Un troisième... truc avec pleins de mots. En plus, ils forment un tas de phrases très chouettes, vous allez voir.

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Je suis un peu embêté. J'ai relu le contrat de narration, et il stipule que c'est une histoire pour enfants. Dites-vous bien que c'est seulement maintenant que je le découvre. Après deux chapitres pas franchement jolis-jolis et pleins de vilains mots, je crois qu'un "crotte de bique" s'impose.

J'ai donc décidé qu'il y aura censure. Pas de panique, j'essaierai d'être le plus fidèle possible aux dialogues et à l'action, mais si je veux garder mon job, je suis obligé d'adapter ma narration à un public plus jeune. M'voyez ? C'est dans mon contrat. Donc on passe l'éponge sur le début, d'accord ? Vous n'avez rien lu de compromettant, tout va bien, c'est une histoire merveilleuse avec des papillons et des nounours... Bon, j'abuse un peu. Contentez-vous de ne rien cafter à l'auteur. On est reparti.

Vous ne m'en voudrez pas d'avoir accéléré le moment où Rick et Buck mangent. C'est qu'on s'en fiche un peu, en fait. Quoi ? Vous voulez vraiment savoir ? Eh bien il prend sa fourchette et... non, je rigole. C'était une blague. HUMOUR. Bref. Faut vraiment que je me conditionne en mode enfant. On va faire un test, ahem, ahem :

Le vaillant shérif et son adjoint chevauchent dans le désert. Oh ! Un cailloux. Oh ! Un deuxième cailloux. Oh ! Un troisième cailloux (c'est comme ça, les livres pour gosses, non ?) Oh ! Un quatrième cailloux ! Oh ! Un cinq... j'ai un doute. Je vais faire parler le cheval, ça marche à tous les coups : « Oh, là là, Rick ! J'aime courir dans le désert, j'aime quand tu me chevauches, j'aime sentir ton joli petit cul sur mon... » Non, non, non ! On oublie le cheval. Laissons l'histoire se dérouler, et on fera avec. J'ai vraiment des idées à la carabistouillette. AHEM :

L'intrépide shérif et son adjoint arrivent devant l'entrée de la mine. « C'est vraiment nul à "déféquer", ici ! s'exclame Buck.

— Tu l'as dit ! opine Rick. Le genre d'endroit où des amateurs de "jeux pour les adultes" se retrouvent. Je parie qu'ils [BIP] en se mettant des [BIP] dans le [BIP], ces sacrés [BIP] de [BIP] !

— [BIP] !

— [BIP], [BIP] connard ! »

MERDE ! JE VEUX DIRE, ZUT ! J'ai inversé la censure. Oubliez. Oubliez tout. Je vous promets d'être réglo, PEGI +7 tout au plus. AAAHEM, AAAHEM :

L'extraordinaire shérif et son adjoint pénètrent dans le trou de Bahl. LA MINE. La mine de Bahl. C'est pas ma faute s'il s'appelle comme ça ! Enfin... Rick se baisse pour ramasser quelque chose. « C'est une broche avec un portrait ! s'écrie le shérif.

— C'qu'elle est "vraiment très jolie, oulàlà", cette "fournisseuse de plaisir" !

— C'est vrai qu'elle a l'air d'une "travailleuse honnête qui gagne sa vie par le biais de son corps."

— J'espère qu'on aura pas fait tout ce chemin pour une "euh... femme qui n'hésite pas à profiter de ce que la génétique lui a donnée, particulièrement en bas du dos et au dessus du ventre."

— Ouais. »

Ouf, c'était un sans faute. Aussi, quelle idée de faire une histoire pour enfants avec des personnages aussi grossiers. Je fais des mains et des pieds... ou des pieds et des... peu importe. Je me démène, quoi. J'espère que vous apprécierez mes efforts.

On entend une discussion lointaine entre deux hommes. Rick et Buck tendent l'oreille tout en se tapissant dans l'obscurité. Les voix parlent de... euh... je... je ne sais pas si ce serait correct de vous le dire. Inventez un sujet. N'importe lequel. Des sucettes. NON. Pas des sucettes. Annie aimeuh les sucettes... GAINSBOURG, NON ! Bon. Dites-vous que ces deux hommes parlent de fromage. Ça craint pas le fromage, non ? C'est safe ? Aucune idée tordue ? Bien. Ainsi donc, le shérif et son adjoint s'avancent à pas de loup vers les voix masculines qui papotent fromage. Je n'ai même pas besoin de censurer. « Le mieux, dit un des deux hommes, c'est quand ça coule.

— J'avoue, acquiesce l'autre. C'est plus facile à mastiquer.

— Et la croûte ? Tu la manges, la croûte ?

— Seulement quand elle est sèche. J'aime pas quand je lèche et que ça se...

— Ne bougez plus ! » intervient soudain Rick.

Le shérif a sorti son revolver laser. J'espère que ce sera pas trop violent. « Donnez-nous Catharinetta Patmore, ou bien je vous descends d'un létage !

— D'un quoi ?

— D'un... létage. C'était un jeu de mot. Étage... létage... voilà. Je me suis dit : Rick, une fois que t'es en face de ces malandrins, vaut mieux avoir un truc frappant à dire.

— T'en veux un, de truc frappant ? »

Les deux malfaiteurs dégainent leurs armes et tirent sur le shérif. Celui-ci riposte et... après les avoir... il les... oh, mon Dieu. C'est horrible. Je ne peux pas. Pas pour des enfants. J'accélère... vous me remercierez plus tard, ça fera des scéances de psycho-thérapie en moins.

Le combat est enfin terminé. Il y a de la confiture de fraise partout sur le sol. Les deux malandrins ont vraiment très mal, ouille, ouille... ouille... ah... ils ne respirent plus. Ils sont morts. Quoi ? Tout le monde meurt, les enfants. Même Michel Drucker. Qui c'est ? Vous demanderez à vos parents. En attendant, le shérif souffle sur le canon de son revolver. Buck remonte sa ceinture et affiche un regard de satisfaction — n'oubliez pas que ce n'est pas beau de tuer.

Soudain, un troisième homme sort de la pénombre. Son six-coups laser est pointé sur la tempe d'une jeune femme ravissante (ne pas reproduire à la maison.) Elle porte des haillons qui laissent voir, à quelques endroits, une peau laiteuse couverte de bleus. « Relâchez tout de suite Catharinetta ! Vous n'aurez pas Catharinetta ! Catharinetta, ne vous laissez pas faire, soyez une autre Catharinetta, une Catharinetta qui...

— Fermez-là, shérif ! crache le troisième voyou. Et puis abrégez son prénom. Dites "Cathy", ça ira plus vite pour tout le monde. Vous pouvez l'avoir, votre gonzesse. De toute manière, quelque chose de bien plus terrible arrivera...

— Que voulez-vous dire, vipère ?

— Vous ferez moins les malins, avec vos petits flingues. Ils viendront... ils nous tueront... ils seront sans pitié.

— Mais qui, "ils" ? s'impatiente Rick.

— Bah, eux ! » dit Buck.

Le malfrat pousse la jeune femme vers le shérif et son adjoint, puis il pointe son revolver sur sa propre tempe et presse la détente. Quoi ? J'ai rien dit de choquant. C'est peut-être un faux pistolet. Bon, le plus important à retenir, c'est que Cathy est sauve.

J'espère que son père sera content de la revoir.

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