'établir vos passeports pour votre départ, vendredi. Votre avion décollera à vingt-trois heures trentede Charles De Gaulle.

Nous acquiesçons docilement et fermons doucement la porte derrière nous avec un grand soupir de soulagement. On entend un éclat de voix - Rorgal, toujours éruptif -, immédiatement interrompu.

Nous nous éloignons à pas feutrés, en silence.

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