La mort de Katz Dieb : Partie 2

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Son mana continua de tourbillonner autour d’elle en formant des volutes rouges, avant de pénétrer à travers sa peau. Des marques rouges, comme des tatouages vivants, se propagèrent en partant de ses mains jusqu’à son visage. Kats sentit ses cheveux s’allonger pour lui tomber au milieu du dos. Ses pupilles s’étrécirent comme celles d’un chat, elle voyait enfin clair malgré l’obscurité.

La puissance de la Libération se déversait en elle, tandis que Rugris combattait le poison, la relique ne voulait pas la laisser mourir aussi facilement. Les dagues avaient besoin de sang. Elle allait leur en fournir.

Katz entendit des hurlements étouffés.

— Tue-la ! Tue-la ! hurlait le moine paniqué.

Les dix pantins désarticulés lui fonçaient dessus en agitant leurs armes. Elle se propulsa en avant et esquiva un premier coup de hache qui lui passa largement à côté. Un homme avec le visage estropié attaque avec son bouclier et Katz voulu faire un pas en arrière, mais le moine avait réactivé sa relique et ses mouvements furent inversés.

Elle se jeta en avant sur le morceau de métal qui la frappa de plein fouet au visage. Katz roula en arrière et se releva d’un bond, légèrement sonné.

Je dois me concentrer.

Cette erreur aurait pu lui couter la vie, elle ne devait plus quitter le moine du regard. Elle ne savait pas vraiment comme sa relique fonctionnait, mais l’encensoir brillait en émettant de la fumée à certains moments, cela devait forcément signifier quelque chose.

Pas le temps de réfléchir.

La lame aiguisée d’une claymore fonçait sur sa nuque à grande vitesse, elle intima à ses jambes de sauter et à la place elle s’accroupit. L’acier siffla et Katz se redressa d’un bond pour trancher les deux bras de son assaillant, qui tombèrent comme deux sacs de viande sur le sol.

L’estropié revint à la charge mais Rugris découpa le bouclier comme du beurre et son porteur avec. Katz vit que l’encensoir ne brillait plus et elle cessa de penser ses mouvements à l’envers. L’Altius bondit en avant en se faufilant entre deux adversaires, les armes frappèrent le sol sans la toucher. Une femme fit claquer son fouet la forçant à stopper sa course pendant un instant, juste assez pour que trois marionnettes l’encerclent pour l’attaquer.

— Dégagez ! hurla-t-elle de rage.

Elle esquivait, déviait, contre attaquait et tranchait à grande vitesse. La magie de Rugris la rendait plus rapide et plus forte que n’importe quelle adversaire, mais le poison recommençait déjà à faire effet. Un haut le cœur la fit ralentir et elle eut à peine le temps de mettre ses dagues en avant, une masse d’arme la fit décoller du sol. Elle se rattrapa misérablement en tombant à moitié contre le mur du fond, le souffle coupé.

Katz était revenu à son point de départ.

Les cadavres mutilés rassemblaient les parties de leurs corps qui avaient été tranchés, et se les recollèrent. Le nécromancien édenté continuait de rire à gorges déployées.

— Voilà à quoi en est réduit la première Altius ! Se débattre comme un forcené pour quelques secondes de plus à vivre ! N’est-ce pas pitoyable ?

— Reste sérieux, se plaignit le moine à voix basse. Elle peut encore bouger…

— Et c’est tout ce qu’elle peut faire ! grogna son compagnon. Arrête un peu de paniquer et profite pour une fois ! Nous sommes en train d’écrire l’histoire avec notre travail.

— Votre travail ? se moqua Katz. Dans quelques minutes tu vas rejoindre tes petits soldats dans la tombe.

— C’est plutôt toi qui va rejoindre mon armée catin, je manquais de compagnie féminine le soir.

— Peut-être qu’une fois que je t’aurais arraché les yeux et les dents, je n’aurais plus envie de vomir en te regardant, répondit l’Altius en riant.

Le nécromancien jura avant de faire jaillir de nouveaux pantins de son ombre, la pièce était maintenant presque remplie. Ils se remirent à avancer vers Katz, leurs mouvements étaient cependant moins précis, comme s’il avait du mal à en contrôler autant.

— Sais-tu combien de personnes se sont retrouvés dans ta situation ? continua le nécromancien. Combien d’entre eux ont cru pouvoir s’en sortir jusqu’à la fin ? Combien n’ont jamais reçu l’aide qu’ils désiraient tant ?

— Je n’en ai rien à foutre, cracha Katz.

Elle courut et bondit par-dessus les premiers pantins, dans les airs elle vit l’encensoir projeter de nouveau sa fumée et comprit que ses mouvements seraient inversés à l’atterrissage. Peu importe, elle était pleinement concentrée à présent.

Katz dévia une lance dirigée vers son ventre avant même de toucher le sol et tira le pantin en avant, l’envoyant percuter ses collègues derrière elle. Elle avança dans le trou crée et trancha tous ceux qui l’entouraient. D’autres d’avancèrent pour combler l’espace mais déjà l’Altius avançait encore, se faufilant tout en découpant le plus de membres possibles.

Une lame traversa le torse d’une des marionnettes et au même instant elle retrouva le contrôle normal de son corps. Emporté dans le mauvais mouvement elle se laissa tomber sur le sol et l’acier lui entailla le bras gauche.

Relève toi putain relève toi !

Trop tard, en une seconde elle fut submergée. Elle bougea sa tête au dernier moment, évitant une pointe de lance qui se brisa contre le sol, et balança ses jambes autour d’elle pour faucher le plus d’adversaires possibles. Une fois le chemin dégagé elle voulu se relever d’un bond mais une dague se planta dans son épaule et la cloua au sol, l’enfant s’était glissée entre les autres.

La douleur lui arracha un hurlement ainsi que des larmes, mais lui redonna une décharge d’adrénaline. Elle hurla de nouveau en rassemblant ses forces, et malgré le poison poussa la petite fille pour se relever. Déjà les créatures se piétinaient pour reprendre l’assaut.

Katz avait perdu de vue le nécromancien, mais Rugris désirait du sang plus que tout, elle sentait la présence de l’assassin, bien à l’abri derrière ses marionnettes.

Katz cria, ou bien était-ce sa relique qui rugissait à travers elle ? Et elle chargea, découpant et tranchant sans faire la moindre exception. Les épées et les haches furent brisés comme des brindilles. Elle vit sa cible et au même moment ses mouvements s’inversèrent une fois de plus.

C’était sans importance à présent, rien ne pouvait plus la stopper à présent.

Ignorant la douleur et le poison elle accéléra encore. Du froid la mordit aux jambes et aux bras mais elle n’y préta pas la moindre attention.

Elle vit le visage du nécromancien se décomposer.

Deux marionnettes de plus de deux mètres, armés de bouclier en métal de la taille de porte jaillirent de l’ombre au dernier moment. Katz eut l’impression d’heurter un mur et fut repoussé en arrière, son nez brisé sur le coup.

— Dégagez j’ai dit !

Katz se jeta de nouveau en avant et ses lames rouge sang dépecèrent les deux derniers défenseurs. Plus rien ne la séparait de sa proie.

Katz Dieb balança son bras droit en avant, elle visait la nuque, pour faire disparaître ce répugnant sourire du visage du nécromancien. Rien n’aurait pu stopper son mouvement, elle aurait coupé un château en deux pour l’atteindre.

Quelque chose la toucha à l’arrière du cou, mais Katz ne s’en soucia pas, le monde entier bascula sur le côté, mais le corps sans vie du mage tomba sur le sol.

La victoire était sienne.

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