Et voilà le chapitre quatre... de quoi, déjà ? Je sais plus. Ah, oui ! Du bouquin.

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Bon, j'ai eu une petit discussion avec l'auteur. C'était chaud, mais au final, on a trouvé un terrain d'entente. Il a abandonné l'idée d'en faire un livre pour enfant — Dieu merci, c'était vraiment une idée de merde. Mais de mon côté, je vais devoir me montrer plus... professionnel. Il a pas trop aimé que je m'étale en vous racontant ma vie, mes études, mes courses chez Carrefour, etc. Donc à partir de maintenant, ce sera l'histoire, et rien que l'histoire.

Nous voici donc au ranch du vieux Patmore. Le bougre scrute l'horizon en se demandant si Rick reviendra un jour. Enfin, j'imagine... Je n'ai pas accès à ses pensées. Je suis encore narrateur externe, m'voyez. Je ne peux que supposer. Peu importe, le débris se fait balancer sur son rocking-chair — pour changer — et marmonne des trucs de vieux. Je serais tenté de faire une ellipse...

« Oh, Rick, oui ! J'adore qu'on me... »

OUPS, trop loin. Désolé. Faut revenir juste un peu en arrière... voilà. On voit le shérif, Cathy et Buck sur un même cheval. Que voulez-vous, celui-ci est très long. Peut-être un croisement avec un teckel... Je me demande si un canasson peut se reproduire avec un... Stop. Pas de digressions. L'histoire, je dois raconter l'histoire. Les trois compagnons arrivent devant le ranch de Patmore.

« Père ! » s’écrie Cathy en apercevant le vieillard. Elle saute du cheval tout en élégance et vient embrasser le vieux. « Vous restez pour manger ? dit le vacher en fichant un vent à sa fille.

— Et dormir, si possible, dit Rick avec un coup d’œil éclair en direction de Cathy. Pour Buck, les écuries suffiront.

— Mais je...

— Très bien, dit Patmore. Je dois avoir un box de libre. »

Le vieux conduit le shérif à l’intérieur du ranch et ferme la porte à clé. « Papa !

— Quoi, Cathy ?

— Je suis encore dehors !

— Ah oui... »

Le vacher ouvre la porte et laisse entrer sa fille à l'intérieur. « Eh ! Moi aussi je suis...

— Couché, Buck. »

Ils s’installent à table. Les santiags de Rick viennent remonter le long des cuisses de la jeune femme. « Que mange-t-on ? s'enquiert le shérif.

— La spécialité du coin.

— Et c'est ?

— La spécialité du coin.

— Ce qui veut dire ?

— Vous ne connaissez pas le coin ?

— Non.

— C'est ce drôle d'oiseau qui flotte sur l'eau avec une tête verte.

— Ah, c'est le canard ?

— Le quoi ?

— Le coin. Il fait coin-coin.

— Quoi, "coin-coin" ?

— Comme le canard.

— C'est quoi, un canard ?

— Justement. C'est un coin.

— Donc la spécialité du coin, c'est un canard ?

— Si vous le dites.

— Mais c'est vous qui le dites ! »

Après cette vive prise de bec, ils dégustent la spécialité du coin... du canard... coin-coin... je sais plus. Ils mangent, quoi. Comme il se fait tard, Patmore envoie sa fille faire la vaisselle et les deux machos... les deux hommes, pardon, s'en vont près de la cheminée pour fumer des cigares. « C'est quand même sympa de m'avoir ramené ma Cathy.

— Tout le plaisir sera pour moi, Joe Patmore. Et puis, les shérifs ça sert à ça.

— D'ailleurs, j'ai entendu dire que la jeune Paula Roïde avait disparu ?

— Ah oui ? C'est qui, déjà ?

— Une gosse qui s'est développée très vite. Surtout du ventre.

— Bah ! Elle finira par revenir. On ne peut pas répondre à tous les appels.

— Mais vous venez de dire qu'un shérif servait à...

— Et si on allait dormir ? »

Le vieux Patmore monte aussitôt se coucher, après avoir souhaité bonne nuit à Rick. « Bonne nuit, papa, fait une petite voix.

— Cathy, t'as fini la vaisselle ?

— Je t'aime aussi, Joe... »

Une fois que le vieux est couché, Rick s'approche de la jeune femme et fourre sa gueule dans son cou. « Oh, Rick, oui ! J'adore qu'on me grignote le menton... »

Nous y voilà. Le moment fatidique que mon ellipse mal dosée vous avait révélée. Je crois qu'on connait déjà la suite. Je veux dire, ça semble évident. Y vont pas jouer au Uno.

Tiens, vous savez ce qu'on va faire ? Vous allez fermer les yeux et quand je vous dis de les rouvrir, vous le faites. Mince. Vous avez besoin de vos yeux pour savoir quand les rouvrir. Bon. On va simplement affronter ce mauvais moment ensemble. Oh, je pourrais faire une ellipse, mais j'ai un quota, m'voyez. Sinon, on irait simplement d'avance rapide en avance rapide pour arriver direct à la fin de l'histoire. Ce serait pas du jeu. Je me vois donc obligé de narrer ce moment délicat...

Comment ça, je veux les voir baiser ? Vous me prenez pour qui ? C'est... c'est pas du tout mon genre. Pour être franc, je n'ai jamais rien raconté d'érotique. Je ne sais même pas comment on s'y prend. Métaphore, pas métaphore, romantisme, pas romantisme, j'en sais fichtrement rien. Vous savez quoi ? Je vais dire « concombre »... non, pas concombre. Je vais dire « ballon » en attendant qu'ils fassent leur truc. On y va.

Ballon. Ballon. Ballon. Ballon.

Ballon ?

Ballon.

Ballon, ballon, baaaaallon, ballon. Ballon ! Ballon ! BALLON !

Ça y est, ils ont fini. Regardez comme ils dorment... Surtout Rick, en fait. Je crois qu'il s'est assoupi dans Cathy. Yaawn, c'est que je suis fatigué, moi aussi ! Leurs ébats sexuels m'ont vraiment dégonflés.

Je crois que je vais m'allonger à côté d'eux, juste pour piquer une petite sieste... de rien du tout... de rien... du... Zzzzzz...

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